Décidément, les charges se multiplient contre Emmanuel Macron, à qui l’on reproche les tensions affichées avec Edouard Philippe. Un expert en communication politique s’est même risqué à une comparaison peu flatteuse du chef de l’Etat avec son prédécesseur.
La question du déconfinement semble bien plus épineuse pour l’exécutif que celle du confinement. Alors qu’Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont tenté d’afficher un front uni pendant la crise sanitaire, les différents couacs de communication ont mis à mal leurs efforts. Que ce soit sur les élections municipales, le non-report du vote sur le plan de déconfinement… les deux hommes peinent désormais à cacher les tensions, au point que ces divergences ont considérablement affaibli le binôme. Certains évoquent même un désaveu du chef de l’Etat vis-à-vis de son Premier ministre, que l’on dit sur un siège éjectable.
En effet, le président de la République n’hésite plus à dévoiler les désaccords au sein de l’exécutif. Un épisode en est l’exemple le plus prégnant. Alors qu’Edouard Philippe rappelle sa crainte d’un potentiel « écroulement » de l’économie devant le Sénat le 4 mai dernier, Emmanuel Macron dévoile quelques minutes plus tard sa propre vision de la situation et fait sa sortie le lendemain sur les « grands mots ». Une attitude qui permet à certains d’oser une comparaison peu flatteuse : « Macron est en train de se transformer en Hollande avec des petits calculs politiciens pour nuire à son Premier ministre », analyse Philippe Moreau-Chevrolet, spécialiste en communication politique et président de MCBG Conseil interrogé par Libération, pour son édition du 9 mai.
En effet, François Hollande, à l’époque de sa présidence, a multiplié les piques envers son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, et ce, même après son limogeage. Dans l’ouvrage Conversations privées avec le président d’Antonin André et de Karim Rissouli, sorti en août 2016, celui qui était encore chef de l’Etat livrait une charge publique à son ancien chef du gouvernement. « Un matin, il est l’invité de France Info. Dix minutes. Qu’est-ce qu’il en reste ? Rien », dévoilait-il. L’ancien compagnon de Valérie Trierweiler reprochait à Jean-Marc Ayrault de ne pas « aller à la bataille ». Une situation loin d’être le cas pour Edouard Philippe, considéré comme un paratonnerre depuis le début de la crise sanitaire.
Crédits photos : Cyril Moreau / Bestimage
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