Diana Spencer était et demeure sans conteste l’une des figures emblématiques de la famille royale d’Angleterre. Elle aurait fêté ses 58 ans ce 1er juillet. Portrait d’une princesse dont le conte de fées a très vite tourné au drame.
Il y a 22 ans, l’Angleterre perdait l’un des plus beaux joyaux de sa couronne : Diana Spencer. Admirée dans le monde entier, et cela, même après son divorce, la princesse de Galles a pourtant eu une vie mouvementée, rythmée par de nombreuses épreuves.
Une enfance issue de l’aristocratie anglaise
Diana Frances Spencer voit le jour le 1er juillet 1961 dans le domaine royal de Sandringham (Norfolk). Fille d’Albert Spencer, vicomte d’Althorp et de Frances Burke Roche, elle est la descendante de la duchesse Georgina Spencer et est donc issue d’une vieille famille d’aristocrates anglais.
Son enfance est marquée par le divorce de ses parents, sa mère ayant décidé de se remarier avec son amant Peter Sand Kyyd, héritier d’une famille dont la fortune reposait sur le commerce du papier peint. À cause de l’infidélité de la vicomtesse, le divorce se révèle particulièrement difficile, d’autant que l’ancien couple se dispute la garde de Diana et de son frère. La jeune fille restera à jamais marquée par cette épreuve. Son grand-père paternel étant décédé, son père devient alors le huitième comte Spencer, et Diana peut ainsi porter le titre de Lady Diana. Le compte Spencer se remarie également de son côté, et prend pour épouse Raine McCorquodale.
Contrairement à de nombreux membres de l’aristocratie anglaise, elle suit une scolarité loin de Londres, au sein de la campagne anglaise au Norfolk et dans le Kent. Elle se rend également à l’âge de 16 ans pendant quelques temps en Suisse afin d’y suivre des cours destinés aux jeunes filles de bonne famille.
Les arts la passionnent, et la jeune Diana se révèle être une talentueuse pianiste. Dotée de multiples talents, elle excelle également en sport et nourrit le projet de devenir danseuse professionnelle. Mais c’était sans compter sur les aspirations de la famille royale d’Angleterre.
Instrumentalisée
La situation est quelque peu tendue. La reine Elizabeth II est lasse des aventures répétées de son fils, Charles, qui, à 31 ans, est toujours célibataire et traîne derrière lui une réputation de bourreau des cœurs. Surtout, il a une aventure avec Camilla Shand, future Camilla Parker Bowles, qu’il ne peut épouser, sa famille considérant cette union indigne de son rang.
Elizabeth est donc à la recherche de la belle-fille parfaite pour son fils. La tâche s’annonce ardue, l’élue devant répondre à plusieurs critères. La jeune femme se doit ainsi d’être plus jeune que le prince (Camilla, elle, est plus âgée de quelques mois), sans l’ombre d’un seul scandale, protestante et bien sûr, avoir des origines aristocratiques. C’est Camilla elle-même qui soumet la candidature de Diana, alors assistante maternelle dans une école. La jeune Diana remplit à merveille tous les critères. Il n’en fallait pas plus pour que la royauté s’enflamme. Le 24 février 1981, les fiançailles entre les deux jeunes gens sont annoncées.
Le monde est immédiatement séduit par cette jeune femme au sourire timide, peu habituée aux photographes et à toute l’attention qu’on lui porte. Une notoriété à laquelle elle va devoir se faire, puisqu’elle devient définitivement princesse de Galles le mercredi 29 juillet 1981, après une cérémonie célébrée à la cathédrale Saint-Paul à Londres, et ce, devant près de 35 000 invités. Dès lors, Diana ne peut plus reculer. Elle donne rapidement un héritier à la couronne, avec la naissance de William le 21 juin 1982, suivi deux ans plus tard par Harry, né le 15 septembre 1984.
De princesse inexpérimentée à princesse engagée
Afin de fuir ses difficultés conjugales, alors inconnues du grand public, la princesse décide de s’investir dans des causes humanitaires pour se sentir exister autrement. Elle se sert ainsi de son statut de princesse pour faire entendre sa voix. Elle devient l’une des premières personnalités à s’engager dans la lutte contre le sida, et pour secouer les préjugés, elle est photographiée alors qu’elle pose la main sur une personne atteinte du VIH. Son engagement sans fards contribue à un profond changement de mentalité de l’opinion publique.
Elle s’investit également dans la lutte contre les mines antipersonnel, réalisant plusieurs voyages médiatisés, en Angola et en Bosnie, pour rencontrer des victimes collatérales de ces bombes. Forte de son image, elle eu un rôle prépondérant dans la signature du traité pour l’interdiction des bombes antipersonnel, adopté à Ottawa en 1997, juste après sa mort.
Une vie maritale houleuse
Si la vie de la princesse est enviée partout dans le monde, pour son charisme qui va jusqu’à effacer tous les membres de la famille royale autour d’elle, tout est loin d’être rose dans sa vie. Fascinant la presse et le monde entier, elle vit pourtant un véritable échec avec son mariage avec le prince Charles. Ayant du mal à supporter la vie à la cour, à laquelle personne ne l’a préparée, Diana souffre de dépression après la naissance de son premier enfant, qui résulte dans des troubles alimentaires comme la boulimie, et plusieurs tentatives de suicide.
Décontenancé par l’attitude de son épouse, le prince cherche du réconfort dans les bras d’autres femmes et reprend sa liaison avec Camilla Parker Bowles. Déprimée, Diana se jette alors à corps perdu dans de nombreuses aventures, avec James Gilbey notamment, mais aussi avec James Hewitt, son moniteur d’équitation. D’autres liaisons seront révélées plus tard, notamment avec son garde du corps, ainsi qu’avec un marchand d’art répondant au nom d’Oliver Hoare, lui-même marié.
Charles et Diana finissent par se séparer le 9 décembre 1992, mais leur divorce n’est officiellement prononcé que 4 ans plus tard, le 28 août 1996, à la demande de la reine qui constate de la surpuissance de Lady Di qui profite de son statut. Le divorce incluait la perte de plusieurs de ses titres.
Sa nouvelle vie après le divorce
Après sa séparation, il lui faut un certain temps pour se lancer à nouveau dans une histoire d’amour. Elle commence à fréquenter Hasnat Khan, chirurgien cardio-thoracique pakistanais rencontré un an plus tôt, le 1er septembre 1995, alors qu’il venait d’opérer un de ses amis. La jeune femme en tombe éperdument amoureuse et débute une idylle passionnée. Fuyant les médias, Diana porte diverses perruques et autres accessoires lors de ses sorties avec le médecin.
En 1996, elle se rend au Pakistan, officiellement pour rendre visite à des organismes de charité, officieusement pour rencontrer la famille de son compagnon. Mais cela ne se passe pas comme l’espérait Diana. Les Khan sont, en effet, extrêmement traditionalistes et ne veulent pas d’une non-musulmane pour leur fils. Le pire arrive lorsque leur relation commence à être dévoilée par les médias. Le médecin décide alors de mettre un terme à leur histoire en juin 1997.
Dévastée, Diana, entreprend de reconquérir Hasnat Khan. Voulant également se venger de la famille royale, elle commence à fréquenter Dodi Al-Fayed, fils du milliardaire égyptien Mohammed Al-Fayed. Ce dernier est ravi de la tournure des évènements, la citoyenneté britannique lui ayant été refusée l’année précédente. Diana entreprend alors de manipuler les médias, afin d’arriver à ses fins. Pour cela, elle n’hésite pas à se mettre en scène, notamment lors de ses vacances dans le golfe de St-Tropez.
Diana est prise à son propre piège lors de son séjour à Paris en 1997. Pourchassée par les paparazzi à la sortie du Ritz le 31 août, elle et son amant tentent de leur échapper. L’accident a lieu dans le tunnel du pont de l’Alma. Dodi et que le chauffeur meurent sur le coup. Quant à Diana, elle est transportée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, une heure après avoir reçu les premiers soins sur place. Elle fait alors plusieurs arrêts cardiaques sur le chemin vers l’hôpital, obligeant les secours à arrêter l’ambulance sur le bord de la route. Malgré les efforts des médecins, rien n’y fait, et elle est déclarée morte deux heures après son arrivée, à 4h25. Elle décède à l’âge de 36 ans d’une hémorragie interne.
Une fin tragique
La nouvelle de sa mort est annoncée le lendemain, lors d’une conférence de presse tenue par l’ambassadeur du Royaume-Uni en France, le médecin ayant pris Diana en charge à son arrivée, et enfin, Jean-Pierre Chevènement, le ministre de l‘Intérieur de l’époque en France. Ce dernier, ainsi que le président de la République française Jacques Chirac et son épouse Bernadette rendent hommage à Diana dans la matinée. Le prince Charles et les deux sœurs de Diana arrivent à Paris pour procéder à l’identification du corps. En Angleterre, la froideur de la famille royale à l’égard de la défunte princesse irrita profondément le peuple britannique et une nouvelle ère souffla sur la monarchie.
Crédit : David Levenson / Contributeur
Un hommage mondial
Ses funérailles sont célébrées le 6 septembre à l’Abbaye de Westminster. De nombreuses personnalités se rendent à son enterrement, parmi elles, les acteurs Tom Cruise et Nicole Kidman, l’homme d’affaires Richard Branson ou encore Sir Elton John. Très émus, les britanniques ainsi que d’autres personnes venues du monde entier déposent des milliers de bouquets à son domicile de Kensington Palace. L’engouement est tel que les autorités doivent demander à ne plus déposer la moindre fleur, pour des raisons de sécurité.
Soucieuse de respecter le protocole, la famille royale ne daignera pas mettre en berne le drapeau de l’Union Jack, une attitude que ne lui pardonnera pas le peuple anglais. Pour calmer les esprits, sous les conseils du premier ministre britannique Tony Blair, la Reine acceptera toutefois une allocution à la télévision. Le frère de Diana, Lord Spencer profitera des funérailles pour fustiger l’attitude des médias et de la famille royale envers sa sœur. La princesse est depuis inhumée à Althorp, dans la propriété de sa famille sur une île au milieu d’un lac.
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