Dans l’ombre de la brillante destinée politique de Jacques Chirac, les drames se sont accumulés. Outre Laurence, la fille aînée de Jacques et Bernadette, qui aura souffert d’une anorexie mentale la conduisant à des tentatives de suicides répétées, leur cadette Claude Chirac a dû composer avec le suicide de son tout jeune époux, Philippe Habert. Cette mort a bouleversé Bernadette Chirac qui a tenu à rendre hommage au politologue de manière à ce qu’il ne sombre pas dans l’oubli.
Le suicide a plusieurs fois ébranlé la famille Chirac. Au point que Jacques Chirac lui-même aura qualifié les nombreuses tentatives de son aînée, Laurence, de « drame de [sa] vie. » Mais si les conséquences de la grave anorexie mentale de leur première fille ont affecté le clan, le suicide de Philippe Habert survenu quelques mois après son mariage avec Claude, la cadette de Jacques et Bernadette, a également eu de profonds retentissements. La biographe Jocelyne Sauvard, dans son ouvrage Jacques et Bernadette (éd. L’Archipel), a choisi de revenir sur cet épisode avec une brièveté lapidaire, à l’image de leurs noces : « En septembre 1992, Claude a épousé Philippe Habert, politologue montant. Ses parents ont donné une fête à l’Hôtel de Ville, puis au château de Biry, après la messe de mariage. Huit mois après, on a retrouvé Philippe Habert mort à son domicile ; il avait conservé son appartement. On a parlé de suicide. »
Si la mère de Philippe Habert réfute formellement la thèse du suicide, elle accepte toutefois de devenir une autre grand-mère pour Martin, le fils que Claude Chirac aura avec le judoka Thierry Rey. Du reste, c’est toute la famille qui est marquée par le suicide du politologue qu’on avait tenté de dissuader d’un mariage qui s’annonçait comme un suicide professionnel. « Pour Bernadette, poursuit Jocelyne Sauvard, le suicide restera la deuxième cause de mortalité chez les jeunes après les accidents de la route. “Ils souffrent d’un terrible manque d’amour.“ »
En 1995, afin que sa mémoire perdure, Claude et Bernadette Chirac ont créé le prix Philippe Habert, qui récompense des chercheurs et essayistes politiques, décerné par Le Figaro – où officiait le politologue défunt – et Sciences Po. Le drame aura au moins servi de terreau pour permettre à des ouvrages de sciences politiques d’être mis en exergue.
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