Cinq ans après l’explosion du mouvement #MeToo, Aurélie Filippetti a accordé une interview au JDD, ce dimanche 9 octobre. L’ancienne ministre de la Culture, qui avait porté plainte pour violences conjugales contre son ex-compagnon, Thomas Piketty, s’est confiée sur ce processus douloureux.

Alors que ce mois d’octobre 2022 marque les cinq ans de l’explosion du mouvement #Metoo, les affaires Quatennens et Bayou relancent la question de la libération de la parole au sein des partis politiques. Particulièrement touchée par les questions de droit des femmes et de lutte contre les violences qui leur sont faites, Aurélie Flippetti s’est livrée à cœur ouvert au JDD, ce dimanche 9 octobre. « Je suis une femme, qui comme l’immense majorité, a été confrontée depuis l’âge de 19 ans à une série de violences sexistes et sexuelles« , a confié l’ancienne ministre de François Hollande.

« J’ai été victime de violences conjugales. Et comme des milliers de femmes, j’ai ressenti la honte« , s’est émue l’ancienne députée socialiste, avant de poursuivre : « MeToo a permis de se libérer de cette culpabilité. On dit aux victimes de porter plainte – et bien sûr qu’il faut le faire –, mais il faut d’abord surmonter cette honte. » En 2009, Aurélie Filippetti avait porté plainte pour violences conjugales contre son ex-compagnon, l’économiste Thomas Piketty, ce qui lui avait valu un rappel à la loi.

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Aurélie Filippetti, « heurtée à un mur d’indifférence » après son dépôt de plainte

« Cette plainte a été médiatisée contre mon gré, j’ai ressenti encore plus de honte« , a reconnu la femme politique de 49 ans. Si Aurélie Filippetti a longtemps bataillé pour savoir si elle allait entamer ou non une procédure judiciaire contre son ex-compagnon, c’était notamment par crainte de ne pas être crue ou d’être ignorée. « A part quelques témoignages de solidarité que je peux compter sur les doigts d’une main, dans le milieu politique, je me suis heurtée à un mur d’indifférence. Ça ne m’a pas aidée à parler », s’est souvenue l’ancienne partenaire d’Arnaud Montebourg.

Procès pour diffamation et condamnation

Si Aurélie Filippetti a longtemps passé sous silence cet épisode douloureux, elle a décidé de s’exprimer et de mettre un terme à cette spirale de culpabilité fin 2019. « Dans un mécanisme classique, Thomas Piketty a cherché à renverser la culpabilité et m’a accusé de violences envers mes filles. Je ne pouvais pas laisser dire. J’ai porté plainte en diffamation« , a raconté la mère de famille. « Le procès a été extrêmement violent. Mon avocate, Marie Burguburu, m’a très bien défendue. Et il a été condamnée en diffamation le 25 mai 2022 dans un arrêt très clair et motivé », a-t-elle poursuivi. Une décision contestée par Thomas Piketty, qui a choisi de se pourvoir en cassation.

Article écrit en collaboration avec 6Médias.

Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage

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