Le jeudi 24 août, une interview exclusive d’Emmanuel Macron a été publiée par le Point. Dans les colonnes du journal, le président de la République a abordé plusieurs des nombreux sujets brulants à l’aube de la rentrée 2023.

Mise au point présidentielle. Le jeudi 24 août Emmanuel Macron a accordé une longue interview dans les colonnes du Point. Pour le journal, le président de la République est revenu sur de nombreux sujets qui ont animé ses deux mandats – dont le premier a débuté en 2017. Interrogé sur les projets de loi de son gouvernement et sur le recours au 49.3 – utilisé onze fois depuis son investiture, contre vingt-huit fois sous le gouvernement Mitterrand -, le locataire de l’Élysée a mis les choses au point sur sa façon d’opérer, et sur ses « besoins de résultats ».

« Que ceux qui prétendent qu’on n’a rien fait m’expliquent à quel moment ils en ont fait davantage. Bon courage ! » a lancé le chef de l’État, en réponse aux propos écrits par Nicolas Sarkozy dans ses mémoires intitulés Le Temps des combats, sortis le 22 août aux éditions Fayard. Et de poursuivre : « On travaille, et le projet sur lequel j’ai été élu avance. On ne peut pas me dire ‘C’est une espèce de dictateur qui fait tout passer sans écouter personne ou ‘C’est un type qui ne fait plus rien’. Je veux bien entendre tous les reproches mais ce ‘en même temps’ là ne fonctionne pas. »

« La belle affaire ! Qui parle de régalien ? »

Face aux journalistes Étienne Gernelle, Mathilde Siraud et Valérie Toranian, le plus jeune président de l’histoire de la Ve République a également abordé la problématique de la « crise de l’autorité », quelques semaines après que des émeutes ont touché plus de 500 communes françaises – en réponse à la mort de Nahel, tué par une balle policière. « D’abord, sur le moment, nous avons été intraitables. Car nous nous sommes ‘réarmés’ ces dernières années. On me parle de régalien chaque matin… La belle affaire ! Qui parle de régalien ? Les gens qui ont défendu la suppression de 10 000 postes de policiers et de gendarmes ? De centaines de postes de magistrats ? On ne fait pas de régalien sans troupes ! » a fustigé le chef d’État (référence à la décision prise par Nicolas Sarkozy lors de son mandat). Après avoir rappelé que 10 000 postes de sécurité intérieure ont été créés depuis son élection et que 200 brigades de gendarmerie sont sur le point de voir le jour, Emmanuel Macron a expliqué : « J’ajoute qu’il n’y a jamais eu autant de détenus en France, alors, qu’on ne dise pas que la justice est laxiste ! » En vingt-deux ans, les structures carcérales sont passées de 48 000 détenus à 74 500.

Et lorsque les reporters ont souligné le fait que ces décisions n’avaient pas empêché les émeutes, le président a rétorqué : « Était-ce un fait inédit ? La Grande-Bretagne en a connu, le Danemark aussi, et la France en 2005. Ça a duré quelques jours au début de l’été, contre trois semaines en 2005. Pourquoi ? Parce qu’on a déployé les forces nécessaires, soit 45 000 policiers et gendarmes. »

Article écrit en collaboration avec 6Medias

Crédits photos : Luc Boutria / Nice Matin / Bestimage

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