Alors que la Coupe du Monde Féminine de Football bat son plein, une conférence de presse s’est tenue ce lundi 24 juillet 2023. Un journaliste de la BBC, célèbre chaîne d’information britannique, a alors demandé à la capitaine Ghizlane Chebbak de s’exprimer sur la condition des femmes lesbiennes au Maroc, où l’homosexualité est illégale. De quoi engendrer un véritable malaise et une vive polémique.
Le coup d’envoi de la Coupe du Monde Féminine de Football a été lancé le 20 juillet 2023 à Auckland (Nouvelle-Zélande). Jusqu’au 20 août prochain, ce sont pas moins de 32 équipes nationales de football qui vont s’affronter pour obtenir le titre tant convoité. Si l’équipe de France a joué son premier match contre la Jamaïque le 23 juillet dernier, le prochain aura lieu le 29 et les Bleues devront cette fois affronter le Brésil.
Mais c’est l’équipe du Maroc qui se retrouve aujourd’hui au cœur de l’actualité, au lendemain de leur défaite contre l’Allemagne. Déjà terrassée par cet échec, la capitaine des Lionnes de l’Atlas, Ghizlane Chebbak a dû faire face à une situation rocambolesque durant une conférence de presse organisée en marge de la compétition. Un journaliste de la BBC a en effet profité de cette conférence pour interroger la jeune femme sur la condition des femmes lesbiennes au Maroc… où l’homosexualité est justement interdite. « Au Maroc, il est illégal d’avoir une relation homosexuelle. Avez-vous des joueuses homosexuelles dans votre équipe ? Pour elles, comment se passe la vie au Maroc ? » a alors demandé le journaliste.
De quoi provoquer la gêne et la surprise de Ghizlane Chebbak et de son sélectionneur, le français Reynald Pedros. Avant qu’ils ne répondent, le service de presse est alors intervenu afin de qualifier cette question de « trop politique ». Bien décidé à obtenir une réponse, le journaliste a alors insisté : « Non ce n’est pas politique. Ça concerne les gens, ça n’a rien à voir avec la politique. S’il vous plaît, laissez-la répondre.« . Ghizlane Chebbak s’est contentée de garder le silence avant qu’une autre question ne soit posée par un autre journaliste.
La BBC forcée de présenter ses excuses
Et après le malaise, l’indignation. Plusieurs confrères du journaliste de la BBC ont exprimé leur agacement et se sont dits « consternés par la question ». « Demander à une joueuse si ses coéquipières sont homosexuelles et comment cela les affecte, quand vous savez que ce n’est pas autorisé, est bizarre et hors de propos. La capitaine ne peut pas ‘outer’ (révéler l’homosexualité d’une personne sans son consentement, ndlr) ses joueuses ni commenter la politique car cela pourrait être également dangereux pour elle » a déploré Shireen Ahmed, une journaliste CBC Sports.
Dans la foulée, la BBC a alors présenté ses excuses à Ghizlane Chebbak pour ce moment embarrassant.« Nous reconnaissons que la question était inappropriée. Nous n’avions aucune intention de causer du tort ou de la détresse » a fait savoir un porte-parole de la chaîne auprès de CNN.
ES
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