• L’acné est un problème d’adolescents
  • Seul le visage est concerné par l’acné
  • L’acné est un problème hormonal
  • La pilule contraceptive évite les poussées d’acné
  • La charcuterie et le chocolat donnent des boutons
  • Le stress favorise les poussées d’acné
  • Le soleil fait disparaître l’acné
  • Il ne faut pas toucher ses boutons d’acné
  • L’acné peut être la conséquence d’une mauvaise routine beauté
  • Le maquillage favorise l’acné

Parce qu’on a entendu et réentendu une affirmation, on finit par la prendre pour vérité. Or, toutes les idées qui circulent ne sont pas toujours validées scientifiquement, notamment en ce qui concerne l’acné.

Michèle Sayag, directrice de la recherche scientifique Bioderma et médecin allergologue, nous éclaire sur cette maladie auto-inflammatoire très fréquente et fait le point sur 10 idées reçues sur l’acné. 

L’acné est un problème d’adolescents

Vrai et faux. « L’acné touche les adolescents mais pas seulement, puisqu’elle peut également concerner les adultes (après l’âge de 25 ans). On estime qu’entre 14 et 54 % des femmes auraient de l’acné à l’âge adulte, un chiffrevariable en fonction des publications mais qui peut monter à une femme sur deux dans certaines études. Dans 80 % des cas d’acné de la femme adulte, il s’agit d’une acné persistante, apparue à l’adolescence. Dans les autres cas, il peut s’agir d’une rechute d’acné après que celle-ci ait disparu ou, plus rarement, une apparition soudaine d’acné à l’âge adulte. Ces dernières années, on constate une augmentation de la fréquence de l’acné chez l’adulte », indique Michèle Sayag.

Seul le visage est concerné par l’acné

Faux. « Pas seulement », assure notre experte. « Le visage est la zone la plus fréquemment touchée par l’acné, mais le dos peut être également concerné, voire le torse, souvent dans des formes graves d’acné. Chez la femme adulte, une atteinte du dos est associée à une atteinte du visage dans 50 % des cas. » 

L’acné est un problème hormonal

Vrai mais… « cela se passe au niveau de la peau et non pas du sang », explique Michèle Sayag. « On parle de maladie hormonale périphérique car il n’y a pas d’augmentation du taux d’androgènes circulants dans le sang. Ce sont les cellules de l’épiderme (les kératinocytes) et les cellules de la glande sébacée (les sébocytes) qui portent des récepteurs aux androgènes qui sont plus sensibles à ces hormones en cas d’acné. Cela provoque une augmentation de la sécrétion de sébum (hyperséborrhée) et une hyperkératinisation du canal par lequel le sébum est excrété, ce qui bouche l’orifice des follicules pilo-sébacés à l’origine de la formation des comédons. À cela s’ajoute une sécrétion sébacée de mauvaise qualité (dysséborrhée) qui favorise encore l’apparition des comédons et une activation chronique de l’immunité innée par prolifération de la bactérie Propionibactrium acnes, ce qui favorise les lésions inflammatoires ». Et d’ajouter : « à noter que dans l’acné de la femme adulte, si entre 65 et 78 % des femmes ont des poussées d’acné pré-menstruelle (chiffre variable en fonction des publications), la plupart n’ont aucune anomalie hormonale« . 

La pilule contraceptive évite les poussées d’acné

Faux. « Seule une pilule associant un anti-androgène (acétate de cyprotérone) permet de limiter les poussées d’acné et elle n’est pas prescrite pour ses propriétés contraceptives mais pour ses propriétés anti-androgènes dans le cadre d’un traitement de l’acné« , développe la médecin. « Pour le reste, les contraceptifs oraux n’ont soit aucun effet sur l’acné, soit un effet négatif car la partie progestative de la pilule peut avoir, pour certaines d’entre elles, une affinité particulière pour les récepteurs aux androgènes des sébocytes/kératinocytes et ainsi aggraver une acné. Ce sont surtout les pilules de 1ère et 2ème génération qui ont cet inconvénient. Elles doivent être évitées chez l’acnéique. De manière générale, en cas d’aggravation d’une acné lors d’un changement de pilule, il est utile d’en parler à sa/son gynécologue. »

La charcuterie et le chocolat donnent des boutons

Ni vrai ni faux. « Le rôle néfaste de certains aliments chez l’acnéique est controversé », indique Michèle Sayag. « Concernant la charcuterie et le chocolat, il semble bien, suite à certaines études, qu’il ne s’agisse pas vraiment d’un facteur aggravant contrairement aux croyances populaires. On a accusé également le rôle néfaste d’un régime à index glycémique élevé mais les études sont contradictoires. Aujourd’hui, les dermatologues conseillent d’éviter l’excès de produits laitiers (lait de vache) mais sans en interdire la consommation habituelle (sans excès) et aussi d’avoir un régime riche en fruits et légumes ».

Le stress favorise les poussées d’acné

Vrai mais… « Le stress émotionnel est une des causes possibles de poussées d’acné mais pour la plupart des acnéiques, l’acné suit une histoire naturelle qui dure plusieurs années et finit dans la plupart des cas par disparaître spontanément après quelques années, le stress n’étant qu’un élément éventuellement favorisant », informe notre spécialiste.

Le soleil fait disparaître l’acné

Vrai et faux. « Dans un premier temps, c’est l’impression qu’il donne : l’exposition solaire a un effet anti-inflammatoire et l’apparition du bronzage contribue à camoufler les lésions inflammatoires », explique Michèle Sayag. « Mais de manière concomitante, l’exposition solaire entraîne une augmentation de l’épaisseur de l’épiderme qui va aggraver l’hyperkératinisation au niveau des follicules pilo-sébacés. Cela entraîne l’apparition dès la rentrée d’un grand nombre de lésions rétentionnelles : c’est la porte ouverte aux boutons et à ce qu’on appelle l’effet rebond que doit redouter tout acnéique qui s’expose au soleil. C’est pour cela que le soleil est qualifié de faux-ami pour l’acnéique. » 

Il ne faut pas toucher ses boutons d’acné

Vrai. « C’est parfois un réflexe difficile à maîtriser mais la manipulation des boutons d’acné conduit inévitablement à une augmentation de l’inflammation et donc à une aggravation de l’état acnéique », assure notre experte.

L’acné peut être la conséquence d’une mauvaise routine beauté

Pas totalement vrai. « L’application de produits cosmétiques trop gras ou trop occlusifs sur une peau acnéique peut être à l’origine d’une aggravation d’une acné pré-existante mais une simple mauvaise routine ne peut pas être la seule responsable d’une acné qui va durer plusieurs années« , garantit Michèle Sayag. 

Le maquillage favorise l’acné

Faux. « Pas forcément », assure la médecin. « Les produits de maquillage adaptés aux peaux acnéiques sont même recommandées pour camoufler les lésions et ainsi améliorer l’estime de soi, souvent altérée chez les adolescents ou les adultes acnéiques. Néanmoins, il faut absolument utiliser des produits de maquillage non-comédogènes, spécifiquement développés pour les peaux acnéiques« .

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