Le 9 février 2002, la princesse Margaret disparaissait à l’âge de 71 ans. Vingt ans plus tard, elle continue d’intriguer et d’inspirer les plus folles rumeurs. Retour sur sa relation avec sa soeur ainée, la reine Elizabeth II.
Meilleures amies, rivales…ou peut-être les deux à la fois? La relation entre les soeurs Windsor, Elizabeth et Margaret, a longtemps fasciné les fans de la royauté britannique. Un intérêt récemment renouvelé par la série à succès « The Crown », diffusée sur Netflix. Les frontières entre la réalité et la fiction sont parfois floues…
Pendant les premières années de leur vie, les princesses Margaret et Elizabeth, filles du prince Albert et de son épouse Elizabeth Bowes-Lyon, mènent une existence paisible entre leur chic maison londonienne et une grande propriété située à la campagne. Avec seulement cinq ans d’écart d’âge, les fillettes « Lilibeth » et « Margot » sont très complices et leur père, le futur roi George VI, surnomme son aînée « sa fierté » et sa cadette « son bonheur ».
Lorsque leur oncle Edward VIII abdique, l’avenir de la famille bascule car la princesse Elizabeth, alors âgée de dix ans, est désormais héritière au trône d’Angleterre. Très vite, ses parents lui concoctent un programme sur-mesure afin de la préparer à la lourde tâche qui l’attend. De son côté, la princesse Margaret se retrouve reléguée au second plan. Pour compenser, son père tend à gâter la petite « Margot » et cède sans hésiter à ses moindres caprices. « Elle était la prunelle de ses yeux, témoignera plus tard une source anonyme dans les colonnes du « Telegraph ». Elle avait le droit de rester dîner avec les adultes dès l’âge de 13 ans et en conséquence elle a grandi trop vite ».
La famille avant tout
Plus tard, la soeur de la reine gardera un légère rancoeur de ne pas avoir reçu la même éducation que son ainée. L’auteure et ancienne dame d’honneur, Lady Glenconner, s’est confiée à ce propos auprès du magazine « People» : « Le fait d’avoir reçu une moins bonne éducation que la reine l’a toujours embêté. Elizabeth avait tout naturellement des tuteurs venus d’Eton et de Cambridge mais Margaret était tenue à l’écart. Elle avait seulement une gouvernante qui lui a enseigné la langue française et à jouer du piano. Mais Margaret était une grande lectrice et aurait adoré recevoir une éducation plus poussée».
Côté caractère, les deux jeunes femmes ne se ressemblent en rien. Margaret est de nature aussi romantique qu’Elizabeth est pragmatique: pourtant elles sont aussi inséparables, trouvant dans leurs différences une douce complémentarité. « Margaret était la vraie star entre les deux, car elle avait une immense personnalité, et Elizabeth était toujours un peu plus protocolaire» explique Ingrid Seward, la rédactrice-en-chef du magazine « Majesty »
En 1947, la princesse Margaret est demoiselle d’honneur lors du somptueux mariage de sa soeur avec le prince Philip. Lorsqu’elles ne vivent plus sous le même toit, elles se font installer une ligne téléphonique directe entre leurs deux résidences, histoire de ne jamais rater une bonne occasion pour échanger une plaisanterie ou un commentaire acerbe sur la journée passée. « Margaret a toujours été d’une grande loyauté envers la reine, souligne la fabuleuse Lady Glenconner. Si l’écart d’âge entre elles avait été moins important, peut-être que la situation aurait été plus difficile à vivre. La rivalité aurait pu être plus intense. Elle ne la mentionnait jamais».
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Margaret et la mélancolie
Le 6 février 1952, le roi George VI meurt subitement d’une thrombose coronaire et ses filles sont plongées dans le deuil. Elizabeth accède au trône, mais elle est déjà mère de deux enfants, le prince Charles et la princesse Anne, ses successeurs et la princesse Margaret appartient désormais à cette catégorie peu enviable de «Royals en trop». Des membres actifs de la famille royale qui n’ont ni emploi séculier, ni véritable rôle diplomatique. Un constat qui sera source d’une profonde angoisse existentielle pour la princesse.
Pour se consoler d’un avenir dans l’ombre de la reine Elizabeth, la jeune femme tente de s’oublier dans une série d’histoires d’amour plus ou moins bancales, qui se soldent systématiquement par des échecs retentissants et hautement médiatisés. Contrairement à certaines rumeurs, la reine ne s’est jamais opposée au mariage entre Peter Townsend et la princesse Margaret… Le couple s’est séparé d’un commun accord pour des raisons qui n’ont jamais été dévoilées dans la presse.
Alors que la princesse Margaret organise les plus folles soirées à Kensington Palace et qu’elle adore boire et danser jusqu’au petit matin, sa soeur consacre sa vie au devoir et aux obligations qui lui sont imposées par son titre de reine. Pour autant, les deux femmes ne cesseront jamais de se soutenir mutuellement. Tout au long de leur vie, elles ne se seront séparées qu’à de très rares occasions. L’une de leurs passions communes ? Les chiens bien entendu. La reine adore les Corgis mais la princesse Margaret leur préfère les Daschund, ou chien-saucisse. Elles iront jusqu’à créer une nouvelle race de chiens : les dorgis.
Lorsque la princesse Margaret meurt le 9 février 2002, un peu plus d’un mois seulement avant la disparition de la reine mère, Elizabeth est effondrée. Pour la première fois, les courtisans l’observent succomber à l’émotion. Sa meilleure amie s’est envolée, la laissant seule face à son destin. «La reine a perdu son amie la plus intime, écrit l’ami de la famille royale, Reinaldo Herrera, dans Vanity Fair au moment de la disparition de la princesse. Ce qui contribue largement à la grandeur de la reine est le fait qu’elle ne s’abaisse jamais à expliquer ses actions ou ses émotions. Ce jour-là, alors qu’elle se tenait debout, près des marches de la chapelle St George au château de Windsor à regarder le cercueil de sa soeur passer devant elle, pendant quelques minutes seulement, ses yeux l’ont trahi».
Crédits photos : DANIEL ANGELI / BESTIMAGE
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