Les jeunes chanteurs alsaciens de schlager ont la cote outre-Rhin… et dans leur propre région où ce style de musique séduit toujours

Une mélodie entraînante, des paroles gentillettes et des chanteurs aux physiques avantageux… Bienvenue dans le schlager ! Le quoi ? « Moi je préfère appeler ça de la pop allemande », explique Robin Leon, l’un de ses plus célèbres représentants en Alsace. « Les rythmes sont par exemple les mêmes que chez Kendji [Girac] mais les airs sont inspirés des chansons des années 1980 en France. Comme celles de Frédéric François. Les Allemands aiment toujours ! »

Il n’y a pas qu’eux. Dans les régions frontalières, le schlager a encore ses adeptes. « Il ne faut pas se mentir, ce sont surtout les anciens qui écoutent », s’amuse Nico Names, autre chanteur reconnu dans le Bas-Rhin. Avant vite de préciser : « Il y a de plus en plus de jeunes aux concerts ! Ils viennent souvent avec un mauvais a priori et sortent ravis. C’est normal, ça ressemble beaucoup au ballerman, la musique qu’on écoute à Majorque. Le schlager, ça a l’image du type qui joue de l’accordéon mais ce n’est plus du tout ça. On l’a beaucoup modernisé. »

A 20 ans, il fait partie de cette nouvelle génération d’artistes qui émergent en Alsace. Comme Robin Leon (23 ans) et Tom Mathis (31 ans) avant lui. Et comme la petite dernière, Pauline (19 ans), qui a remporté dimanche dernier la prestigieuse émissionImmer wieder Sonntags, diffusée sur la première chaîne allemande (ARD).

Des concerts un peu partout

Tous ont découvert le schlager grâce à leurs grands-parents et mènent maintenant leur petite carrière. Ils enchaînent les concerts, en France ou outre-Rhin. « S’il n’y avait pas eu le Covid-19, j’en aurais fait 120 cette année », révèle Robin Leon, qui vit bien de la musique grâce à l’entreprise qu’il a créé. « Je fais beaucoup de festivals, de summer party et de fêtes de la bière. L’Allemagne ? J’y ai déjà chanté un peu partout ! » Parfois devant 10.000 personnes.

Dans sa région d’origine, le public est souvent plus modeste mais ils étaient quand même 600 à venir applaudir leur idole au Robin Leon Festival, fin août à Ettendorf, le village où il a grandi et réside toujours. Le 11 septembre, le jeune homme aux 11.000 fans sur Facebook sera de nouveau à l’affiche d’un nouvel événement. Une soirée organisée à Monswiller par celui qui est surnommé le « Singenden Wirt » (le « chanteur-restaurateur »), Alain Wilt.

« On est là pour faire rêver »

« On lance ça dans un petit hall, le Barbades Stadl et si ça marche, on le refera tous les mois », explique l’intéressé, 54 ans dont 12 à schlager. « C’est limité à 150 personnes mais je ne suis pas inquiet. J’ai récemment fait un concert dans mon restaurant et en deux jours, j’avais déjà 90 réservations. Il y a un public qui perdure. Les gens viennent car l’ambiance est à la bonne franquette, la musique fait bouger et il n’y a aucun mot de haine. On est là pour faire rêver, raconter de belles histoires dans lesquelles le public se retrouvent. »

Quitte à user d’un répertoire un brin « gnangnan » ? « C’est sûr que tout est rose dans nos chansons et que c’est super kitsch », rigole Nico Names. « Mais ceux qui écoutent adorent, la musique est entraînante avec beaucoup d’amour. » Lui vient de sortir son troisième album et se prépare déjà à de nouveaux concerts, quand l’épidémie se sera un peu atténuée. « La demande est énorme. »

En attendant, il garde le contact avec son public grâce à la télévision. Comme Pauline et Robin Leon, ses clips passent sur la chaîne allemande Melodie TV avec qui leur producteur est lié. Avec souvent de l’eau et des bateaux en arrière-plan, autres éléments de ce monde rêvé du schlager.

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