C’est bien connu, Amanda Lear n’a pas la langue dans sa poche et elle le prouve une fois de plus dans une interview accordée au Point. L’ancienne muse du peintre Salvador Dali n’hésite pas à aborder des sujets d’une société qui est selon elle en train de reculer. Elle tire la sonnette d’alarme.
« On fait marche arrière sur tous les acquis, comme l’avortement. » En réaction notamment à ce qui s’est produit il y a quelques semaines aux États-Unis, Amanda Lear pousse un gros coup de gueule dans les colonnes du Point. La chanteuse est fâchée contre les états américains qui ont interdit l’interruption volontaire de grossesse (IVG), mais pas seulement. Son constat est plus global. « On croyait avoir évolué, on est en train de revenir en arrière, au temps où tout était interdit. Je parle comme une vieille, mais j’ai connu une époque très libertaire« , lâche l’artiste dans une interview mise en ligne ce mercredi 20 juillet. « Tout cela n’était pas interdit, on ne mettait même pas la ceinture dans la voiture, on pouvait fumer dans l’avion, on faisait l’amour et on n’était pas obligés de se protéger, il n’y avait pas le terrorisme« , se rappelle-t-elle. Avant de conclure : « J’ai de la peine pour les jeunes, ils sont obligés de faire attention, d’avoir peur. »
Quand on lui parle du mouvement MeToo, Amanda Lear se montre partagée, prudente. Une méfiance, de peur que ce qui ressemble à des avancées puissent peut-être se transformer en reculs. « Je suis contente que les gens osent en parler, car tout le monde savait depuis longtemps que dans le show-business cela se passait ainsi, mais personne n’a rien dit. Mais pourquoi a-t-on attendu si longtemps ?« , s’interroge avec une pointe d’agacement celle qui est aussi comédienne. « Pourquoi une fille dit : ‘il y a quarante ans, il m’a mis la main au cul’ ? Je ne comprends pas ! Si quelqu’un me met la main au cul, je vais ce soir même voir la police ! Cela me choque un peu que cela sorte après tant d’années », tranche l’ancienne étudiante des Beaux-Arts.
« Je m’en fous »
« Salvador Dali, qui était un peu visionnaire, me disait toujours : ‘Vous verrez, Amanda, dans quelques années, on ira vers une société de matriarcat ! Ce sont les femmes qui vont dominer, prendre la place.' », se souvient l’ancienne muse du peintre. D’après elle, son ancien mentor semblait avoir vu juste. « Je pense que cela va peut-être arriver, mais il faut éviter la revanche. Or là, vous avez des femmes agressives, qui voudraient presque tuer des hommes« , prévient-elle dans les colonnes du Point, précisant toutefois que « l’égalité est évidemment souhaitable ». « Les femmes peuvent être plus réfléchies, plus calmes que les hommes lorsqu’il s’agit de prendre des décisions politiques importantes. Il y a des hommes très sanguins qui déclenchent une guerre bien trop facilement », plaide-t-elle. Une allusion à peine voilée à Vladimir Poutine et la guerre en Ukraine ?
Dans un registre plus léger, la diva, véritable icône LGBT, a été interrogée sur « la disjonction entre sexe et genre ». « C’est simplement un mot. Nous sommes des êtres humains », répond celle qui a longtemps joué d’une certaine ambiguïté. « Le genre est une manière d’emprisonner les gens dans une catégorie. Vous êtes hétérosexuels, homosexuels, bisexuels, transsexuels, je m’en fous. On est tous des êtres humains ! Je crois que ces catégories vont disparaître, pour laisser la place au mot ‘sexuels’. Mais ce processus va être long ! », prédit-elle. Affaire à suivre.
Article écrit en collaboration avec 6Medias
Crédits photos : COADIC GUIREC / BESTIMAGE
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