Auteur d’une proposition polémique sur les transferts d’argent à l’étranger, qui a même outré certains soutiens, Arnaud Montebourg vient de reconnaître avoir commis « une erreur« . Une bourde qui n’est pas tout à fait une première pour le candidat à la présidentielle, déjà auteur d’un dérapage mémorable en 2007 en tant que porte-parole de Ségolène Royal.

La magie d’Internet permet de retrouver la séquence en quelques clics. Invité d’un Grand Journal au sommet de sa popularité sur Canal+, le 17 janvier 2007, Arnaud Montebourg est d’humeur un peu trop goguenarde. Au point de se permettre, à quelques mois du premier tour de la présidentielle, de lâcher une boutade sur la vie privée de la candidate dont il est le porte-parole. « Ségolène Royal n’a qu’un seul défaut… c’est son compagnon« , lance fièrement le jeune rebelle socialiste. Silence gêné du plateau. « Ah, je pensais vous faire rire !« , tente-t-il alors de se rattraper face à un public mi-choqué, mi-amusé. Et un Michel Denisot qui peine à réaliser ce que son invité vient d’oser.

Impossible de ne pas repenser à cette bourde légendaire, à l’heure où Arnaud Montebourg vient de se faire lâcher en pleine campagne par une partie des « Jeunes avec Montebourg », après avoir proposé le blocage de certains transferts d’argent privé à l’étranger. À l’époque, c’est Ségolène Royal qui est obligée de le lâcher. La droite rigole, mais pas le PS. Malgré le rapide mea culpa du jeune député, prêt à démissionner, elle lui adresse un « carton jaune » pour sa mauvaise blague : une suspension d’un mois. « Je lui ai dit que ses propos étaient déplacés. Je rétablis de l’ordre juste« , justifie-t-elle devant les journalistes. Mais est-elle vraiment fâchée ? Pas si sûr. Car son porte-parole n’a fait que répéter ce qui se dit tous les jours au QG de la candidate, loin d’être soutenue par les ténors d’un PS dirigé alors par… François Hollande.

Pour Ségolène Royal, Arnaud Montebourg a « dit une vérité »

« Sa phrase n’était pas fausse« , avouera Ségolène Royal en 2018, sur le plateau de C à vous. « On m’a demandé de le sanctionner alors qu’il était l’un de mes principaux portes parole, très engagé pour me soutenir. Il disait la vérité. Le premier secrétaire du Parti socialiste ne me soutenait pas. Ça, c’est politique, indépendamment du contexte de la vie privée », estime celle qui annoncera sa rupture avec François Hollande quelques jours après sa défaite face à Nicolas Sarkozy. Trop honnête, Arnaud Montebourg ? Cela ne l’empêchera pas de devenir ministre du Redressement productif, sous le mandat de François Hollande en 2012. Avant que le frondeur du gouvernement ne soit mis à l’écart deux ans plus tard. Toujours pour indiscipline.

Crédits photos : Capture Canal+

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