Dimanche 22 mai 2022, le cinéaste autochtone canadien Kelvin Redvers n’a pas pu fouler le tapis rouge du Festival de Cannes. En cause, ses mocassins traditionnels autochtones peu au goût des organisateurs. C’est ce qu’il a affirmé auprès de la chaîne canadienne CBC.

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C’est un évènement comme il peut en arriver à quelques reprises durant la célèbre quinzaine du Festival de Cannes, mais qui fait forcément grand bruit. Dimanche 22 mai 2022, le cinéaste Kelvin Redvers, appartenant à la Première Nation Deninu Kųę́, un gouvernement de bande des Premières nations dénées des Territoires du Nord-Ouest au Canada, a connu une mésaventure peu agréable. Alors qu’il se rendait au Festival de Cannes avec une délégation de cinéastes autochtones pour l’avant-première du film Les Amandiers, réalisé par Valeria Bruni-Tedeschi, la soeur aînée de Carla Bruni, l’homme de cinéma s’est vu refuser l’entrée du mythique tapis rouge avant la montée des marches. En cause, les mocassins traditionnelles qu’il portait ce jour-là, peu apprécié par les organisateurs de l’évènement. Sur la chaine de télévision canadienne CBC, le producteur et réalisateur autochtone s’est exprimé au sujet de l’incident.

« J’ai pensé que si je portais un smoking, un nœud papillon, et une pièce qui montrait que je suis autochtone, ça serait accepté »

D’abord stoppé à l’entrée par les responsables de service de sécurité du festival, l’homme qui exerce sur le territoire de Colombie-Britannique a finalement pu faire son retour sur le tapis rouge, mais avec d’autres chaussures aux pieds. « Dans de nombreuses cultures au Canada, les mocassins sont tout à fait considérés comme des vêtements traditionnels et formels« , s’est insurgé le natif de Hay River au Canada, se désolant d’un règlement forcément discutable : « J’ai grandi avec ma culture et les mocassins sont importants. Je comprends qu’il y ait certaines règles concernant le dress code sur le tapis rouge, alors j’ai pensé que si je portais un smoking, un nœud papillon, et une pièce qui montrait que je suis autochtone, ça serait accepté« . Une décision forcément dure à accepter : « C’est difficile de digérer des choses comme ça. Même maintenant quand j’y repense, ça me bouleverse. J’étais déçu, en colère. j’étais excité depuis un moment à l’idée de pouvoir porter ses mocassins bruns, qui avaient été confectionnés par ma soeur« , rajoute-t-il. Peu après cet incident, le réalisateur a pu rencontrer des responsables du festival, qui ont fait leur mea culpa et qui, en guise de pardon, lui ont proposé de porter ses chaussures pour la présentation du film Crimes du Futur de David Cronenberg.

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