Il y a des princes, des princesses, des ducs et des comtes : la famille royale britannique aime les titres de pairies. Certains sont extrêmement prestigieux comme ceux de « prince » et « duc », et les règles pour les obtenir sont très strictes.

On ne naît pas princesse, on le devient, aurait pu écrire Simone de Beauvoir. Et elle n’aurait pas eu tout à fait tort. Les titres royaux ne sont pas donnés automatiquement à tous les descendants du roi ou de la reine. Le système moderne est en place depuis 1917 et le roi George V, et les règles sont strictes.

Posséder un titre tel que prince, ou duc, fait peser sur les épaules du titulaire de lourdes responsabilités, mais aussi des avantages, comme nous allons le voir avec l’aide de Lucy Humes, spécialiste de la pairie chez Debrett’s. La récente polémique qui entoure les titres du prince Harry et de sa femme Meghan, conduit à se poser la question de l’utilité de tels honneurs.

Les princes et princesses dans la famille royale britannique

Les lettres patentes de 1917, émises par le roi George V, fixent les règles de la maison Windsor : est prince ou princesse, et donc se fait appeler « altesse royale », l’époux ou l’épouse du souverain, tous les enfants de celui-ci, et ses petits-enfants SI et SEULEMENT SI ces derniers sont les enfants du fils du souverain. L’exemple parfait est le cas de Peter Philips et de Zara Tindall : ils sont les enfants d’Anne, non pas ceux de l’un des trois fils de feu la reine Elizabeth II, et ne possèdent donc pas les titres de prince et princesse.

Le titre ne s’acquiert pas non plus par mariage : la femme du prince ne possède pas le titre de princesse, et inversement. Meghan Markle n’est donc pas la princesse Meghan, tout au plus peut-elle se faire appeler « princesse Henry », mais l’usage est désuet. Il en était de même pour Catherine (Kate) Middleton jusqu’à ce que le roi Charles III lui délivre lui-même le titre de « princesse de Galles ».

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L’avantage est d’abord le prestige : avec le titre de « prince », vient celui d’ « altesse royale ». Les règles de courtoisie sont donc particulières : révérence et autres règles spécifiques sont de rigueur. Être un prince signifie également que du sang royal coule dans ses veines : à l’exception des princes consorts, et des princesses nommées telles que Kate ou Diana, tous les titulaires de ce titre ont de l’ADN en commun avec le monarque. Ce titre confère également des devoirs royaux, et donne droit à un dispositif de sécurité.

Toute règle possédant ses exceptions, ce qui peut paraître simple a été compliqué par des configurations variées au fil du temps.

Le roi George VI qui n’avait pas de fils

Comme le souligne Lucy Hume, le système anglais a toujours été un peu « vieillot ». George VI avait deux filles : Elizabeth et Margaret, mais aucun fils. Ses petits-enfants Charles et Anne, issus de la fille du souverain, n’auraient pas dû être prince et princesse. Ils auraient dû être lord Charles Mountbatten et lady Anne Mountbatten. Mais George VI a changé exceptionnellement la règle pour les enfants de sa fille, Elizabeth, qui sont donc devenus prince et princesse à leur tour, du vivant de leur grand-père.

La reine Elizabeth II qui avait des arrière-petits-enfants

En ce qui concerne les arrière-petits-enfants, seul le fils aîné de l’héritier du prince de Galles pouvait porter le titre de « prince ». Seul George aurait donc dû porter le titre de « prince ». Mais la reine Elizabeth II décide en 2013, alors que Kate est enceinte de son premier enfant, de changer les règles. La grand-mère de William fait publier une lettre patente prévoyant que TOUS les enfants des Cambridge porteront le titre de « prince » et « princesse ». Charlotte, a donc pu porter dès sa naissance le nom de princesse d’Angleterre, tout comme le prince Louis. Merci Gan-Gan !

Le prince Edward qui ne voulait pas que ses enfants le soient

Louise et James, les deux enfants issus du mariage du prince Edward et de Sophie Rhys-Jones auraient dû être prince et princesse de naissance, puisque leur père est fils de souveraine au moment où ils naissent. Cependant, leurs parents ont demandé à Elizabeth II de ne pas officialiser ces titres, pour qu’ils aient une vie tout à fait normale.

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Le prince Harry qui voudrait que ses enfants le soient

Encore une situation inédite au sein de la famille royale : lorsque Charles III est monté sur le trône, les enfants du prince Harry, qui n’étaient jusque-là ni prince, ni princesse, ont normalement obtenu le droit de se faire appeler ainsi. Encore faut-il que le roi l’officialise. Ce qui n’a pas encore été fait… Une conséquence de la lutte entre le prince Harry et le reste de sa famille, les titres d’Archie et de Lilibet devenant un trésor de guerre.

Les ducs et duchesses dans la famille royale britannique

Le titre de « duc » est le plus haut rang de pairie au sein de la famille royale, après celui de prince. C’est TOUJOURS le monarque qui attribue un duché à l’un des membres de la famille royale, souvent à l’occasion d’un mariage. Le duché attribué n’est pas forcément en lien avec la personne qui en obtient le titre : « Il y a un lot de titres non utilisés, et le roi les attribue indifféremment. Parfois, le titulaire a un lien avec le duché, ou parfois il s’agit juste d’un titre disponible et sans scandale attaché ! », précise Lucy Hume. Toutefois certains duchés sont traditionnellement attribués à certains membres particuliers de la famille royale : le duc de Cornouailles est toujours le fils aîné du souverain, tandis que le duc d’York est toujours le deuxième fils de celui-ci.

L’avantage principal de l’attribution du titre de duc est tout simplement d’acquérir un nom de famille ! Tous les membres de la famille royale sont des Mountbatten-Windsor, et le fait d’hériter d’un duché permet de récupérer le nom du duché en tant que nom de famille. Par exemple, Harry de Sussex a donné à sa famille le nom de « Sussex ». Le second avantage ne concerne que deux duchés : celui de Lancaster qui appartient au monarque, et celui de Cornouailles qui appartient au fils aîné du roi. Cet intérêt est financier : ces deux duchés rapportent à leurs propriétaires des revenus énormes qui constituent leur « salaire ». « Le but est également de conférer un certain prestige au titulaire. Le duché peut marquer également un changement de statut social comme l’étape du mariage. C’est en quelque sorte une reconnaissance d’un certain ‘standing’ au sein de la famille », ajoute Lucy Hume.

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La transmission du titre après la mort

Le titre de « duc » se transmet de père en fils, et seulement lorsque le titulaire meurt : si un « duc » ne possède que des filles, alors le titre revient dans l’escarcelle du roi qui peut alors l’attribuer à quelqu’un d’autre. Par exemple : les princesses Beatrice et Eugenie ne seront pas duchesses d’York, si leur père, Andrew, meurt. En revanche elles se faisaient bien appeler, avant leurs mariages, « Princesse Beatrice d’York » et « Princesse Eugenie d’York », car le duché de leur père leur avait fourni un nom de famille, comme expliqué précédemment.

Une « duchesse » est toujours la femme du duc : une femme n’est donc jamais nommée par le souverain à la tête d’un duché, du moins ce serait inédit. Même la reine d’Angleterre, qui est l’héritière du duché de Lancaster et de Normandie, entre autres, avait souhaité qu’on l’appelle « Reine Elizabeth II, duc de Normandie et duc de Lancaster », car pour elle, le terme « duchesse » au féminin n’était pas correct, car elle n’avait pas obtenu ces duchés par mariage. Toutefois, le revers de la médaille est satisfaisant : une duchesse l’est à vie. Même divorcée d ‘Andrew, Sarah Ferguson est donc toujours duchesse d’York.

Contrairement à ce qui est souvent rapporté à propos des Sussex, ceux-ci n’ont été déchus d’aucun de leurs titres de pairie, simplement des honneurs militaires. Ils n’ont pas non plus été privés du titre d « altesse royale » affairant à leur rang : ils ont accepté de ne plus l’utiliser. Le duc et la duchesse de Sussex pourraient perdre leurs avantages, seulement si le roi le décidait, et il ne semble pas que celui-ci ait envie de partir en guerre avec son fils. Autre mystère : le titre de duc d’Edimbourg. Celui-ci appartenait au prince Philip, mais doit désormais être distribué : le roi Charles III l’attribuera-t-il au prince Edward ? Selon Lucy Hume, toutes ces questions seront bientôt réglées : « Le roi se prépare pour le Couronnement depuis le premier jour de son règne. Il veut peut-être simplement attendre que le moment passe pour s’en occuper, et délivrer tous les titres au même moment. ».

Crédits photos : Agence / Bestimage

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Pour rappel, Elizabeth II est née le 21 avril 1926 à Londres. Fille de George VI, elle est à l’époque troisième dans l’ordre de succession au trône, après son oncle et son père.

Quatre ans après sa naissance, la petite Elizabeth accueille une petite soeur, prénommée Margaret, avec laquelle elle va nouer des liens très forts durant l’enfance.

Elizabeth II, qui n’est encore qu’une princesse à l’époque, va être éduquée à la maison, avec sa cadette, par sa mère et sa gouvernante Marion Crawford. Son enfance est certes heureuse, mais stricte.

Dès son plus jeune âge, la princesse Elizabeth va apprendre l’histoire, la géographie ou encore la littérature. C’est aussi durant cette période qu’elle commence à parler français. Sa grand-mère, la reine Mary, est très attachée à l’éducation de ses petites-filles.

Le 12 mai 1937, l’Angleterre a le regard tourné sur le couronnement de George VI qui se déroule en l’abbaye de Westminster. En effet, après la mort de son père George V et l’abdication de son frère Edouard VIII – qui a préféré l’amour à la monarchie – c’est le père d’Elizabeth II qui est propulsé sur le trône. Elizabeth devient quant à elle héritière de la Couronne.

La princesse Elizabeth n’a que 14 ans lorsqu’elle prononce son premier discours, sur les ondes de BBC, depuis le château de Windsor. En pleine Seconde Guerre mondiale, la soeur de Margaret s’adresse aux enfants britanniques évacués à l’étranger. « Nous savons, chacun de nous, qu’à la fin, tout ira bien, car Dieu prendra soin de nous et nous donnera la victoire et la paix. Et quand la paix viendra, souvenez-vous que ce sera à nous, les enfants d’aujourd’hui, de faire du monde de demain un endroit meilleur et plus heureux« , déclare l’adolescente dans des paroles qui resteront gravées dans les mémoires.

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