LONG FORMAT – Première enfant de Rainier III et Grace Kelly, Caroline de Monaco s’est d’abord construite dans l’ombre de ses parents. Avant de s’imposer, à travers les épreuves, comme une vraie cheffe de clan. Alors que l’édition 2021 de son Bal de la Rose aurait dû avoir lieu ce 11 mars, retour sur le parcours de l’aînée des Grimaldi, que la vie n’a pas épargnée…

Sommaire

  1. Le devoir de l’excellence dès l’enfance
  2. Le vertige de la liberté, loin de Rainier et Grace
  3. Le bonheur foudroyé avec Stefano Casiraghi
  4. Doublement princesse depuis son mariage avec Ernst-August de Hanovre
  5. L’art d’être grand-mère

A propos de

  1. Caroline de Monaco

Elle est la plus mystérieuse des Grimaldi. Contrairement à Albert, son frère cadet adoré, qui, prince héritier, puis souverain monégasque, n’a jamais trop craint flashes et caméras, ou Stéphanie, petite soeur complice, qui s’est essayée à la chanson au milieu des années 1980, Caroline de Monaco se tient à bonne distance des médias. Consciente de ce qu’elle représente, elle préfère se méfier.

Dans une interview parue en décembre 2016, nos confrères du magazine Vogue l’avaient fait réagir sur son mystère, ses passions que le grand public connaît finalement peu, voire pas du tout. « Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, il y a beaucoup de gens qui parlent trop, qui piaillent, alors c’est peut-être pas mal que d’autres gardent le silence, non ? », avait-elle ironisé.

Pudique et réservée devant les journalistes, Caroline de Monaco – qui a du renoncer une nouvelle fois à ouvrir son Bal de la Rose ce 11 mars 2021 en raison de la crise sanitaire – sait pourtant être drôle et piquante en privé. Tous ceux qui l’ont approchée et partagé son intimité, comme ce fut le cas de son grand ami Karl Lagerfeld, disent d’elle qu’elle sait être affable, parfois même surprenante, en petit comité. Chez elle, la tenue est un principe…

Le devoir de l’excellence dès l’enfance

Fille aînée des trois enfants de Grace Kelly et du prince Rainier III, Caroline de Monaco doit tout de suite montrer l’exemple. Très tôt, ses parents lui font comprendre qu’elle n’a d’autre choix que d’être une enfant modèle aux yeux des Monégasques. Si la loi salique prévalant sur le Rocher favorise son frère cadet Albert comme héritier de la principauté, Caroline, en tant qu’aînée de Grace et Rainier couple princier, n’échappe pas à des règles strictes. Son père en particulier lui explique très tôt le rang qu’elle devra respecter tout sa vie, en toute circonstance.

Fillette, Caroline ne voit pas beaucoup ses parents, accaparés par leurs devoirs et les mondanités. Une absence que l’aînée de la fratrie évoque sans langue de bois dans le livre Albert II de Monaco, l’homme et le prince (Éd. Fayard) : « Tout au long de l’année scolaire, et jusqu’à ce que nous ayons quatorze ans, le dîner, c’était entre enfants, toujours« . L’aînée des enfants Grimaldi est élevé par une nounou anglaise et une gouvernante française. Cette nanny devient « une personne centrale » dans sa vie : « Petits, nous (elle et son frère Albert, ndlr) étions sans doute plus attachés à notre nounou qu’à nos parents« , confie-t-elle.

« Petits, nous étions sans doute plus attachés à notre nounou qu’à nos parents »

Après un début de scolarité au sein de l’école privée des Dames de Saint-Maur, Caroline de Monaco quitte le Rocher pour poursuivre sa scolarité au pensionnat St Mary’s School à Ascot, dans le comté du Berkshire, en Angleterre. Elle met ensuite le cap sur Paris. Là-bas, elle étudie la philosophie à La Sorbonne, puis intègre l’Institut d’Études Politiques (IEP) de la capitale. Sa scolarité, stricte et rigoureuse, lui permet d’apprendre cinq langues (français, anglais, allemand, espagnol et italien). Mais aussi de briller en société. Et bien évidemment, de faire la fierté de Grace et Rainier III de Monaco. Jusqu’à son émancipation…

Légende photo : Dès son plus jeune âge, la princesse Caroline de Monaco est sommée de faire bonne figure et de se comporter comme une petite fille modèle, comme on peut le constater sur cette photo prise lorsqu’elle était enfant, où elle se tient sage et souriante devant sa mère Grace Kelly.

Le vertige de la liberté, loin de Rainier et Grace

Lorsqu’elle atteint la majorité, Caroline de Monaco, comme beaucoup de filles de son âge, entend voler de ses propres ailes. Désormais loin de ses parents et de la principauté, elle mène une jeunesse insouciante à Paris. Elle a le sentiment d’échapper à un cocon trop protecteur, qui l’a trop longtemps tenue à distance des autres. D’autant que la vie de princesse n’a pas toujours été simple à gérer : « De l’âge de 14 ans à l’âge de 30 ans et plus, j’ai plutôt l’impression qu’on me détestait. Et je me disais : ‘Mais si on me déteste autant, qu’on me fiche la paix. Et si c’est toujours pour dire des choses désagréables, horribles ou méchantes, qu’on me laisse tranquille. Je n’ai rien demandé à personne !’ Je pouvais être assez agressive« , expliquait-elle dans Vogue, en 2016. En parallèle de ses études, l’aînée de Grace et Rainier s’amuse toutefois, elle se passionne pour la mode et la photographie notamment. Elle rencontre aussi l’amour. Il s’appelle Philippe Junot et a 17 ans de plus qu’elle. Qu’importe, elle décide que ce playboy sera le père de ses enfants.

« De l’âge de 14 ans à l’âge de 30 ans et plus, j’ai plutôt l’impression qu’on me détestait »

Si Caroline de Monaco se réjouit de bientôt se marier, il y a une ombre au tableau : ses parents n’approuvent pas ces projets de noces avec Philippe Junot. Jusqu’au dernier moment, ils espèrent que leur fille renoncera à se laisser glisser la bague au doigt. Désormais libre et indépendante, Caroline ne recule pas. Son premier mariage est célébré le 29 juin 1978, à Monaco. Plus de 700 invités ont été conviés, parmi lesquels Ava Gardner et Cary Grant. Mais aucune altesse royale à l’horizon…

Deux ans plus tard, la princesse déchante. La fidélité de Philippe Junot fait débat, le couple divorce. Caroline de Monaco n’a que 23 ans, mais elle est déterminée à tirer un trait sur cette histoire qui l’a fait souffrir. Une demande d’annulation du mariage religieux est envoyée au pape Jean-Paul II. La princesse devra toutefois attendre 1992 pour que l’Église catholique constate la nullité de l’union. Elle ne veut pas d’un divorce, elle s’est trompée, elle a été trompée. Elle reste attachée aux convenances et croit encore au sacrement du mariage.

Le bonheur foudroyé avec Stefano Casiraghi

Après avoir dissipé le souvenir de Philippe Junot, Caroline de Monaco convole en secondes noces avec Stefano Casiraghi. Cette fois, elle va vivre un vrai mariage d’amour. Celui-ci est célébré sur le Rocher, le 29 décembre 1983. Elle sait que cet Italien, qui l’a séduite par sa beauté et son assurance aristocratiques, ne la décevra pas. Elle a trouvé l’homme de sa vie, elle en est sûre. De leur union, naîtront deux garçons, Andrea (en 1984), Pierre (en 1987), et une fille qui lui ressemble tant, Charlotte (en 1986). Mais le 3 octobre 1990, le monde de la princesse Caroline s’écroule : Stefano meurt tragiquement dans un accident d’offshore, un bolide des mers, au au large de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Il avait 30 ans à peine…

Caroline est à Paris lorsqu’elle apprend la nouvelle par son père. La douleur est terrible, mais elle ne tarde pas à se resaissir pour ses trois enfants. Elle est désormais cheffe de famille. Afin de faire son deuil et de préserver Andrea, Pierre et Charlotte, elle se retire un temps de la vie monégasque. Elle redoute que ses enfants soient épiés par des photographes, elle ne veut pas qu’ils connaissent la brûlure des flashes comme elle l’a connue. Surtout après ce qu’ils viennent de vivre. La jeune veuve trouve refuge à Saint-Rémy-de-Provence. Avec ses enfants, elle investit le Mas de la Source, une bergerie datant du XVIIe siècle. Bercée par le chant des cigales et ravie par une nature la poussant à la contemplation, Caroline de Monaco soigne son chagrin et celui d’Andréa, Pierre et Charlotte.

Entièrement dévouée à ses enfants, elle leur offre une parenthèse paisible. Protégée par sa mère sans être non plus couvée, Charlotte Casiraghi a reconnu les bienfaits de leur retraite en Provence : « Nous n’avons pas été choyés par des précepteurs à domicile. Nous avons fréquenté rapidement des écoles publiques à la campagne, et c’est très formateur d’être confrontés à des diversités humaines et sociales », a-t-elle confié à Madame Figaro, en octobre 2020. Et Caroline d’ajouter, dans cet entretien croisé : « L’éducation de mes enfants n’a évidemment rien à voir avec celle que j’ai reçue. » Les Alpilles sont restées chères au coeur de la famille, puisque c’est là-bas que Charlotte s’est unie religieusement à Dimitri Rassam, durant l’été 2019.

« L’éducation de mes enfants n’a évidemment rien à voir avec celle que j’ai reçue »

Dans les années 1990, Caroline croise la route de Vincent Lindon. Il lui réapprend à aimer. La relation est brève, mais mouvementée. Il faut semer les chasseurs de scoop. Six mois après l’officialisation de leur couple au Grand Prix de Formule 1 de Monaco, Caroline de Monaco préfère mettre un terme à leur histoire. « Il s’était tellement investi dans cette affaire lui, qu’il a été déçu », observe l’un des proches du comédien dans l’émission Un jour, un destin en octobre 2017. Et un autre de ses amis de renchérir : « C’était une histoire importante pour lui, il était très amoureux d’elle. » Si la rupture est brutale pour Vincent Lindon, la princesse, elle, continue de regarder droit devant…

Légende photo : Caroline de Monaco et de Stefano Casiraghi, avec leur benjamine Charlotte peu après sa naissance, le 3 août 1986. À sa sortie de la clinique, la fille aînée de Rainier III, pourtant méfiante avec les photographes, ne cache pas son bonheur d’être maman pour la 3e fois.

Doublement princesse depuis son mariage avec Ernst-August de Hanovre

Après son histoire médiatisée avec Vincent Lindon, Caroline de Monaco retrouve l’amour dans les bras d’un prince, Ernst August de Hanovre. Leur mariage, le troisième pour la princesse monégasque, a lieu le 23 janvier 1999 sur le Rocher. Il a une saveur particulière. Contrairement à ses deux précédents époux, le nouvel amour de Caroline est de sang bleu. Chef de la maison de Hanovre, Ernst August est l’héritier d’une des plus vieilles familles aristocratiques d’Europe. En l’épousant, Caroline de Monaco prend tout le monde de court.

Après un mariage jet-set, puis un deuxième plus romantique, la voilà qui renoue avec le gotha. Par les liens de son troisième mariage, Caroline devient altesse royale, princesse de Hanovre et duchesse de Brunswick-Lunebourg. Un pied de nez aux comptenteurs des Grimaldi, qui qualifient Monaco de principauté d’opérette. A 42 ans, la nouvelle princesse de Hanovre accouche d’un quatrième enfant et d’une deuxième fille, la princesse Alexandra. Celle-ci a 10 ans, lorsque les époux de Hanovre apparaissent pour la dernière fois côte à côte en 2009. Caroline et Alexandra vivent aujourd’hui sur le Rocher, tandis qu’Ernst August de Hanovre fait parler de lui en Autriche…

Légende photo : En 2000, c’est au bras du prince Ernst August de Hanovre, son troisième mari, que Caroline de Monaco se dévoile, radieuse et souriante.

L’art d’être grand-mère

A 64 ans, la princesse Caroline savoure d’autres bonheurs. Mère de quatre enfants, elle est aussi aujourd’hui grand-mère de sept petits-enfants. Marié à Tatiana Domingo depuis 2013, son fils aîné Andrea est le papa de trois enfants : Alexandre, également appelé Sacha, India et Maximilian. Sa fille a eu un premier enfant, Raphaël, de ses amours avec Gad Elmaleh, avant de donner naissance à Balthazar, né de son mariage avec Dimitri Rassam. En couple avec Beatrice Borromeo, Pierre, le cadet de Caroline, a lui aussi deux garçons : Stefano et Francesco.

La soeur aînée d’Albert et Stéphanie consacre désormais la plupart son temps à ses petites têtes blondes. Rien ne semble plus lui faire plaisir que de s’occuper d’eux et de les voir grandir. La crise sanitaire a sans surprise été un coup dur pour elle. « J’essaye d’être une grand-mère adéquate. Ce qui est merveilleux, c’est que je suis passée dans le rôle de grand-mère tout en étant mère, parce qu’Alexandra avait 13 ans quand Sacha est né », confiait-elle au magazine Point de Vue en avril 2019.

« J’essaie d’être une grand-mère adéquate »

Proche de ses quatre enfants, elle est également parvenue à nouer des liens avec ses deux belles-filles et son gendre. « Je suis très fière des adultes que sont devenus mes fils et mes filles. Ils sont eux-mêmes, et nous restons tous très proches. On s’amuse beaucoup ensemble. Je crois que c’est essentiel cette joie d’être ensemble », observait la princesse toujours dans Point de Vue. Si Grace de Monaco, disparue trop tôt, n’a pas connu le bonheur d’embrasser plusieurs générations, Caroline de Monaco en savoure chaque instant.

« Je suis très fière des adultes que sont devenus mes fils et mes filles »

« Peut-être que dans une lignée, existe quand même une notion d’immortalité, même illusoire ? », s’interrogeait-elle, en octobre 2020, dans Madame Figaro. Avant d’inciter sa descendance à réussir sa vie : « J’ai toujours dit à mes enfants : ‘Je peux vous montrer la porte, vous apprendre à fabriquer des clés, mais c’est à vous seuls de chercher à l’ouvrir.' » Charlotte ressemble de plus en plus à sa mère, physiquement, moralement. « J’ai une mémoire à honorer, une transmission à respecter, mais il est essentiel de retricoter les choses autrement, se laisser surprendre, choisir sa vie », assure la benjamine de Caroline. Et si c’était cela, le secret de l’aînée de Grace et Rainier ?

Légende photo : Caroline de Monaco aux côtés de ses petits-enfants India, Francesco et Sacha, au balcon du palais princier monégasque, à l’occasion de la Fête Nationale, le 19 novembre 2019. Un rôle de grand-mère qu’elle assume pleinement et qui la comble de joie au quotidien.

Crédits photos : Bestimage / Direction artistique GALA

Autour de

Source: Lire L’Article Complet