Cat power, l’artiste aux multiples facettes, revient avec un onzième album, intitulé Covers.

Lana Del Rey la cite parmi ses chanteuses préférées : «Cat Power est une songwriteuse immense. Elle compose ses chansons en direct, avec sa voix», nous avait-elle confié. Artiste caméléon, musicienne, compositrice et interprète à la voix tendre traversée de mille petites stries, Cat Power – Chan Marshall de son vrai nom – a fait un début fracassant dans le monde de la pop dans les années 1990. Elle revient avec un onzième album, Covers, reprenant des chefs-d’œuvre d’artistes comme Frank Ocean, Nick Cave ou Lana Del Rey, avec laquelle elle a enregistré le duo Woman.

Madame Figaro. – Vous arrivez à réarranger et à sublimer une chanson d’un simple coup d’œil : votre reprise de Bad Religion, de Frank Ocean, le prouve. D’où vous vient ce penchant ?
Cat Power. – Mon père est un chanteur-musicien d’origine amérindienne. Il a gagné près d’un million de dollars avec une chanson folk qu’il avait écrite, mais il a préféré continuer toute sa vie à jouer des reprises du répertoire populaire américain dans les bars. Le plus important pour lui est de perpétuer la tradition, à laquelle on ajoute sa propre signature, pour créer un tableau universel où chacun de nous peut trouver sa place.

Lana Del Rey
Veste en suède à empiècements python, Kiliwatch. Blouse à volants imprimée en mousseline, Junko Shimada. Jean taille haute en denim, Chloé Héritage. Bague Olga en vermeil, néphrite, topazes blanches et tsavorites, Axenoff Jewellery. Headband en cuir et bracelet personnels.

Iconique
Blouse en coton brodé et dentelles, Isabel Marant. Headband en suédine, Shindo. Boucles d’oreilles Aphrodisiac, en vermeil jaune, perle d’argent et plumes, Icepinkim.


Vintage vibes
Manteau en renard, Yves Salomon. Bague Olga en vermeil, néphrite, topazes blanches et tsavorites, Axenoff Jewellery. Collant, Falke. Headband en cuir et bracelet personnels.

Quelles chansons de cet album correspondent le plus à cette idée ?
Une chanson a le pouvoir de faire communiquer des cultures et même des religions. Je revisite par exemple I Had a Dream, Joe, de Nick Cave : chanté par lui, ce morceau sonne comme une psalmodie liturgique rock. Je lui apporte le son des chants incantatoires amérindiens. À travers ces chansons qui parlent d’histoires d’amour, d’homosexualité et de différence, je tente de faire ce qu’a fait Jasper Johns avec ses célèbres peintures du drapeau américain : il utilise un élément visuel connu, y intègre une idée nouvelle et court-circuite la pensée unique.

Vous faites les premières parties des concerts de Lana Del Rey, dont vous livrez ici une version de White Mustang. Qu’est-ce qui vous lie ?
J’ai rencontré Lana en 2017. Elle me citait souvent parmi les artistes qu’elle admirait. À cette époque, mon label m’avait tourné le dos, j’avais plus de 40 ans, et des hommes d’affaires avaient décidé que je n’étais plus une artiste. Lana m’a rappelé que j’en étais une. Elle m’a rappelé qu’il existe encore un sens de la camaraderie dans la musique. Notre chanson, Woman, parle de la valeur des femmes – c’est une ode au pouvoir des mots et au fait de croire en l’autre. J’ai un projet en tête sur ce thème avec Lana et la photographe Nan Goldin, que je connais depuis les années 1980.

Covers, Domino Records.

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