Dans une désolante interview à la BBC, le fils cadet de la reine Elizabeth II a tenté d’expliquer ses relations avec le millionnaire Jeffrey Epstein, au coeur d’un scandale de trafic sexuel de mineures.

« C’est un but contre son camp », commente la presse anglaise, effarée devant les déclarations filmées du prince Andrew à propos de l’affaire Epstein. Le fils cadet de la reine Elizabeth II et du duc d’Edimbourg a donné, volontairement, une interview lunaire à la chaine BBC pour se blanchir et s’expliquer sur ses relations avec le financier de 66 ans au coeur d’une affaire de trafic sexuel, d’association de malfaiteur et d’agression sexuelle sur mineures. Ce dernier s‘est suicidé dans sa cellule le 10 août 2019, alors qu’il attendait son procès.

Un scandale qui éclabousse directement le duc de York puisque la première accusatrice de Jeffrey Epstein, Virginia Robets Giuffre, accuse le prince Andrew de viols à répétition : « Il a commis des abus sexuels, il a participé », a confié Virginia Roberts Giuffre en septembre dernier à la NBC. Elle assure avoir rencontré le prince en 2001 au cours d’un dîner avec lui, avoir dansé avec lui dans un club de Londres et avoir couché avec lui chez Ghislaine Maxwell (ex-compagne et possible rabatteuse de Jeffrey Epstein) à Belgravia. Virginia Robets Giuffre était alors âgée de 17 ans.

Les faits se seraient produits à nouveau dans la maison de Jeffrey Epstein à New York, puis sur l’île privée du financier, dans les Caraïbes. Ces rapports forcés se déroulaient en présence d’autres jeunes filles mineures, d’après les témoignages.

Des justifications étonnantes

Face caméra, le prince Andrew a nié en bloc, assurant n’avoir jamais eu de relations sexuelles avec la jeune femme qui l’accuse. Il a même tenté de prouver son innocence à l’aide d’une confession aussi pour le moins étonnante…  La journaliste de la BBC est revenue sur les détails précis des accusations de Virginia Roberts Giuffre (selon lesquelles le prince Andrew « transpirait » particulièrement lorsqu’ils avaient des rapports sexuels). Impossible a rétorqué le prince, invoquant une condition médicale causée par « une overdose d’adrénaline » datant de « la Guerre des Malouines », qui l’empêcherait justement de transpirer.

Le membre de la famille Windsor en a également profité pour évoquer la photo de lui enlaçant la taille sa victime présumée et que cette dernière a fourni à la presse.

Selon ce dernier, c’est un faux. preuve à l’appui, sa tenue vestimentaire : « Je ne crois pas que ce soit une photo de moi à Londres parce que quand je sors à Londres, je porte un costume et une cravate », a-t-il déclaré. Alors que là, il s’agirait plutôt de « vêtements de voyage » lorsqu’il part « à l’étranger », précise-t-il. De plus, il ne se souvient même pas d’avoir posé pour ce cliché.

Et pour ce qui est de sa proximité affichée avec la jeune femme (sa main étant sur la taille de Virginia Roberts Giuffre), celui qui se place huitième dans la ligne de succession au trône, prétend en être le premier surpris : « Je ne suis pas du genre à faire un câlin et à manifester de l’affection en public. »

Le prince Andrew explique encore que, le 10 mars 2001, date à laquelle se seraient déroulés les faits, il n’était pas à Londres, mais chez lui « avec les enfants ». Il se souvient précisément avoir « emmené sa fille aînée, la princesse Béatrice, à une soirée dans un restaurant Pizza Express à Woking vers 16h ou 17h ». La raison pour laquelle il s’en rappelle si bien ? C’est parce que c’est quelque chose « de très inhabituel » pour lui.

Une relation que le prince juge avoir été bénéfique pour son réseau

S’il a nié toute implication dans cette affaire, le duc de York ne regrette toujours pas sa relation avec le millionnaire Epstein. Au contraire, il estime qu’elle lui a été, en un sens, bénéfique pour sa carrière et son réseau. « Les personnes que j’ai rencontrées et les occasions que l’on m’a données d’apprendre, que ce soit directement par lui ou grâce à lui, étaient réellement très utiles. » D’ailleurs, il estime ne pas avoir nui à la réputation de la couronne.

Le prince Andrew a également justifié sa visite controversée chez Jeffrey Epstein en 2010, après la condamnation et l’emprisonnement de ce dernier pour des faits de pédocriminalité. Il assure qu’il y était afin de mettre un terme à leur amitié, en personne plutôt qu’au téléphone.

Une interview catastrophique

Durant l’entrevue filmée, le deuxième fils de la reine d’Angleterre ne semble pas saisir la gravité de l’affaire. Il sourit, voire rit, entre deux réponses vagues. Une opération de communication complètement ratée qui a fait la Une des journaux nationaux et qui risque de se retourner contre la famille royale. Dickie Arbiter, ancien attaché de presse du Buckingham Palace, a d’ailleurs qualifié l’interview d' »insoutenable ».

Le prince Andrew, lui, serait plutôt heureux de sa prestation. D’après le Sun, il se serait rendu dès le lendemain, « détendu et souriant » auprès de sa mère, certain d’avoir fait le bon choix. Selon des correspondants royaux, la reine Elizabeth II n’avait pas été consultée pour cette interview exclusive.

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