Dans les rangs de La France insoumise, un conflit interne s’est engagé depuis plusieurs mois. Contre la jeune génération acquise à Jean-Luc Mélenchon, les “frondeurs” se font de plus en plus remarquer. Parmi eux, la très médiatique Raquel Garrido.

L’atmosphère est loin de s’adoucir chez les Insoumis. Alors que le parti politique traverse une crise d’opinion majeure en interne depuis l’aveu de violences conjugales d’Adrien Quatennens en septembre 2022, les critiques fusent à l’égard des quelques “frondeurs” à Jean-Luc Mélenchon. Dans Le Parisien de ce jeudi 16 février, il était question des meetings au sujet de la réforme des retraites tenus séparément, à Bobigny et Montpellier, le jour même, par les deux camps s’affrontant depuis plusieurs mois à LFI. L’un a été organisé par Raquel Garrido avec les autres résistants à la direction du parti et la Nupes, tandis que l’autre était animé par Jean-Luc Mélenchon et ses éternels soutiens. “C’est le Parrain I et II”, s’est à moitié amusé l’un des participants au meeting parisien. Ambiance.

Et si la date et l’heure de la rencontre en Seine-Saint-Denis ont été décidées bien avant celle de l’ex-candidat à l’élection présidentielle, les noms d’oiseaux circulent quand même à l’égard de Raquel Garrido. La députée du 93 est notamment accusée de “déloyauté” et de servir ses ambitions personnelles avant celles du parti. “Dans les dernières réunions de groupe, son attitude a crispé une grande partie des nôtres. Elle saoule tout le monde, elle fait la fonceuse. C’est dommage parce qu’elle a du talent”, assure l’un des dirigeants du mouvement dans Le Parisien.

Les frondeurs de LFI accusés de “déloyauté” par la direction

Selon Gabriel Amard, député du Rhône et gendre de Jean-Luc Mélenchon, les “frondeurs” ne servent que leurs propres intérêts. “Tout ça, c’est de la propagande pour essayer d’exister. Ceux qui ont commencé à ouvrir le bal n’avaient pas nécessairement une appartenance à LFI et les autres n’ont pas pris de tâche dans le mouvement…”, résume dans le quotidien celui qui considère pourtant Alexis Corbière comme “un frère”. “J’ai dit à Alexis : Arrête ! (…) Ils doivent apprendre à vivre sans Mélenchon. Ils vont sur les plateaux télé pour parler à Jean-Luc, ça ressemble au PS en fin de vie…”, regrette-t-il aussi, faisant référence aux multiples allusions de Clémentine Autain ou François Ruffin dans les médias concernant l’état actuel de La France insoumise.

Décrié par les mêmes élus, le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard, admet toutefois dans Le Parisien que les résistants sont ces derniers temps “rentrés dans le rang”. En public tout du moins. “Ils ont franchi la ligne rouge à plusieurs reprises. Rester à l’intérieur, c’est respecter des règles. Ce n’est pas une auberge espagnole”, rappelle ainsi le successeur d’Adrien Quatennens, dont la nomination a été largement décriée en décembre. Mais à en croire l’un des membres du mouvement, cette querelle serait motivée par un enjeu bien plus lointain qu’on ne le pense. “2023 est un peu tôt pour penser 2027…”, lâche-t-il, complété par un décideur socialiste. “Deux trains sont lancés : celui de Mélenchon 2027 et celui de certains frondeurs.”

Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage

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