Ce mardi 17 mars, à 21h15, Valérie Benaïm se penche, dans Enquêtes paranormales sur C8, sur un épisode aussi ésotérique que tragique de l’histoire américaine.

C’est à un épisode historique qui nourrit aujourd’hui encore bien des fantasmes que s’intéresse ce soir Enquêtes paranormales, le magazine présenté par Valérie Bénaïm sur C8. À Salem Village, dans le Massachusetts sur la côte nord-est américaine, l’hiver est rude en ce début d’année 1692. En plus d’être tiraillés par la faim, les colons britanniques doivent faire face aux Français et aux attaques des tribus amérindiennes. Pour ne rien arranger, la communauté n’est plus soutenue par l’Angleterre, trop occupée à se relever de sa Glorieuse Révolution (1688-1689) avec ses nouveaux monarques, Marie II et Guillaume III. Sans gouvernement légitime, la colonie se tourne vers la religion pour assurer l’ordre. Dans cette atmosphère tendue, c’est de la maison même du pasteur local que démarre l’une des plus retentissantes chasses aux sorcières de l’histoire.

Vague d’accusations

Chez le révérend Samuel Parris et son épouse Elizabeth, les enfants – leur fille Betty, 9 ans, et leur nièce Abigail Williams, 11 ans – écoutent leur servante Tituba, originaire de la Barbade, leur lire l’avenir. Un moment d’autant plus délicieux qu’il est pratiqué dans le plus grand des secrets, l’art de la divination étant strictement interdit dans cette Amérique puritaine.

Quelque temps plus tard, les fillettes agissent de manière étrange : elles parlent une autre langue, marchent en traînant les pieds, convulsent, hallucinent. Ne parvenant pas à poser un diagnostic clair, les médecins en concluent que les jeunes filles sont possédées par le diable. Sommées de dénoncer ceux qui les ont ensorcelées, elles accusent Sarah Good, une mendiante, Sarah Osborne, une vieille dame peu appréciée dans le village, et la servante Tituba. Le 1er mars, les trois femmes sont emprisonnées. Rapidement, les accusations pleuvent et une centaine de personnes – principalement des femmes âgées mais aussi des hommes – sont à leur tour envoyées en prison.

Des procès sans appel

En mai se tiennent les premiers procès à Salem Town, avec l’arrivée d’un gouverneur. Entre-temps, Sarah Osborne est morte en prison, clamant son innocence jusqu’au bout. Tous les accusés sont reconnus coupables de sorcellerie et condamnés à mort. Pour échapper à la peine capitale, certains n’hésitent pas à dénoncer leurs proches. Dix-neuf personnes – treize femmes et six hommes – sont pendues.

Il faut attendre le 14 janvier 1693 pour que le gouverneur royal, sir William Phips, mette un terme à cette tragédie en amnistiant les derniers accusés et en réhabilitant la mémoire des victimes. Face à cette hystérie collective, le commerce peine à redémarrer, les fermes sont laissées à l’abandon et la communauté de Salem décline… jusqu’au XXe siècle et le moment où la ville commence à surfer sur ce pan de l’histoire américaine, devenu un juteux business. La preuve : plus de trois cents ans après les faits, l’histoire fascine encore et inspire le monde de la fiction…

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