L’affaire Clémentine Sarlat n’en finit pas de faire des vagues. Le 31 juillet France 2 a annoncé se séparer de trois de ses journalistes sportifs qui auraient harcelé la jeune femme. Dans Le Parisien de ce 7 août Alain Vernon, l’un des accusés, prend la parole.

Clémentine Sarlat

Le 31 Juillet 2020 la chaîne France 2 annonce avec fracas se séparer de trois de ses journalistes sportifs. Ces licenciements interviennent à la suite des révélations de Clémentine Sarlat qui indique avoir vécu l’enfer sur l’émission Stade 2, harcelée moralement et en proie à de nombreuses remarques sexistes de la part de certains de ses collègues masculins. Mais l’affaire n’en reste pas là. Estelle Denis, l’une des premières femmes à avoir réussi à gagner ses galons dans cet univers d’hommes avoue sa sidération devant la sévérité de la sanction. Dominique Le Glou ancien rédacteur en chef de l’émission prend également la défense de ses collègues. Ces deux voix discordantes ne trouvent que peu d’écho dans le public. Il faut dire que France 2 a bien fait les choses et dépêché un audit réalisé par un cabinet externe qui a recueilli 115 témoignages sur l’ambiance au service Sports de France Télévisions. Les retours semblaient aller dans le sens du témoignage de Clémentine Sarlat.

Alain Vernon : 38 années au service de France 2

Alain Vernon a pourtant décidé de contester la décision de sa chaîne et c’est au Parisien qu’il a dévoilé sa colère et son désarroi. Le journaliste qui se dit « abasourdi » va contester « aux prud’hommes » , pour lui une telle décision est « incompréhensible et inadmissible ». Alain Vernon indique par ailleurs avoir été licencié pour faute légère : « Si j’avais harcelé des femmes, j’aurais été licencié pour « faute grave ». » , s’insurge-t-il. Selon lui rien ne vient étayer la plainte de Clémentine Sarlat qu’il juge « mensongère » : « Je n’ai jamais prononcé les phrases que l’on me reproche. Je n’ai jamais franchi de ligne rouge dans mon travail. » Alain Vernon dont l’épouse travaille également sur France 2 s’agace : « Je vous assure qu’elle aurait été mise au courant si j’avais fait des « demandes insistantes de dîner » à l’une de mes collègues ». Le journaliste se défend aussi, indiquant être « l’un des plus féministes de la rédaction. » Il explique avoir « défendu plusieurs femmes dans des dossiers de harcèlements sexuels dans la maison » et affirme avoir reçu le soutien « d’une cinquantaine de salariés de cette rédaction et de plusieurs joueuses de l’équipe de France de football. »

Pour lui l’affaire est montée de toute pièces et ne serait le résultat que de « règlements de comptes » dont il ferait les frais avec ses collègues dont il se dit solidaire. Pour Alain Vernon la rédaction de Stade 2 a su évoluer dans le bon sens. Le journaliste affirme avoir apporté son soutien aux femmes au moment des JO de Sydney en dénonçant un directeur « qui avait des pratiques douteuses envers les femmes ». Depuis les choses ont changé à France Télévisions : » Depuis six ans, il y a eu un profond renouvellement dans la rédaction. Onze femmes journalistes sont passées dans notre service. L’ambiance n’a jamais été aussi sympa. » C’est donc un Alain Vernon effaré qui prend la parole et « dénonce une chasse aux sorcières et aux hommes, menée par un féminisme aveugle « . Il conclut : « Dans cette affaire, la démocratie d’opinion a piétiné les principes généraux du droit. On ne peut pas licencier des gens aveuglément sans vérifier. #MeToo m’a tué. »

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