C’est l’un des personnages phares de BFM TV. À chaque événement important, Dominique Rizet intervient en direct à l’antenne. En janvier 2015, en pleine prise d’otages de l’Hyper Cacher, il avait communiqué une information de trop. Une « cicatrice » qui lui avait valu des idées noires.
Il reconnaît que l’adrénaline du direct est « une drogue à haute dose », mais Dominique Rizet en a fait les frais. « C’est aussi le plus dangereux », admet l’expert police/justice de BFM TV dans une interview publiée ce dimanche 23 février dans Midi Libre. Il revient notamment sur la terrible journée du 9 janvier 2015, où l’assaut doit être donné contre les frères Kouachi dans l’imprimerie de Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne et contre Amedy Coulibaly dans l’Hyper Cacher de Vincennes, deux jours après l’attaque de Charlie Hebdo. Les talents du spécialiste sont alors surexploités par la chaîne d’information. Le chroniqueur est dans grand état de fatigue. « On était en direct depuis le mercredi, vers midi. J’étais parti à 2 heures du matin, revenu le jeudi vers 7 heures, parti à 2 heures du matin, et revenu le vendredi », se souvient Dominique Rizet.
Pendant toutes ces heures de direct, il se bat contre lui-même pour ne pas dévoiler au grand public les informations dont il dispose, mais qui doivent rester secrètes pour ne pas perturber le travail des forces de l’ordre qui tentent de stopper les terroristes. « Je fais supergaffe, parce que le Raid et le GIGN les traquent, je suis prudent comme un sioux », analyse le journaliste. Une prudence nécessaire, mais qui va lui échapper pendant quelques instants.
« Le vendredi, en quelques minutes, je sais que le GIGN va attaquer l’imprimerie de Dammartin, et en même temps un policier me dit qu’une femme est cachée dans la chambre froide de l’Hyper Cacher. On me donne l’antenne, je me perds dans mes notes, je lis qu’il y a une femme cachée, et en m’entendant je me dis : ‘Qu’est-ce que tu fais ?’ », raconte dans Midi Libre Dominique Rizet qui comprend tout de suite qu’il y aura un avant et un après.
En quelques secondes, il perd la confiance des forces de l’ordre dont il admire tant le travail. À cela s’ajoute le lynchage des réseaux sociaux. Face à cette polémique qu’il sait justifiée, l’homme sombre, au point de songer au pire. « Dans les jours suivants, j’ai vraiment touché le fond. J’ai eu des idées sombres. Je suis chasseur, j’ai des armes à la maison, j’ai demandé à ma famille de tout enlever », révèle le spécialiste police/justice au journal local. Cette histoire et ces idées noires sont désormais derrière le chroniqueur de Faites entrer l’accusé, même s’il sait qu’il ne pourra jamais oublier cet épisode.
« C’est arrivé, ce sont les dangers du direct, mais j’ai une cicatrice, qui s’est refermée, mais qui pour moi sera visible jusqu’à mon dernier souffle », conclut Dominique Rizet toujours hanté par son erreur passée.
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