Le paysage politique qui se dessine à l’horizon de l’élection présidentielle 2022 crée quelques inquiétudes. Si Emmanuel Macron venait à se présenter, et à être réélu, l’arrivée d’Édouard Philippe avec son parti Horizons pourrait engendrer une guérilla interne.
l y aurait de quoi faire trembler les sièges de l’hémicycle. L’arrivée du nouveau parti politique lancé par Édouard Philippe, et dévoilé ce samedi 9 octobre, a fait pâlir quelques visages au 55 rue du Faubourg Saint-Honoré. Au lendemain de l’émergence d’Horizons, ce nouveau parti, un ministre a regretté un affrontement inévitable dans les colonnes du Journal du dimanche. Une confrontation entre l’ancien Premier ministre, Édouard Philippe, et Emmanuel Macron au travers des deux potentielles majorités du palais Bourbon de 2022 : Horizons face à La République en Marche (LREM), le parti fondé par Emmanuel Macron. Ce dimanche 10 octobre, ce même ministre a prévenu dans les colonnes du journal : « Ça va être sanglant. »
Car si le chef de l’État, toujours pas encore officiellement candidat, venait à être réélu en 2022, les motions proposées par ses députés LREM pourraient se voir rejetées par les maires ayant rejoint le parti Horizons. En imaginant ce cas de figure, ce ministre, interrogé par le JDD, a bien imaginé l’orage politique se profiler : « Si le Président est réélu, on va avoir une ‘nuit des longs couteaux’ », a-t-il précisé. Soit un coup d’État étouffé, pareil à celui de l’époque nazi lors duquel plusieurs membres ont été assassinés pour couper court aux tensions. Mais avant de se retrouver à l’hémicycle, les représentants des deux partis devront se frayer un chemin jusqu’aux élections législatives de 2022 (prévues les 12 et 19 juin 2022). Et, dans cette étape clé, les députés LREM, tout comme ceux d’Horizons, seraient ambitieux comme l’a confirmé un proche d’Édouard Philippe au JDD : « Un parti politique, c’est fait pour produire des idées et présenter des candidats. »
Édouard Philippe regarde-t-il trop l’horizon 2022 ?
Pourtant, au début du mois de septembre, dans un entretien accordé à Sept à huit, Édouard Philippe avait déclaré apporter « son soutien complet » au chef de l’Etat en 2022. Un soutien apporté bien tardivement qui avait laissé Emmanuel Macron dans la tourmente comme l’a raconté un proche du président à L’Obs le 7 octobre dernier :« le président était furax.«
Contrairement au ministre interviewé par le JDD, Gilles Boyer, un député européen, a vu d’un bon œil l’arrivée du parti du maire du Havre : « Cette nouvelle offre politique se situe pleinement dans la majorité présidentielle », s’est-il enjoué sur franceinfo le 9 octobre. Mais, selon un député interrogé par l’Opinion mi-septembre : « Édouard Philippe sera d’une loyauté totale jusqu’à la présidentielle. Mais après, il passera à la caisse. »
Article écrit avec la collaboration de 6Medias
Crédits photos : Eliot Blondet / Pool / Bestimage
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