Le chanteur revient sur son dernier morceau intitulée Rends l’amour et nous parle de la place de la musique engagée au sein de la société.

  • Benjamin Biolay

Chaque titre musical cache une histoire. Rends l’amour ne fait pas exception. « J’avais envie qu’on croie entendre une chanson d’amour » explique Benjamin Biolay. Ce titre plonge celui qui l’écoute loin de son horizon d’attente. Avec une référence directe au fameux mème « rends l’argent » adressé à François Fillon lors du scandale de l’emploi fictif de sa femme lorsqu’il était député, le chanteur joue sur une connotation double.

Pour lui, « rendre l’amour, c’est plus important que l’argent« . L’artiste évoque ici toutes sortes de déceptions – politiques mais aussi intimes – lors desquelles la foi est bafouée. Alors chanson engagée ? Pas vraiment, « c’est un semblant de chanson engagée » dit-il. Cependant, Benjamin rapporte que, dans l’album, certaines chansons peuvent être « plus concrètes sur ce qu’on pourrait appeler l’engagement« .

Engagé « comme tout le monde » dans la vie, (il vote et milite parfois), il est, pour lui, nécessaire de faire la part des choses dans son statut d’artiste. « Ça serait faire insulte aux gens qui vous suivent que de leur donner un peu de consignes, politiques ou autres.« , exprime le musicien, considérant ses auditeurs comme suffisamment éclairés.

Mise en lumière des invisibles

L’album éponyme est, en lui-même, un hommage à la ville de Sète. Il tenait à cœur à Benjamin Biolay de mettre en lumière les acteurs de la vie locale, sociale, culturelle et économique dans ce clip. Ainsi, on y voit « des gitans, des jouteurs, des bikers, et même des gens d’Église« , qui caractérisent parfaitement cette commune, explique le chanteur. Il représente à l’écran une partie de la population à laquelle « on pense assez peu en général » analyse-t-il.

« Il n’y a rien de plus agréable que quand quelqu’un vient me dire : Ah, j’adore cette chanson parce qu’elle parle de ci, de ça et que je dis : mais non, pas du tout en fait. » avoue Benjamin Biolay. Il aime bien créer un malentendu lorsqu’il compose une chanson, car chacun a une interprétation bien à lui et comprend différemment le message.

D’ailleurs, l’auteur, originaire de Villefranche, explique qu’il apprécie John Lennon pour sa faculté qui laisse « entendre quelque chose et en fait, on tombe dans un panneau ».

Pas cool pour nous, Benjamin. On pense comprendre, puis au final, on se rend compte que ce n’est pas ça du tout. Mais il se rattrape bien, en soulignant « c’est ça qui est beau, c’est la possibilité d’entendre ce qu’on veut« .

Ah bon, donc on fait comme on veut alors ! Si vous avez des interprétations à partager, on est très curieuses chez Simone !

Source: Lire L’Article Complet