Vivement critiquée par une partie des membres de la République en marche après sa prise de parole dans le Monde à la mi-mars, l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn reçoit aujourd’hui le soutien du président de la République en personne.
Agnès Buzyn était en poste comme ministre de la Santé durant la période à laquelle le Covid-19 s’est pour la première fois manifesté. Finalement priée à la mi-février 2020 de remplacer Benjamin Griveaux au pied levé dans la course à la mairie de Paris, l’hématologue de formation a provoqué une vive secousse le mois suivant en confiant un entretien au journal le Monde. Dans les pages du quotidien, elle défendait son action et expliquait avoir alerté sa hiérarchie sur le danger potentiel du coronavirus et ce, dès la mi-janvier. Qualifiant le maintien du premier tour des élections comme « une mascarade« , elle avait alors subi les critiques de nombreux membres de sa propre famille politique. Un mois après cette prise de parole, l’ex-ministre voit pourtant le président de la République en personne lui apporter son soutien.
Mercredi 15 avril, Emmanuel Macron s’est entretenu avec le magazine Le Point. Au cours de la conversation, le chef de l’Etat a abordé de très nombreux aspects de la crise sanitaire qui frappe actuellement le pays. Il est ainsi revenu quelques instants sur le rôle qu’a joué Agnès Buzyn au sein de son Gouvernement et sur la façon dont elle a géré l’épidémie de Covid-19. D’emblée, le président de la République confirme que son ex-ministre a tiré le signal d’alarme à l’aube de la crise. « On comprend que quelque chose de grave se passe en Chine au début du mois de janvier mais on n’en connaît pas la nature, se rappelle le chef de l’Etat. Quand je dis ‘on’, je parle d’Agnès Buzyn, qui voit tout de suite le risque, car elle a une expertise sur le sujet« . Selon lui, « la ministre de la Santé prévient que ça peut mal évoluer. Elle dit qu’il faut faire attention. » A l’époque, l’Organisation Mondiale de la Santé ne parle pas encore de pandémie.
Ne se contentant pas d’alerter, Agnès Buzyn agit. « Elle prend des décisions très rapidement, confirme Emmanuel Macron. Elle commande, avec le directeur général de la Santé du matériel à Santé publique France et elle active les agences régionales de santé. Le dispositif sanitaire de crise s’organise et réagit comme il se doit. » Quelques temps plus tard, la ministre est cependant remplacée par Olivier Véran et part affronter Anne Hidalgo dans la course à la mairie de Paris. Un choix que le président de la République ne regrette « pas un instant« . Il estime que le nouveau titulaire est « une personnalité qui a une bonne connaissance du sujet, un médecin« . Agnès Buzyn, de son côté, face à l’annulation du second tour des municipales et l’aggravation de la pandémie décide d’apporter son aide où elle peut être utile. Encore ministre de la Santé deux mois plus tôt, elle oeuvre désormais au sein de l’unité Covid-19 de l’hôpital militaire Percy de Clamart, dans les Hauts-de-Seine, comme l’indiquait le JDD dans son édition de ce 12 avril.
Crédits photos : Raphael Lafargue / Pool / Bestimage
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