Près d’un an après cette terrible chute dont il garde de lourdes séquelles, le chanteur vient de prendre cette grave décision…

On lui demande s’il n’a pas changé d’avis… Puis, il prend la potion létale, le pentobarbital de sodium. C’est à lui de saisir le verre et de le boire, sinon cela ne serait pas considéré comme un suicide. Une demi-heure plus tard, vient un sommeil dont on ne revient pas… Voilà ce à quoi Dave pense… S’il nous avait plutôt habitués à des déclarations pleines d’humour sur l’insoutenable légèreté de son être, il s’est fait récemment plus sombre et a évoqué sa propre mort…

Le 25 janvier 2022, une chute dans les escaliers de sa demeure parisienne avait manqué l’emporter. Son compagnon, Patrick Loiseau, l’avait trouvé étendu au sol, inerte. Le chanteur, dont le pronostic vital était engagé, était resté cinq jours dans le coma. Si les médecins s’étaient montrés très réservés sur ses chances de survie, Dave s’en était miraculeusement sorti. Mais l’accident a laissé des traces.

“Une maladie qui nous empêche de vivre comme nous le désirons…”

L’artiste a perdu l’odorat et le goût… Est-ce cela qui a entraîné chez lui des interrogations sur sa fin de vie ? Il s’en est ouvert la semaine dernière dans le magazine Télé Loisirs : « Patrick et moi sommes d’accord sur un point : si jamais nous avons une maladie qui nous empêche de vivre comme nous le désirons, nous n’hésiterons pas à partir tous les deux. Intellectuellement, je suis vraiment prêt pour l’euthanasie. Physiquement, je ne sais pas. Déjà que je ne suis pas à l’aise quand je prends un avion qui bouge un peu trop… Mais je vais avoir 80 ans, et j’ai eu une belle vie… »

Que le chanteur se livre ainsi sur l’euthanasie n’est pas un hasard. En 2018, déjà, sur France Bleu, il confiait : « J’ai vécu deux euthanasies. » La première fut celle d’Alie, sa mère. Atteinte d’un cancer du foie incurable, elle a fait le choix de partir plutôt que de souffrir… En 1990, avec ses frères et sœurs, Dave l’a accompagnée en Suisse. Un voyage qui a laissé de douloureux souvenirs dont il s’était ouvert dans Voici : « À l’époque, la loi n’était pas encore passée, c’était toléré. Lorsque mes deux frères et ma sœur sont venus, on nous a dit que c’était mieux de le faire le matin parce que l’officier de justice en place était plus souple. Donc on lui a dit : “Maman tu dois mourir le matin, pas l’après-midi.” C’est quand même une drôle de chose. ».

“Je vais avoir 80 ans et j’ai eu une belle vie…”

Une drôle de chose mais il est prêt à suivre le même chemin, à choisir, comme elle, le moment de sa mort si sa santé déclinait trop ou s’il devait souffrir… Sur le plateau de Vie privée, vie publique, racontant cette expérience vécue avec Alie, il se remémorait : « Quelques heures plus tôt, elle s’émerveillait encore en découvrant la trace d’un avion dans le soleil couchant. “Pourquoi, alors, veux-tu mourir ?” lui ai-je demandé. Mais sa décision était prise ». La beauté de la vie ne contrebalance pas les trop grandes douleurs.

En 2004, Dave et les siens firent à nouveau face à l’euthanasie : « J’ai vu aussi mourir ma sœur de la même manière. » Cette fois encore l’épreuve fut difficile : « Je l’ai vue mourir avec de la peur dans le regard. Et ce n’est pas beau, d’autant qu’on ne peut rien faire… » Ce moment l’a tant marqué qu’il lui a inspiré la chanson Dernier regard… « Rien ne la retiendra/ Ni ma main qui réchauffe ses doigts/Ni mon regard dans le sien/Le sien qui s’éteint. »

Malgré ce traumatisme, il est prêt à suivre cette voie… Pourquoi le chanteur a-t-il eu, près de vingt ans plus tard, le besoin d’évoquer la possibilité de mettre fin à ses jours ? Ce n’est un secret pour personne que la privation du goût et de l’odeur est pour ce grand gourmand difficile à vivre. Mais en dehors de cela, à 79 ans, Dave semble encore gaillard même s’il avoue parler plus à Dieu depuis son accident… En réalité, cela ressemble à un rappel.

Le chanteur a toujours vécu en homme libre et sans doute prévient-il ainsi qu’après avoir magnifiquement traversé la vie, il la quittera sans regret et volontairement si elle se mettait soudainement à devenir insupportable…

JEAN MARC

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