Trois ans après sa victoire aux Jeux Olympiques de 2016, Emilie Andéol est en proie au désespoir. Au chômage, elle a été victime d’un burn-out et a pris plus de dix kilos depuis son sacre.

Douze, c’est le nombre d’années qu’a passées Emilie Andéol à s’entraîner pour décrocher la victoire. Un but qu’elle a finalement atteint le 12 août 2016. Ce jour-là, la judokate de 32 ans a obtenu la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Rio. Un titre qui, elle le pensait à l’époque, allait changer sa vie. Et pourtant… Depuis son sacre face à des millions de téléspectateurs, la sportive a connu une véritable descente aux enfers. « C’est chaud de dire ça, mais je suis en pleine galère », a confié au Parisien celle qui est désormais au chômage. Une situation difficile à accepter pour l’athlète qui, il y a encore trois ans, était acclamée par le public de Rio de Janeiro.

Emilie Andéol a moins la cote que Teddy Riner

« C’était difficile de l’avouer, de se dire que j’ai charbonné pendant douze années pour en arriver là. Je me suis battue, personne ne croyait en moi, j’étais la bonne personne à l’entraînement que personne ne regardait. J’ai gagné les Jeux, je me suis dit : ‘Je vais en profiter’. Et finalement, rien », se souvient avec amertume Emilie Andéol. Complètement désillusionnée, elle va désormais jusqu’à « regretter d’avoir été championne olympique. » La raison ? La chute aurait été beaucoup moins douloureuse. « On idéalise trop un titre olympique. Je pensais tellement que ça changerait ma vie… », regrette la jeune femme. Mais aucun sponsor ne l’a jamais contactée. A la place, tous ont préféré Teddy Riner, détenteur de dix titres de champion du monde.

Emilie Andéol avait pourtant mis toutes les chances de son côté pour ne pas se retrouver dans une telle situation. Consciente que « le sport ne durerait que dix ans de sa vie », elle obtenu un bac, un DUT, une licence management des organisations et des diplômes pour être professeure de judo. Mais aucun de ceux-là ne lui a permis de se reconvertir professionnellement. « L’année après les Jeux, j’ai perdu mes repères, mon corps a fini par dire stop. Je suis partie m’installer à Bordeaux et, depuis, c’est la galère », explique la sportive, qui a été victime d’un burn-out. Elle, qui a pris dix kilos depuis sa victoire, cherche les raisons de ce soudain revirement de situation. « Peut-être que j’aurais dû être davantage présente sur les réseaux sociaux, peut-être que j’aurais dû rester à Paris », se reproche-t-elle. Il faut dire qu’elle devra bientôt faire face à une nouvelle difficulté : au mois de janvier prochain, la Fédération de judo cessera de lui payer sa bourse

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