Le 2 juin 2021, Anne Sinclair a publié ses mémoires, intitulés Passé composé. Elle y détaille notamment les entretiens les plus marquants de sa carrière, parmi lesquels celui avec Nicolas Sarkozy. Elle en garde un souvenir très particulier…
- Anne Sinclair
- Nicolas Sarkozy
Anne Sinclair a décidé de dire sa vérité, sans concession. Dans ses mémoires intitulés Passé Composé, parus le 2 juin 2021 aux éditions Grasset, la journaliste qui a officié pendant plus de dix ans à la tête de l’émission 7 sur 7 se remémore ses plus grands entretiens. Anne Sinclair a reçu de grands représentants politiques français et étrangers, mais aussi des personnalités du monde de la culture. « J’ai des souvenirs forts dont Gorbatchev, que j’ai interviewé la dernière semaine où il a exercé son pouvoir. Il y avait une sorte d’excitation car l’histoire de la fin d’un monde était en train de s’écrire. Il y a eu aussi Helmut Kohl, cet Allemand extraordinairement européen qui avait vécu dans sa chair et dans sa famille les deux guerres. (…) J’ai aussi de grands souvenirs avec Mitterrand. Chirac, je l’avais beaucoup vu candidat, et parfois au fond du trou, Sarkozy a fait sa première émission avec moi… », s’est-elle souvenue auprès du Parisien le samedi 29 mai 2021.
Une relation conflictuelle
Au rang des personnalités françaises qui ont bousculé l’Histoire, Anne Sinclair a donc interviewé Nicolas Sarkozy. C’était en 1992. Le jeune homme politique était alors maire de Neuilly-sur-Seine. Déjà, l’avocat avait ses habitudes au Fouquet’s, où il avait donné rendez-vous à la journaliste. « Vous savez, Anne Sinclair, je serai ministre un jour. De quoi, je m’en fous, mais je serai ministre », lui avait-t-il lancé, comme elle le relate dans son récit. A l’époque, Nicolas Sarkozy ne manquait pas d’assurance. Pourtant, cet entretien était sa toute première apparition télévisée. « Son aplomb et son activisme le rendaient presque attachant« . Malheureusement, si jeunesse s’est envolée, le tempérament de Nicolas Sarkozy est resté le même. « Élu président, je ne l’ai plus revu. Il n’avait plus besoin de journalistes. Il était devenu imbuvable. Pire, son ministère de l’Identité nationale rendit la droite très perméable aux thèses du FN. »
En 2016, Anne Sinclair et Nicolas Sarkozy se croisaient pourtant à nouveau. Cinq ans après l’affaire DSK, l’ancien président de la République n’avait pas manqué pas d’y faire allusion. Une démarche qui n’avait pas du tout plu à la journaliste. « Sans conviction, prêt à tout, y compris aux basses œuvres de police, il est un homme pour lequel je n’ai pas grand respect ». De quoi sceller pour de bon leur inimitié.
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