Depuis les révélations de Sarah Abitbol, la prise de parole se libère. Pourtant, bien avant que l’ancienne patineuse incrimine Gilles Beyer, l’une de ses consoeurs avait déjà dénoncé les agissement de l’entraineur. Il s’agit de Laëtitia Hubert. C’était en 1994. Un témoignage qui n’a visiblement pas eu de conséquences, à l’époque.
Pendant près de trente ans, Sarah Abitbol a gardé le silence. Un silence pesant. Mais c’est désormais de l’histoire ancienne. Plus question de se taire. La championne de patinage artistique a raconté sa terrible histoire : celle d’une adolescente violée pendant deux ans par son entraineur. Une prise de parole qui ébranle le patinage français et ses dirigeants. Et qui a surtout permis de briser l’omerta. Depuis le témoignage poignant de la reine des glaces de 44 ans, plusieurs autres patineuses ont, elles aussi, choisi de s’exprimer. C’est le cas par exemple de Nancy Sohie, qui a fait part de son histoire tout aussi glaçante ou encore de Vanessa Gusmeroli, également victime de Gilles Beyer.
Une enquête… qui n’a pas eu de répercutions
C’est désormais au tour de Laëtitia Hubert de prendre la parole. Cette double championne de France a également été entraînée – et abusée – par Gilles Beyer. Des « agissements déplacés » qu’elle a dénoncés dès 1994, comme elle le rappelle auprès du Dauphiné Libéré. « J’ai subi des harcèlements et des violences physiques. Je l’ai dénoncé auprès de mon club, de la fédé. Lorsqu’il y a eu une enquête administrative en 2000 je suis allée voir Marie-George Buffet [alors ministre des Sports, ndlr]. A l’époque, on a été beaucoup à être interrogé par la police judiciaire », se remémore-t-elle.
Sauf qu’il n’y a visiblement pas eu de suite, et encore moins de répercutions pour Gilles Beyer. Néanmoins, Laëtitia Hubert semble plus sereine que ses consœurs. Et pour cause, elle a eu l’occasion de s’exprimer à ce sujet. « Je ne ressens pas ce besoin de parler de quelque chose que j’ai dénoncé il y a vingt ans déjà », explique-t-elle, préférant que la lumière soit davantage faite sur les victimes qui n’ont pas pu en parler avant. « Ce n’est pas la même chose entre ces victimes à qui ça aide à libérer la parole et mon histoire qui a déjà été relatée », juge-t-elle. Une chose est certaine : il faut désormais se concentrer sur la prévention, notamment auprès des jeunes.
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