Rien de plus normal que d’avoir une petite couche de duvet sur certaines zones du visage comme la lèvre supérieure, les joues, le menton ou encore le cou. Parfois, des poils fins peuvent aussi s’inviter sur la ligne médiane du ventre ou sur le torse. Selon la pilosité de chacune, cette petite couche de poils est plus ou moins discrète, et plus ou moins dense. 

Si certaines s’en accommodent sans souci, d’autres préfèrent s’en passer. Pour ces dernières, plusieurs options sont possibles. Notamment la décoloration, une méthode qui consiste à éclaircir le poil pour le rendre quasiment invisible. On a interrogé le Docteur Marie-Estelle Roux, dermatologue à Paris, afin de faire le point avant de se lancer.

La décoloration des poils, la meilleure option pour masquer un duvet

Quand le duvet embarrasse, libre à chacune de vouloir l’éliminer ou le camoufler. Cependant, toutes les méthodes ne se valent pas.

Si le rasage est à bannir d’office, la question de l’épilation à la cire, elle, peut se poser. Seulement, on entend souvent dire qu’à force d’épiler un duvet, celui-ci se transforme en poils épais. Info ou intox ? « À vrai dire, les choses ne sont pas parfaitement claires », reconnaît le Dr. Marie-Estelle Roux. « Mais ce qui est certain, c’est qu’il peut y avoir un phénomène hormonal, ainsi qu’un phénomène inflammatoire. Lorsque l’on épile à la cire, on crée une inflammation qui va stimuler le processus cicatriciel. En stimulant ce processus, on booste aussi tous les autres mécanismes cellulaires, y compris la pousse des poils. » 

Pour ne prendre aucun risque, la décoloration est donc une bonne option. Si le duvet n’est pas retiré, il est éclairci et devient presque imperceptible. 

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Décoloration des poils : comment ça marche ? 

Facile, rapide et peu douloureuse, la décoloration permet de modifier rapidement la teinte des poils. Pour ce faire, les produits décolorants contiennent des ingrédients chimiques blanchissants et oxydants tels que l’ammoniaque et le peroxyde d’hydrogène (ou eau oxygénée) qui agissent directement sur la mélanine, à savoir le pigment naturel qui donne sa couleur originelle au poil. Pour contrer les effets potentiellement irritants de ces substances, des actifs adoucissants comme de l’aloe vera sont souvent ajoutés aux formules. 

Concernant l’application, la première étape consiste à préparer la mixture décolorante en mélangeant généralement de la crème oxydante avec de la poudre activatrice, en veillant à bien respecter les doses indiquées. Une petite coupelle et une spatule sont fournis dans la boîte pour réaliser facilement ce mélange. Une fois la préparation prête, la décoloration des poils s’effectue toujours sur une peau propre et sèche. Le produit ne doit jamais être appliqué à mains nues : on peut donc se servir de la spatule pour l’étaler sur la zone concernée. 

En moyenne, une dizaine de minutes est nécessaire pour que le duvet s’éclaircisse. Une fois les poils blondis, il suffit de retirer la crème, toujours à l’aide de la spatule (préalablement nettoyée), puis de rincer abondamment à l’eau. Pendant le temps de pose, il est possible de ressentir des petits picotements, mais cela ne doit jamais être douloureux ou insupportable. Si la sensation de surchauffe est trop forte, il est préférable de rincer immédiatement le produit.

La décoloration dure ensuite le temps que le duvet repousse. Sur le visage, la pousse des poils est généralement plus lente que sur le reste du corps. 

Est-il risqué de décolorer ses poils ?

« Les produits de décoloration ne sont pas dangereux en soit« , rassure le Docteur Marie-Estelle Roux. Ce qu’il faut, c’est les utiliser de façon ponctuelle et bien respecter le temps de pose indiqué”.

Le peroxyde d’hydrogène qui permet la décoloration reste une substance potentiellement agressive, qui peut fragiliser la peau lorsque les consignes d’utilisation ne sont pas respectées. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est fortement conseillé d’utiliser de la crème décolorante uniquement sur les petits duvets. “Sur des poils foncés et épais, il faudrait laisser poser le produit tellement longtemps qu’on finirait par brûler la peau », prévient la dermatologue. Sur les parties du corps où le poil est plus dru comme les jambes, les aisselles ou le maillot, on oublie donc la décoloration et on privilégie la cire ou le laser. 

Par ailleurs, les produits décolorants sont souvent utilisés pour dissimuler la fameuse « moustache ». « Il faut néanmoins savoir que la lèvre supérieure est une zone particulièrement fragile. En fonction de la sensibilité de chaque peau, la décoloration peut être irritante et entraîner une sorte d’hyper pigmentation réactionnelle, c’est-à-dire créer une petite ombre au-dessus de la bouche », explique le Dr. Marie-Estelle Roux. Deux choses à faire pour éviter cela : respecter scrupuleusement le temps de pose et ne pas s’exposer au soleil après la décoloration.

Pour limiter tout effet indésirable, il est également conseillé de réaliser un test d’allergie cutanée sur une petite zone de peau, entre 24 h et 48 h avant l’application du produit. 

Enfin, les produits décolorants ne doivent jamais être utilisés sur une peau lésée (irritations, cicatrices…). On évite aussi d’en appliquer sur des grains de beauté ou des varices. 

Décoloration des poils : que penser des recettes de grand-mère ? 

De nombreuses recettes de grand-mère circulent sur Internet. L’une d’entre elles consiste à appliquer directement de l’eau oxygénée sur les poils que l’on souhaite décolorer. Le hic ? « Quand elle est mal utilisée ou trop concentrée, l’eau oxygénée peut clairement brûler la peau« , assure la dermatologue. En cosmétologie, le dosage est un paramètre essentiel. Contrairement aux produits du commerce qui passent par plusieurs tests de tolérance et d’innocuité avant d’être mis en vente, les recettes maison ne possèdent pas les mêmes garanties en termes de sécurité. Là encore, il est important de toujours tester le produit sur un petit coin de peau pour voir comment l’épiderme réagit.

Le jus de citron fait également partie des recettes de grand-mère qui reviennent souvent. « Le jus de citron n’est autre qu’un acide de fruit », éclaire le Dr. Marie-Estelle Roux. Mal dosé, ou en cas de contact prolongé avec la peau, il peut être irritant pour les épidermes les plus sensibles. Méfiance, donc, avant de jouer les apprentis chimistes ! 

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