Sous pression depuis l’éclatement de l’affaire Olivier Duhamel, Frédéric Mion démissionne de son poste de directeur de Sciences Po Paris, annoncent BFMTV et l’AFP ce mardi 9 février.

A propos de

  1. Olivier Duhamel

  2. Aurélie Filippetti

Frédéric Mion cède à la pression. Plus d’un mois après la parution de l’ouvrage de Camille Kouchner, La Familia grande (éd. Seuil), le haut fonctionnaire démissionne de son poste de directeur de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris, révèlent BFMTV et l’AFP ce mardi 9 février. Cela faisait plusieurs semaines qu’il était poussé vers la sortie, après les révélations d’Aurélie Filippetti à son égard.

D’après Le Monde, l’ancienne députée et professeure à Sciences Po – où Olivier Duhamel a enseigné durant plusieurs années – avait alerté le désormais ancien directeur de l’institution en 2019, de l’inceste dont est accusé le politologue. Une annonce qu’il avait passée sous silence. Des informations d’autant plus surprenantes que Frédéric Mion s’est dit « sous le choc » après les révélations de Camille Kouchner, comme l’indiquait l’AFP le mercredi 3 janvier. « Il nous a confirmé qu’il n’était pas au courant et qu’il trouvait infamant qu’un membre du conseil puisse dire le contraire », a assuré Thomas Le Corre, président de l’Union Nationale des Etudiants de France Sciences Po.

« Je n’ai pas percuté »

Finalement, l’ancien auditeur au Conseil d’État a reconnu avoir été alerté des accusations visant Olivier Duhamel, auprès du Monde. Frédéric Mion regrettait alors de ne « pas avoir réagi après avoir été contacté par cette enseignante. » Et de confier : « Je n’ai pas percuté. Je n’ai pas entendu ce que cette personne cherchait à me dire. » Le Conseiller d’Etat a également déclaré : « J’aurais dû aller trouver Olivier Duhamel. C’était un devoir élémentaire. Je prends toute la responsabilité de ce manque de prudence ». Un mea culpa qui n’a cependant pas convaincu l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). La démission de Frédéric Mion nous apparaît indispensable à l’exemplarité que nous devons à toutes les victimes de violences sexuelles », ont souligné les membres de l’organisation étudiante à travers un communiqué.

« Frédéric Mion doit rester »

Eclaboussé par l’affaire Olivier Duhamel, Frédéric Mion a cependant reçu le soutien de Louis Schwertzer, président par intérim de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) et remplaçant du beau-père de Camille Kouchner. « Au moment où Frédéric Mion a été informé de la rumeur, il a fait ce qu’il pensait bien. Sans doute aurait-il pu mentionner, lorsque la crise a éclaté, cet échange passé avec Aurélie Filippetti et la réaction qu’il avait eu à l’époque« , a-t-il martelé dans une interview accordée au Parisien le jeudi 14 janvier, avant de poursuivre : « Rétrospectivement, c’est sûrement une maladresse. Mais, ce qui est important à mes yeux est le fait qu’il n’y a eu aucune complicité, aucune volonté de masquer quelque chose d’inacceptable. » Et de conclure : « Frédéric Mion doit rester, c’est un directeur remarquable. » L’intéressé en a décidé autrement.

Article écrit avec la collaboration de 6Medias.

Crédits photos : Szwarc Henri/ABACA

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