Mardi 24 mai 2022, W9 a diffusé dans Enquêtes Criminelles, un reportage consacré à l’affaire Marion Wagon. Roland Courdesses, policier chargé du dossier, ainsi que deux journalistes, dévoilent qu’un indice potentiellement clé a été détruit au cours de l’enquête.
Restez informée
Dès la disparition de Marion Wagon, le 14 novembre 1996, tous les policiers d’Agen sont mobilisés. Ils vont tenter de remonter la trace de la fillette le jour même et s’intéresser à de nombreuses pistes. Si celles de Michel Fourniret ou encore du Grêlé ont été évoquées, en raison du profil de leurs victimes et des modes opératoires étrangement similaires à celui employé dans le cas de Marion Wagon, elles n’ont jamais pu être prouvées. Par contre, d’autres suspects plus probables ont été envisagés par la police, avant qu’elle soit dessaisie de l’enquête. Un certain Gilbert B. sillonnait la zone en voiture au moment de la disparition de la petite fille. Mais lorsque les autorités retrouvent son véhicule, il a été partiellement brûlé à l’intérieur en raison de la présence d’une tache…
Une banquette arrière sale
Le jour de la disparition de Marion Wagon, Gilbert B. a été entendu en train de demander, par le biais de sa radio, un « itinéraire discret » pour se rendre à Agen. Une requête étrange, compte tenu du fait qu’il résidait à l’époque à Calvignac-en-Périgord, à 1h30 de là. Mais ce n’est pas tout. En fouillant dans son passé, les enquêteurs ont découvert que l’homme, âgé de 50 ans en 1996, avait un casier judiciaire. Il était connu des services de police pour des faits d’agressions sexuelles sur des mineurs. Les enquêteurs vont donc se lancer sur sa piste et découvrir qu’il a dérogé à ses habitudes le 14 novembre 1996. « On est allés au PMU, parce qu’il avait l’habitude d’y faire son tiercé. Le jour où Marion a disparu, c’était le jour où il faisait son tiercé. Et ce-jour là, personne ne l’avait vu », raconte Roland Courdesses. Aujourd’hui à la retraite, l’ancien policier en charge de l’affaire s’est confié sur le suspect devant les caméras de W9 mardi 24 mai 2022, dans Enquêtes Criminelles.
« Pour l’avoir interrogé longuement, je l’ai senti mal à l’aise quand on était trop précis. Il était sans réponse quand on lui posait des questions. […] Il louvoyait un peu. Il ne répondait pas. Silence complet. Le silence c’est parfois la moitié d’un aveu« , ajoute-t-il. Malgré plusieurs interrogatoires, ainsi qu’une confrontation avec la personne qui a rapporté son appel à la police, Gilbert B. ne s’expliquera jamais sur sa présence à Agen. Il sera incarcéré quelque temps après dans une autre affaire. Pendant ce temps, les policiers se sont acharnés à retrouver sa voiture (« une petite voiture citadine type Super 5 blanche avec une grande antenne cibi sur le toit« , selon RTL), pensant qu’elle aurait pu servir à transporter Marion Wagon. Mais celle-ci avait été vendue par la fille du suspect. Retrouvée auprès du nouveau propriétaire, la voiture se révélera partiellement brûlée. Plus précisément, la banquette arrière a été volontaire calcinée. La fille de Gilbert B. déclarera qu’elle est à l’origine de cette action, et la justifiera par le fait que les assises étaient très sales. Si Marion Wagon a bien été transportée dans ce véhicule, il est désormais impossible de le prouver. D’autant que le suspect est décédé en 2003, en prison, sans jamais livrer ses secrets.
Source: Lire L’Article Complet