Alors que le réalisateur sort sa nouvelle série, fl inguée par la critique, Mediapart a donné la parole à la femme qui l’accuse d’agression sexuelle, et publie deux autres témoignages…
Il s’est fait connaître pour son humour. Mais peu de chance que Nicolas Bedos ait encore le sourire, au vu du nombre croissant d’accusations qui s’accumulent depuis quelques mois. Depuis le 1er juin, exactement. Ce soir-là, une jeune femme est dans un club parisien, et assure que le cinéaste serait venu vers elle et aurait posé sa main “sur la droite de son entrejambe”, et qu’en dépit du fait qu’elle le repoussait “il ne bougeait pas”. “En sanglots”, “très choquée”, selon le site d’information Mediapart, elle ira porter plainte dix jours plus tard.
Entretemps, elle aurait reçu un message d’excuse du réalisateur lui expliquant notamment qu’il fêtait cette nuit-là la grossesse de sa compagne… Dans la foulée, ce sont trois autres jeunes femmes qui témoigneront face à la justice pour viol, agressionsexuelle et harcèlement. Et ce mardi 17 octobre, la plaignante de la soirée du 1er juin ainsi que deux autres parlent dans Mediapart. Leurs récits sont sensiblement les mêmes que les précédents.
Vulgarité, pornographie…
Gêné aux entournures, Prime Video a lancé la série en toute discrétion, sans aucune promotion… Ce qui a provoqué un gros buzz !
Une professionnelle du cinéma, Alice, explique ainsi que Nicolas Bedos l’aurait abordé dans une soirée “sur un ton condescendant”, essayant ensuite de rentrer avec elle dans les toilettes, puis lui crachant l’eau qu’elle lui avait proposée, à cause de son état d’ébriété, en pleine figure. Une autre, journaliste, l’aurait rencontré à un festival de musique en 2010. Repoussant sa “drague très lourde”, elle aurait reçu, revenue à Paris, de très nombreux messages du comédien, qui oscillait selon elle entre “supplications et humiliations”.
À un dîner où elle l’aurait recroisé, il l’aurait ensuite humiliée en public. Tout ça commencerait donc à peser… Pour lui, et sans doute pour Prime Video, qui pensait peut-être avoir sauvé les meubles en lançant en catimini la nouvelle série du cinéaste, Alphonse, il y a une semaine. L’idée était de ne pas renoncer à l’énorme production, qui a nécessité six mois de tournage, 110 comédiens, 150 techniciens, et affiche un casting d’exception : Pierre Arditi, Charlotte Gainsbourg, Jean Dujardin, Nicole Garcia. Sauf que sans même parler de ces nouveaux témoignages, qui risquent de faire fuir les téléspectateurs, le scénario d’Alphonse a créé un tollé parmi beaucoup de critiques. Diffi cile, en eff et, de s’amuser d’un pitch qui parle d’un père gigolo repassant le flambeau de son dur labeur à son fils, soumis à sa femme tyrannique, où l’on entend des répliques comme “et surtout tu n’oublies pas : tu lui envoies tout dans la bouche !”
Aurélie Descoing
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