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Le Salon de l’Agriculture s’ouvre dans un contexte de défiance à l’égard des éleveurs et producteurs. Une polémique que balayent ces agricultrices, respectueuses de leurs bêtes et de la terre.
« L’agriculture vous tend les bras ». En choisissant ce thème, la 57è édition du Salon de l’Agriculture veut renforcer les liens avec les agriculteurs mais aussi restaurer la confiance des consommateurs, érodée ces derniers mois. Au point que le ministère de l’Intérieur a dû créer une cellule spécifique pour suivre et prévenir « la quarantaine d’atteintes au monde agricole enregistrées chaque jour ». Cette forme de dénigrement, – l’agribashing – prend de l’ampleur surtout sur les réseaux sociaux où les agriculteurs sont qualifiés de pollueurs, d’empoisonneurs. Outre les critiques, nombre d’entre eux ont également subi des intrusions sur leur exploitation. On leur reproche une utilisation supposée excessive de pesticides, des élevages intensifs qui maltraiteraient les animaux… A l’opposé de ces pratiques, de très nombreux agriculteurs exercent leur métier en veillant au bien-être de leurs bêtes, dans le respect de la biodiversité, bien loin d’une logique productiviste. A l’image de ces quatre femmes passionnées.
« Je soigne mes bêtes avec des huiles essentielles » Anna, 50 ans, éleveuse de vaches laitières, Bournois (25)
Mon mari et moi produisons de l’Emmental Grand Cru Label Rouge, avec nos 46 vaches laitières de race « Montbéliarde ». Je l’ai rejoint sur l’exploitation après avoir été pompiste et serveuse. Pour soigner mes bêtes, je me suis formée aux huiles essentielles et au Reiki, des soins énergétiques d’origine japonaise. Contre les coliques, les problèmes musculaires ou de peau, c’est très efficace. Si besoin, j’appelle notre vétérinaire qui est aussi ostéopathe. Comme pour ma famille, j’essaie d’éviter au maximum les antibiotiques ! Nous avons aussi mis en place une traite robotisée : les vaches viennent tirer leur lait à la demande. Une solution moins contraignante pour elles. Et cela nous dégage du temps pour s’occuper de leur étable et vérifier qu’elles vont bien. L’été, elles profitent des herbes fraiches de nos pâturages. L’hiver, elles sont nourries avec des céréales sans OGM. Mes vaches, je les aime et je les bichonne! facebook.com/gricultrice
« On adopte des techniques de l’ancien temps » Audrey, 34 ans, cheffe d’exploitation, Boussières-en-Cambrésis (59)
Après un diplôme d’ingénieure agricole, j’ai repris avec mon mari l’exploitation de ses parents en octobre 2017. Sur 1000 hectares, nous produisons du blé, des petits pois, du colza… Alors que ses parents avaient opté pour des champs à perte de vue, pour un rendement maximum, nous avons commencé à replanter des haies et à laisser des bandes de terre en jachère mellifère. Les mélanges de fleurs qui y poussent sont destinées aux abeilles et favorisent l’ensemble de la biodiversité : les insectes, les petits animaux, les oiseaux y trouvent de quoi manger et se réfugier… Les racines permettent aussi d’aérer le sol, de détruire naturellement les mauvaises herbes. Elles captent également l’azote de l’air pour le restituer dans la terre. Tout cela nous permet de réduire l’utilisation d’engrais de synthèse. Nos parents ne comprennent pas que l’on revienne à des techniques de l’ancien temps. Mais pour nous, il est essentiel d’adopter des pratiques plus simples, plus sensées ! Nous privilégions la qualité et le long terme, à une logique productiviste. facebook.com/LaBoussieroise
« J’appelle mes chèvres par leur prénom » Noémie, 30 ans, éleveuse de chèvres et productrice de fromages, Saint Jean d’Aulps (74)
Dans notre petit village de montagne, avec ma mère, nous nous occupons de 90 chèvres. Avec leur lait, nous fabriquons des produits BIO : chevrotin AOP, fromages, yaourts… Mes chèvres sont nourries dans nos pâturages l’été, à 1000 m d’altitude et, l’hiver, dans la chèvrerie, avec nos fourrages ou ceux de producteurs bio des environs. J’ai toujours eu un rapport affectif avec mes chèvres que j’appelle chacune par son prénom ! Les traiter convenablement est primordial pour qu’elles se sentent bien et donnent du lait de qualité. Ce travail est un véritable engagement : je ne compte pas mes heures et suis toujours disponible pour mes bêtes. Mon salaire n’est pas mirobolant ! Je suis attristée que notre métier manque de reconnaissance et soit attaqué. C’est pour défendre notre profession que je me suis présentée au Concours Miss Agri, que j’ai remporté. Je suis la preuve que l’on peut respecter les animaux, l’environnement et les consommateurs ! facebook.com/leclosauxchevres
« Ma démarche respecte la nature » Cécile, 39 ans, apicultrice, Aprey (52)
Ancienne journaliste, je me suis passionnée par l’apiculture lors d’un reportage sur le sujet. Après différentes formations, je me suis lancée en 2017. Ma démarche ? Respecter la nature et le territoire. Voilà pourquoi j’ai décidé de travailler avec l’abeille noire, l’espèce locale. Naturellement adaptée à l’environnement de la Haute Marne, elle est en voie de disparition à cause des abeilles hybrides ou importées qui se répandent. Or, elle sait polliniser les espèces locales et nécessite moins de traitements pour éviter les parasites. Mon miel est exclusivement vendu en circuit court, sur des marchés et des magasins de producteurs des environs. J’organise aussi des formations pour que les ruches se multiplient et sauvent nos abeilles locales. Je trouve que mon métier a du sens, correspond parfaitement à mes valeurs. Il ne faut pas mettre tous les agriculteurs dans le même panier ! lapicultrice.maisondecourcelles.fr
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