« Qu’il retourne en Afrique ! » Exclu 15 jours de l’hémicycle pour avoir prononcé ces mots, alors que l’élu noir Carlos Martens Bilongo (LFI) s’exprimait sur le « drame de l’immigration clandestine« , Grégoire de Fournas (RN) se joint à la liste des députés ayant choqué l’Assemblée. Doigt d’honneur, cris de poule, gilet jaune… Gala.fr a fouillé dans les archives pour retrouver quelques séquences marquantes.
C’est la sanction la plus lourde prévue par le règlement. Pointé du doigt pour racisme, Grégoire de Fournas a été fixé sur son sort vendredi 4 novembre : l’élu RN de Gironde, qui assure avoir visé les migrants et non l’Insoumis, est privé de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois et ne pourra pas revenir au Palais Bourbon pendant les quinze prochains jours de séance. Si la punition est rare – elle n’a été prononcée qu’à une seule reprise depuis 2011 – d’autres députés ont eux aussi été sanctionnés par le passé…
Henri Emmanuelli
À l’Assemblée, personne n’a oublié son caractère franc du collier. Ni ce fameux geste, lancé en juin 2011 à François Fillon. Alors que François Fillon, Premier ministre, répond à Henri Emmanuelli sur la réforme fiscale, le député PS craque et adresse un… doit d’honneur au locataire de Matignon. « Je n’ai pas fait de doigt d’honneur et si ça a été interprété de cette façon, j’en suis désolé« , tente de se défendre la figure socialiste, décédée en 2017, qui s’en tire avec un simple rappel à l’ordre.
https://youtube.com/watch?v=_sru1rMHPdU%3Frel%3D0%26showinfo%3D1
Jean Lassalle
Cette fois, ce n’était pas un chant béarnais. Six ans après avoir poussé la chansonnette, Jean Lassalle surprend encore en débarquant avec un gilet jaune, en soutien au mouvement qui vient d’émerger. Suffisant pour déclencher un gros incident. « Monsieur Lassalle, veuillez immédiatement retirer ce gilet (…) Manifestez hors de cet hémicycle !« , ordonne le président de l’Assemblée, Richard Ferrand. Applaudissements d’un côté, huées de l’autre : la séance est suspendue quelques minutes, avant que Jean Lassalle ne revienne dans une tenue plus classique. Survolté, l’élu des Hautes-Pyrénées laisse toutefois éclater sa colère face à Christophe Castaner, qui évoque les policiers blessés lors des manifestations. « Je n’ai pas de leçon à recevoir, je fais ce que j’ai à faire« , assumera le député, privé de 1 500 euros sur ses indemnités parlementaires.
.@jeanlassalle arbore un gilet jaune pendant la séance des #QAG. @RichardFerrand lui demande de le retirer. En l'absence de réaction, il suspend la séance. #GiletsJaunes #DirectAN #QAG pic.twitter.com/YwSpmGh8OS
François Ruffin
Même type de sanction pour François Ruffin, en décembre 2017. Venu avec un maillot de foot du petit club de l’Olympique Eaucourtois, en soutien à une proposition de loi pour taxer les gros transferts, l’élu LFI se fait taper sur les doigts : il est privé de 1 378 euros pendant un mois, soit le quart de l’indemnité parlementaire, pour sa tenue jugée non réglementaire. Un rappel à l’ordre pour « provocation » est également prononcé.
Philippe Le Ray
Du sexisme bien gras. Octobre 2013, l’Assemblée débat sur les retraites en pleine nuit quand Philippe Le Ray (UMP) se met à… caqueter pour moquer le discours de l’écologiste Véronique Massonneau. « Ça suffit ! Mais qui fait ça ? Je ne suis pas une poule, c’est bon !« , recadre immédiatement l’élue. Un incident qu’elle attribue à la consommation d’alcool du député du Morbihan, privé d’un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois, soit 1 000 euros environ.
Maxime Gremetz
Insultes, cris, menaces… Déjà réputé pour son caractère de cochon, Maxime Gremetz ajoute une nouvelle ligne à son palmarès en mars 2011 lorsqu’il interrompt un débat sur la crise nucléaire. Motif ? L’ex-communiste se plaint des véhicules en stationnement de ministres et des dirigeants de la filière nucléaire qui… bloquent sa voiture. Pendant pas moins de 15 minutes, il prend à partie plusieurs élus comme Éric Besson – « C’est pas parce qu’on change de veste qu’il faut être con comme ça ! » – ou Bruno Le Roux. Sanction : une exclusion temporaire de l’Assemblée, comme Grégoire de Fournas, et un retrait de la moitié de son indemnité pendant deux mois.
https://youtube.com/watch?v=J7mw60ExWt0%3Frel%3D0%26showinfo%3D1
Rémy Rebeyrotte
Un salut nazi au Palais Bourbon ? Cela paraît fou, mais c’est bien ce que les députés ont vu en juillet 2022. Le coupable s’appelle Rémy Rebeyrotte, député LREM de Saône-et-Loire, qui a toutefois donné une explication : le macroniste reproduisait tout simplement le geste d’un élu RN, pour lui dire qu’il « ne faut pas faire ça« . Problème : aucune image n’a prouvé ses dires. Il écope cependant d’un simple rappel à l’ordre sans inscription au procès-verbal, le plus faible niveau de sanction. « Si le geste que j’ai commis pour stigmatiser un élu du FN a pu heurter des consciences, je veux m’en excuser« , avait réagi Rémy Rebeyrotte, avant de faire un don de 1 000 euros à une association de déportés.
Rémy Rebeyrotte (Renaissance), qui avait effectué un salut nazi dans l'hémicycle pour, selon lui, critiquer l'attitude d'un élu du Rassemblement national, est accueilli par des huées au moment de prendre la parole.#PJLPouvoirdachat #DirectAN #Rebeyrotte pic.twitter.com/J27bRtCqre
Crédits photos : Capture d’écran
A propos de
-
Abonnez-vous à votre star préférée et recevez ses actus en avant première !
Grégoire de Fournas
Suivre
Suivi
Il vous reste 85% de l’article à découvrir
Autour de
Source: Lire L’Article Complet