La place d’Élisabeth Borne à la tête du gouvernement semble plus que jamais menacée en ce jeudi 13 avril qui a été marquée par une nouvelle journée de contestation sociale contre la réforme des retraites. Selon Franck Louvrier, nommer un remplaçant à Matignon ne suffira pas à apaiser la situation, explique-t-il à Laurence Ferrari dans les colonnes de Paris Match.
La fin de la semaine s’annonce décisive pour Élisabeth Borne. Au lendemain d’une nouvelle journée de mobilisation nationale à l’appel de l’intersyndicale contre la réforme des retraites, adoptée via l’article 49.3 de la Constitution qui permet à la Première ministre d’engager la responsabilité de son gouvernement, le très controversé texte de loi doit passer l’épreuve du Conseil constitutionnel ce vendredi 14 avril. « Je peux encore être utile dans la crise que traverse notre pays », se défendait la locataire de Matignon dans les colonnes du Parisien, le 9 avril. « Comment va-t-on continuer à travailler tant l’ensemble est devenu dysfonctionnel ?« , s’est pourtant interrogé un conseiller d’un ministre de premier plan auprès de Laurence Ferrari dans les colonnes de Paris Match, ce jeudi 13 avril, précisant que « l’ambiance est délétère entre les équipes de l’Élysée et [celles] de Matignon ».
« Il n’y a jamais eu entre eux d’atomes crochus mais une relation de travail stricto sensu« , relativise de son côté le conseiller d’un membre éminent du gouvernement. « Macron va garder Borne. Je ne le sens pas du tout dans l’envie de chambouler les choses », ajoute-t-il auprès de notre confrère qui officie en sa qualité de rédactrice en chef politique de l’hebdomadaire. « La remplacer ne réglera pas le problème », lui fait remarquer Franck Louvrier. Selon cet ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, maire de La Baule, le président doit expliquer « ce qu’il veut faire pour les prochaines années de son mandat ». « Est-ce qu’il va oser aller vers une politique plus à droite ? Plus assumée ? Voilà l’enjeu », argue-t-il.
⋙ PHOTOS – Qui sont les hommes qui ont compté dans la vie d’Élisabeth Borne ?
Élisabeth Borne sacrifiée par Emmanuel Macron ?
Emmanuel Macron poursuivra-t-il ou non avec la seconde femme nommée cheffe du gouvernement ? Les avis divergent. « Il va laisser Élisabeth Borne aller jusqu’au bout du calvaire, jusqu’à l’été, voire l’automne, même si elle est morte politiquement. Le temps pour lui de trouver une solution« , hypothétise un ex-conseiller du chef de l’État dans les colonnes de Paris Match. À l’inverse, la crise pourrait contre toute attente s’avérer bénéfique pour la Première ministre qui obtiendrait un sursis à Matignon afin de ne pas déstabiliser plus encore le pays. « Élisabeth Borne ne doit pas payer les pots cassés », déplorait de son côté l’eurodéputé Renaissance Pascal Canfin dans l’édition du Monde du 8 avril.
Article écrit en collaboration avec 6Medias.
Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage
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À l’origine sympathisante du Parti Socialiste, Elisabeth Borne a voté pour Emmanuel Macron dès le premier tour de l’élection présidentielle de 2017, puis rejoint son mouvement La République en Marche.
Emmanuel Macron a nommé Elisabeth Borne ministre chargée des Transports auprès de Nicolas Hulot le 17 mai 2017, quelques jours après avoir été élu pour son premier mandat.
Le 16 juillet 2019, Elisabeth Borne est de nouveau nommée ministre par Emmanuel Macron, cette fois-ci de la Transition écologique et solidaire, suite au départ de François de Rugy.
Après avoir nommé Jean Castex Premier ministre en juillet 2020, Emmanuel Macron continue d’avoir foi en Elisabeth Borne. Il la nomme ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion.
Citée depuis plusieurs semaines parmi les grandes favorites pour succéder à Jean Castex, Elisabeth Borne est bien nommée Première ministre le 16 mai. L’Élysée a informé de la décision d’Emmanuel Macron via un communiqué divulgué aux alentours de 19h. « C’est le choix de la compétence au service de la France, d’une femme de conviction, d’action et de réalisation », a indiqué Emmanuel Macron dans ce communiqué.
Elisabeth Borne a épousé Olivier Allix le 30 juin 1989. Elle avait alors 28 ans, soit deux ans de plus que lui. Il travaille aujourd’hui àl’École normale supérieure Paris-Saclay, qui se trouve à Cachan, en tant que professeur de classe exceptionnelle en génie mécanique. Il a étudié les mathématiques et a été maître de conférences et professeur associé à l’École polytechnique.
Au cours de sa carrière, Olivier Allix a reçu plusieurs prix, dont celui de la recherche Gay-Lussac-Humboldt (en 2019), qui récompense ses travaux d’études et de recherche concernant la modélisation ainsi que la stimulation des matériaux et structures, et la médaille de chevalier de l’ordre national du Mérite (en 2017).
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