Nommée Première ministre ce lundi 16 mai 2022, Élisabeth Borne aurait pu manquer Matignon au profit de Catherine Vautrin, longtemps grande favorite d’Emmanuel Macron. Au lendemain de cette passation de pouvoirs quasi-historique, Le Figaro révèle les noms des alliés élyséens, plus nombreux qu’il n’y paraît, de la nouvelle cheffe du gouvernement.

Il s’en est fallu de peu pour que Matignon passe sous le nez d’Élisabeth Borne. Selon les informations du Figaro, publiées dans l’édition de ce mardi 17 mai, la nouvelle Première ministre aurait obtenu gain de cause auprès d’Emmanuel Macron grâce aux pressions exercées par de nombreuses figures politiques sur le chef de l’État tout au long du week-end. Car les faveurs du président réélu, jusqu’à la dernière minute, étaient tournées vers l’élue Les Républicains, Catherine Vautrin. “Ça a failli être elle. Mais la nommer revenait à abandonner le progressisme constitutif de notre ADN”, se justifie un conseiller élyséen. Le quotidien révèle ensuite que la “fronde” a été activement menée par trois proches d’Emmanuel Macron : Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, Richard Ferrand, président de l’Assemblée Nationale, et François Bayrou, fondateur du MoDem.

Deux arguments de taille de sont ainsi dressés face au premier choix du président. Son manque d’expérience gouvernementale récente et son étiquette “trop à droite”. Extrêmement proche de Nicolas Sarkozy – au point d’avoir été surnommée “Sarko Girl” –, Catherine Vautrin, avait, selon Emmanuel Macron, l’avantage d’être une “élue de terrain”. Cela n’aura visiblement pas suffi à nier le lourd bagage politique et technocratique d’Élisabeth Borne. “Dès l’automne, en coulisses, des responsables macronistes se sont employés à lui sculpter une stature de premier-ministrable”, dévoile même Le Figaro. Parmi eux, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, et Christophe Castaner, chef de file de Renaissance.

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“Elle a la fermeté nécessaire pour nous entraîner vers la victoire”

Si Élisabeth Borne a gagné la bataille pour sa nomination – dédiée à toutes les petites filles – le challenge n’en est pas moins grand pour l’ex-socialiste qui a rejoint les rangs de LREM en 2017. Le Figaro souligne notamment la ferme opposition des poids lourds de la droite, supporters malheureux de Catherine Vautrin, à son accession au pouvoir ainsi que les rancœurs que la gauche nourrit à l’encontre de l’ancienne ministre des Transports et du Travail depuis son départ du PS. “Elle a la fermeté nécessaire et les qualités politiques pour nous entraîner vers la victoire”, assure-t-on pourtant au sommet de l’État, en évoquant les élections législatives des 12 et 19 juin prochains. “Elle incarne mieux que personne la plupart des grandes transformations de ce quinquennat”, est-il ajouté dans les colonnes du journal.

À l’Élysée comme à Matignon, l’enthousiasme semble donc majoritaire. Pour mener à bien les promesses annoncées par Élisabeth Borne dans son discours de nomination – “agir plus vite et plus fort pour relever le défi climatique et écologique” – la Première ministre sera accompagnée d’Aurélien Rousseau, ancien patron de l’agence régionale de santé d’Île-de-France, proche de Bertrand Delanoë et collaborateur de Manuel Valls sous Hollande, nommé directeur de son cabinet ce mardi 17 mai.

Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage

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