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La victime était âgée de 40 ans. Elle a été tuée par son mari, à Oberhoffen-sur-Moder dans le Bas-Rhin, dimanche 10 novembre.
La souffrance et la colère se mêlent à l’effroi. Stella Guitton enrage. Cette jeune femme s’est exprimée dans la presse pour raconter le calvaire de sa mère et dénonce l’intervention tardive, selon elle, des services de secours qui auraient pu empêcher l’issue fatale s’ils étaient arrivés plus tôt sur les lieux. Comme elle l’a confié à France Bleu Alsace, sa mère l’aurait appelée dimanche 10 novembre, vers 23 heures, lui demandant de venir tout de suite chez elle, son mari ayant « de nouveau caché un couteau ». « J’ai entendu crier, je suis partie dans ma voiture, j’ai mis trois minutes à venir de Bischwiller. Les gendarmes de Bischwiller, qu’on a appelés avant de partir, ont mis une demi-heure à arriver », déplore-t-elle. « J’ai eu le temps d’escalader le portail, de fracturer la porte pour essayer d’entrer, pour voir ma mère se prendre le dernier coup de couteau dans la carotide. Elle s’est relevée, est venue vers moi et c’était fini ».
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La victime, Sylvia Walter était agent hospitalier au centre hospitalier départemental de Bischwiller. Elle travaillait auprès de personnes handicapées. Selon sa fille, Sylvia Walter était en instance de divorce, un an après son mariage. « Cela fait trois, quatre ans qu’ils étaient ensemble. Et cela fait trois, quatre ans qu’elle est rouée de coups, qu’elle n’a jamais voulu parler par peur pour elle et pour le défendre. On voit où ça mène aujourd’hui ». Plusieurs fois, raconte la fille de la victime, elle a supplié sa mère de quitter son mari et de venir s’installer chez elle. La victime avait déposé une main courante il y a deux mois, puis une plainte en octobre dernier : « Personne n’a voulu nous écouter, personne n’a voulu nous aider. A part des « portez plainte madame ». C’est bien beau de porter plainte, mais ça n’aide pas. On lui dit, « madame il faut que vous partiez », mais elle leur répond « je suis chez moi aussi, j’ai mon chien, j’ai ma vie ici, je ne peux pas partir ». Alors on la raccompagne sur le canapé et on lui dit bonne nuit madame. Le lendemain, on n’est même pas sûr qu’elle se réveille. C’est ce qui est arrivé cette nuit » explique Stella Guitton.
Pourtant, le soir du drame, la victime aurait-elle pu être sauvée? Selon Stella Guitton, les services de secours ont tardé à arriver sur les lieux. D’après Le Parisien, la gendarmerie rétorque que l’intervention a eu lieu dans « les plus brefs délais ». Selon le quotidien, un premier coup de fil passé par le gendre de la victime à 23h ne fait pas mention d’une arme à feu. C’est le second appel, passé à 23h10, qui déclenche l’envoi d’une patrouille en urgence: l’interlocuteur est le meurtrier présumé. Il vient d’avouer avoir poignardé sa femme. Sur place, les gendarmes se retrouvent face au mari, un homme de 58 ans, qui menace de se suicider. Maîtrisé par un Taser, il a été placé en garde à vue, mis en examen et écroué.
D’après le collectif féminicides par compagnons ou ex, ce féminicide porte à 131 le nombre de femmes tuées sous les coups de leur conjoint depuis le début de l’année 2019.
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