Vendredi 28 février 2020, Claire Denis et Emmanuelle Berot remettaient le César du meilleur réalisateur à Roman Polanski. Quelques jours après la cérémonie, la réalisatrice Claire Denis s’est exprimé sur cet instant qui est désormais gravé dans les mémoires.
La 45ème cérémonie des César aura été riche en émotion ! Alors que Roman Polanski et toute l’équipe du film J’accuse ne s’est pas rendue à la Salle Pleyel vendredi 28 février 2020, le nom du réalisateur franco-polonais était sur toutes les lèvres. Maîtresse de la cérémonie, l’humoriste Florence Foresti avait débuté la soirée en demandant : "Qu’est-ce qu’on fait avec Roro ? Qu’est-ce qu’on fait avec Popol ? Ne faites pas comme lui, ne faites pas les innocents vous savez très bien de qui je parle. Qu’est-ce qu’on fait avec Atchoum ?"
Alors qu’elle a remis le César du meilleur réalisateur à Roman Polanski, Claire Denis est revenue sur cet instant lors d’un entretien accordé au Parisien : "Lorsqu’on m’a proposé de remettre ce César avec Emmanuelle Bercot, j’ai trouvé que c’était un choix intelligent. Nous sommes deux femmes réalisatrices et on représente elle et moi quelque chose de sincère et de solide. Avec Emmanuelle, on s’apprécie beaucoup et on a tout de suite dit d’accord, mais pas l’une sans l’autre." Avant d’ajouter : "Je n’ai pas aimé qu’au cours de la soirée, on marmonne le nom de Polanski ou qu’on lui donne des surnoms. Si on ne voulait pas avoir à dire ce nom, alors il ne fallait pas venir ! Citer Roman Polanski ne m’a pas écorché la bouche. Quand Emmanuelle a donné le résultat, je l’ai regardée et on s’est dit : "Voilà, c’est arrivé." Emmanuelle et moi devions rendre compte d’un vote, pas rendre un verdict."
La réalisatrice réagit au départ de la salle d’Adèle Haenel
Alors que la comédienne Adèle Haenel a quitté la salle lorsque le réalisateur a remporté ce prix, s’exclamant : "La honte ! Bravo la pédophilie !" , Claire Denis a confié qu’elle souhaiter parler aux victimes d’attouchements et harcèlements : "Un jour, on se parlera avec ceux qui ont quitté la salle. Ce vendredi soir, nous n’avions pas les moyens d’entamer un débat (…) On ne peut pas se mettre à la place de quelqu’un d’autre. Mais je ne suis pas du tout insensible à la douleur des autres, bien au contraire." La réalisatrice a continué : "Il était possible que Polanski obtienne ce César. Le film n’a pas été interdit en salles, cela aurait été absurde de demander aux gens de l’Académie de ne pas voter pour lui…"
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