Pendant 24 ans, elle a été l’animatrice télé qu’on adorait inviter dans nos salons. On la redécouvre aujourd’hui comédienne et chanteuse du groupe Molly Pepper. Une nouvelle vie rock’n’roll !
Public : En 2018, vous avez quitté TF1 pour vivre vos passions artistiques. Le départ est définitif ?
Sandrine Quétier : Là, je n’ai franchement pas envie d’y retourner. J’y ai passé de très beaux moments, mais ça fait partie du principe d’évolution… Ces dernières années, je réfléchissais à ma vie d’après, j’anticipais mes envies de musique, de fiction, de théâtre. Je voulais aller vers des choses que je n’avais pas ou peu faites, faute de temps. Donc ça me paraissait logique d’arrêter la télé, en ayant le sentiment d’en avoir fait le tour. Et ce qui est génial, c’est de commencer une aventure en partant de zéro expérience, c’est un challenge, une vraie excitation.
« J’ai créé mon premier groupe à 17 ans »
Votre groupe de rock, c’est un rêve d’ado qui se réalise ? Qu’écoutiez-vous à l’époque ?
J’ai toujours fait et écouté de la musique. Pour mon premier groupe, j’avais 17 ans. La musique m’accompagne dans tous mes moments de vie, heureux ou tristes. J’ai eu une révélation quand j’avais 14-15 ans avec les Beatles, que l’on écoutait en famille. Ont suivi les Stones et la culture rock, mais aussi la soul avec Sly & The Family Stone, James Brown, des titres fifties comme Elvis. C’était éclectique, mais ce qui me parle le plus, c’est le rock et son énergie…
Comment avez-vous rencontré François Pavan et Jean Bocheux, les deux autres membres de Molly Pepper ?
Jean, je l’ai connu par des amis communs. C’est un grand réal de pubs et il fait plein de choses, un vrai couteau suisse ! J’ai adoré ses titres, mais il a fallu sortir du premier confinement pour se revoir. C’est là qu’il m’a parlé de François, un réal d’albums-producteur-musicien, un autre touche-à-tout. Pendant le second confinement, on s’est tous retrouvés chez Jean, dans son garage, et on a écrit et enregistré douze titres, dont quatre sont déjà sortis sur notre EP1. Ce qui est sympa, c’est cette création à trois. Et, sur scène, le bassiste Guilhem Hatt nous rejoint !
« Nikos m’a toujours dit que je suis comédienne ! »
Molly Pepper, c’est qui ?
Tout le monde et personne ! C’est un personnage imaginaire derrière lequel on peut mettre tout ce que l’on veut. En plus, ça sonne sixties, groupe de rock anglais… C’est plutôt sympa comme nom.
Comment TF1 a réagi à votre départ ?
Ils ont été extrêmement surpris. Je n’avais partagé ce désir d’arrêter qu’avec très peu de personnes. Mais ils ont compris que ce n’était pas pour partir sur une autre chaîne ou avoir une augmentation : j’avais vraiment l’envie de m’épanouir ailleurs et autrement. Très vite, ils m’ont donc proposé des rôles dans leurs fictions… Ce qui a été un moyen pour eux de m’accompagner dans ma nouvelle vie. Je suis restée en super bons termes avec TF1.
Nikos était dans la confidence ?
Oui, et c’est surtout lui qui, pendant dix ans, me répétait : « Tu es comédienne ! » Aujourd’hui, il est heureux de voir que je vais au bout de mes rêves. Il me suit, m’encourage, il est super bienveillant : tout Nikos, quoi !
Il ne vous a pas proposé The Voice ?
Ah non… mais j’aurais refusé, je crois que je suis trop vieille !(Rires.)
En règle générale, quelles ont été les réactions sur votre changement de vie dans les médias ?
Il y a eu 10 % de : « Oh là là, mais n’importe quoi ! », et 90 % qui m’ont dit : « Il faut du courage ! » Moi je ne le perçois pas du tout comme ça, car j’avais tout anticipé dans ma tête depuis deux-trois ans, donc je suivais juste l’étape suivante. Avec mon côté Capricorne prévoyant, j’ai mis des sous de côté… J’imaginais le pire : « Et si pendant deux ans, je n’ai pas du tout de travail ! » Heureusement, j’ai pu tourner deux mois après l’arrêt de la télé, mais ce n’était pas gagné d’avance. Je me suis retrouvée devant une page blanche à écrire.
Et vos enfants, comment ont-ils reçu la nouvelle ?
Au départ, ils étaient hyper inquiets, puis rapidement assez fiers ! Mais leur père (Fabrice Michelin, son ex, ndlr) et moi avons éduqué nos enfants, Lola et Gaston, dans cette philosophie d’aller au bout de leurs envies. La vie n’est pas quelque chose de linéaire, on évolue : la Sandrine qui avait 25 ans et la Sandrine d’aujourd’hui, ce n’est plus la même du tout !
Ça ressemble à quoi une journée dans la nouvelle vie de Sandrine Quétier ?
Il n’y en a pas deux pareilles ! Il y a des jours « dossiers » car j’ai monté une boîte de prod de programmes pour des sociétés… Je fais également pas mal de conventions de séminaires d’entreprises que j’adore ! De temps en temps, j’enregistre des titres pour Molly Pepper et, quand j’ai des films, j’apprends les scénars, ou pour le théâtre, j’apprends ma partition et je répète…
Dites-nous tout : c’est quoi votre « drogue » de rockeuse ?
Je carbure au Coca Zéro et à l’énergie ! Mais surtout à l’envie de créer notre propre son et style garage… Que ça marche ou pas d’ailleurs. La première victoire, c’est que Molly Pepper existe !
Peut-on dire que la vie commence à 50 ans ?
À tous les âges, on peut réaliser des choses… Je n’ai pas considéré que c’était un frein, j’ai l’impression d’être comme une gamine. Je suis en pleine adulescence mais… maîtrisée !
Dates clés
1. 30 décembre 1970
Sandrine naît à Paris, de parents gérants d’une société d’import-export de pièces électroniques. Elle a une grande sœur, Catherine.
2. 2001 & 2003
Elle devient maman de Lola puis de Gaston. « Un tourbillon de sentiments assez unique, il n’y a rien d’autre qui vous procure ça », nous confie-t-elle.
3. 2006
Elle inaugure la présentation de 50′ Inside, émission phare du samedi sur TF1, au côté de Guillaume Lacroix puis de Nikos Aliagas.
4. 2022
Le nouveau single de Molly Pepper est attendu en novembre. Et au théâtre, Sandrine sera à la Tête d’Or, à Lyon, de janvier à mars 2023 avec Deux jours pour rompre.
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Propos recueillis par Béatrice Nouveau
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