Si Alain Delon remercie sa mère pour « la gueule » qui a fait son succès, leur relation était tendue. Alors qu’elle aurait célébré son anniversaire ce mardi 19 avril, retour sur le jour où le lien a été brisé entre l’acteur et Édith Delon.

« Ce n’est pas ce que j’appelle une famille ». Entre Alain Delon et ses parents, les liens étaient compliqués. Plusieurs fois, l’acteur, âgé de 86 ans, s’est confié sur cette cassure qui a commencé alors qu’il n’était encore qu’un enfant et que sa mère, qui aurait célébré ces 111 ans ce mardi 19 avril, s’est séparée de lui. « Comment comprendre que vos parents se débarrassent de vous quand vous n’avez que 4 ans ?, s’interrogeait-il dans les colonnes de Paris Match en 2018. Ils divorçaient, refaisaient leur vie et moi, je me suis trouvé placé dans une famille d’accueil comme un orphelin. J’avais 4 ans et ils ont eu d’autres enfants. Je n’étais pas leur priorité. J’avais 4 ans et ils m’ont viré. Je n’ai que des ‘demis’, des demi-frères, des demi-sœurs. Je suis resté proche de Paule-Edith, la fille de ma mère, j’ai revu mes demi-frères de temps à autre, mais ce n’est pas ce que j’appelle une famille ».

Auprès de la journaliste Valérie Trierweiler, pour Paris Match, il se souvenait presque avec regret qu’ils aient pu se rapprocher de lui pour sa notoriété : « D’un seul coup, ils se souvenaient qu’ils avaient un fils. Ma mère s’est mise à se faire appeler Mme Delon alors que son nom de famille était Boulogne. Elle était devenue groupie et non plus mère. Quant à mon père, il a davantage été présent à la fin de sa vie. Mais tout ça ne rattrape pas ce que je n’ai pas eu enfant, ce qu’on ne m’a pas donné, l’amour de mes parents ». Entre la future star du cinéma et sa mère Édith, morte en 1995, la rupture est alors consommée.

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Edith Delon, plus groupie que mère d’Alain Delon

Une période marquante dans sa vie sur laquelle revenait son frère Jean-François Delon dans les pages du magazine Schnock, paru en décembre 2020 : « Enfants, on était complices, mais on se chamaillait aussi comme deux frères peuvent le faire (….) Alain Delon est à la fois famille, et en même temps, il ne l’est pas du tout. Cette déconnexion du père et de la mère a été très importante ». Des années après la mort de ses parents, Alain Delon qui n’a jamais réglé ses comptes avec eux semblait garder de l’amertume envers ceux qui ne lui ont « pas fait de cadeaux ».

De cette séparation avec ses parents, l’icône du cinéma français qui aurait vécu une histoire d’amour avec Dalida garde des blessures « qui ne se combleront jamais » qui l’ont suivi jusque dans sa vie amoureuse. « Et même quand je vivais avec une femme, quand j’aimais une femme, je me sentais seul. J’ai toujours ressenti cela. Cette solitude que je traîne depuis toujours remonte certainement à mon enfance. Je n’avais que 4 ans quand j’ai compris qu’on pouvait être abandonné par ceux que l’on aime le plus », confiait le père d’Anthony, Anouchka et Alain-Fabien qui a été trimballé entre chez sa mère à Bourg-la-Reine, son père à L’Haÿ-les-Roses avant d’être placé à Fresnes.

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Alain Delon en colère contre ses parents pour avoir fait la guerre à 17 ans

Une rancœur d’autant plus présente que ses parents ne l’ont pas empêché de s’engager pour l’Indochine après avoir passé son CAP charcuterie. Dans les colonnes de Paris Match, le grand-père de Lino racontait : « La majorité était alors à 21 ans. Et mes parents ont signé l’autorisation d’engagement sans hésitation, comme s’ils se débarrassaient de moi encore une fois. Je leur en veux pour cela. On n’envoie pas un gamin de 17 ans à la guerre… 17 ans… Je n’avais que 17 ans ! » De son côté, son frère confiait : « À l’âge où j’aurais vraiment pu avoir une relation proche avec lui, il était en Indochine. Il a fait trois mois de prison là-bas, il a passé ses vingt ans en cellule. Il a connu la maladie, la mort. Il s’est retrouvé isolé. Quand il est revenu (en 1956, ndlr), c’était une tête brûlée. Il ne voulait plus voir ses parents dont il avait gardé un mauvais souvenir. Il a alors fréquenté Pigalle, les putes et les truands« .

Son frère estimait : « Il estime avoir été laissé pour compte, mais il ne donnera jamais l’occasion d’en parler. C’est tabou ». Malgré la rancœur, l’ex de Romy Schneider ajoutait : « Il faut quand même que je dise merci à ma mère, car c’est elle qui m’a donné la gueule que j’avais et tout est arrivé grâce à cela. J’ai tout eu grâce à cette beauté. Alors oui, je dis ‘merci maman’. Je suis son portrait, elle était magnifique. Je lui dois au moins cela ».

Crédits photos : Denis Guignebourg / Bestimage

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