Agnès Buzyn avait pressentie la gravité de l’épidémie de coronavirus dès décembre 2019. Pourtant, face à l’inaction du gouvernement dans la gestion de la crise, l’hématologue n’a pas démissionné. Une attitude contradictoire qu’interroge l’ancienne ministre Corinne Lepage dans une tribune pour Le Monde.
C’est une véritable tempête médiatique qui s’abat sur Agnès Buzyn depuis quelques jours. L’ancienne ministre de la Santé tente tant bien que mal de faire face au déferlement de haine, après ses propos controversés sur la gestion de la crise du coronavirus. « Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous« , avait-t-elle confié au Monde.« Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu. » L’ex-candidate à la mairie de Paris avait notamment dénoncé une « mascarade » en évoquant ces municipales parisiennes.
L’hématologue de profession est désormais attaquée de toute part. Après avoir été pointée du doigt par Marisol Touraine, Agnès Buzyn est de nouveau la cible d’une critique. Dans une tribune pour Le Monde, l’ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage s’interroge sur son attitude contradictoire face à la gestion de l’épidémie de Covid-19. Car si l’ex-belle-fille de Simone Veil avait été alertée de la gravité de la situation dès le 20 décembre 2019, pourquoi n’a-t-elle pas pris les devants? C’est en substance la question que se pose Corinne Lepage. « Agnès Buzyn a fait le choix de rester sans rien dire, sans prendre aucune mesure et même en tenant des propos rassurants qu’elle savait elle-même inexacts« , accuse l’avocate.
« Personne n’aurait aimé être à sa place »
Surtout, l’ancienne ministre de l’Environnement critique le choix d’Agnès Buzyn d’avoir remplacé au pied levé Benjamin Griveaux, retiré de la campagne pour la mairie de Paris à la suite de la diffusion de vidéos à caractère intime. « Personne n’aurait aimé être à sa place. Cependant, on est là face à un conflit majeur pour un ministre entre sa conviction et ce qu’il pense être l’intérêt politique du gouvernement auquel il appartient », poursuit Corinne Lepage. « L’intérêt de l’Etat aurait en réalité été qu’Agnès Buzyn démissionne en expliquant pourquoi.«
Le courage politique dont aurait dû faire preuve l’ancienne ministre de la Santé aurait pu changer la donne. « Cette attitude les aurait obligés à prendre des mesures immédiates au moins de prévention beaucoup plus drastiques, en particulier à l’égard des personnes âgées et des personnes fragiles », soutient Corinne Lepage. Avant de conclure : « Agnès Buzyn avait raison dans son inquiétude. C’est celle-ci qui aurait dû la guider c’est peut-être cela le sens de l’Etat et de l’intérêt général.«
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