Et si on profitait de l’été pour s’autoriser le petit plaisir de s’endormir après le déjeuner ? La sieste, une bonne habitude à prendre, et surtout à conserver à la rentrée.
C’est l’un des délices des vacances, s’abandonner au sommeil en plein cœur de la journée. Ces quelques minutes à se laisser glisser hors du monde n’ont rien d’un caprice et on aurait même tout intérêt à les intégrer à nos journées pendant le reste de l’année.
En septembre 2022, la marque de matelas Tediber, avec Opinion Way, dévoilait les résultats d’une étude sur les Français et le repos : 76% déclaraient vouloir tenter de préserver des moments de calme, de détente et de déconnexion après les vacances et 47% envisageaient de faire une coupure significative dans la journée.
Si tout le monde n’éprouve pas avec la même intensité le besoin de se coucher après le déjeuner, nous sommes tous programmés pour avoir un rythme dit bi-phasique. « C’est-à-dire qu’on fait un gros épisode de sommeil la nuit et un petit épisode le jour, généralement à la mi-journée après le déjeuner. C’est le moment où ressent un creux de vigilance. Il est accentué par la digestion mais il existe même si on ne mange pas », souligne le Dr Véronique Viot-Blanc, psychiatre, spécialisée en médecine du sommeil. Sentir la somnolence nous prendre n’a donc rien d’anormal ni d’inquiétant. Ne pas résister et faire la sieste est alors le meilleur moyen de retrouver vigilance et énergie, comme si on redémarrait une nouvelle journée.
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Quelle est la durée idéale d’une sieste ?
« Le mieux, c’est de dormir peu, une quinzaine de minutes. On reste à la surface, dans les phases 1 et 2 », indique le Dr Viot-Blanc. L’idée n’est pas de sombrer dans un sommeil profond ni paradoxal, le risque étant d’avoir trop de mal ensuite à redémarrer. « Quand elle est longue -une heure ou plus-, la sieste n’est pas récupératrice. On se réveille alors plus fatigué qu’avant de s’être endormi car on a comme désactivé le système de vigilance et il faut ensuite le remettre en marche », explique la spécialiste. Si on a tendance à ne pas juste s’assoupir mais à se laisser emporter trop loin, on a tout intérêt à mettre un réveil. On peut cependant s’autoriser à aller jusqu’à 30 minutes maximum. « La microsieste de 15 minutes permet de rétablir un bon niveau d’éveil, d’énergie, de concentration ; celle de 25-30 minutes est bienvenue lorsqu’on a une dette de sommeil », explique l’ostéopathe Lorris Gellée, auteur de « La méthode Anatomik » (Leduc). Seules exceptions pour s’autoriser les prolongations, si on a fait une nuit blanche la veille ou si on a accumulé depuis plusieurs jours, voire semaines, des nuits ultracourtes. « On fait alors carrément un cycle entier, c’est-à-dire une heure trente de sieste », poursuit l’ostéopathe. Cela doit rester ponctuel. Avoir le besoin régulier de dormir vraiment longtemps en pleine journée peut être le signe d’un état dépressif ou d’une pathologie qui altère la qualité du sommeil la nuit, comme l’apnée. Il est alors recommandé de consulter un médecin pour faire le point.
Une sieste empêche-t-elle de bien dormir la nuit ?
Contrairement aux idées reçues, une sieste, si elle est courte, n’empêche pas de faire une bonne nuit, bien au contraire. « Si on se sent happé par l’envie de dormir dans l’après-midi et qu’on lutte pour ne pas se coucher, alors on emballe son système de vigilance qui aura plus de mal à freiner au moment du coucher le soir », souligne le Dr Viot-Blanc. Faire une sieste cadrée permet de se relaxer, de moins forcer le reste de la journée et de réussir à mieux s’endormir le soir. Et mieux dormir la nuit, cela veut dire de réels bénéfices pour la santé. « On sait grâce aux grandes enquêtes épidémiologiques que les temps de sommeil courts la nuit favorisent de nombreuses pathologies, problèmes cardiovasculaires, hypertension artérielle, diabète, prise de poids, maladies inflammatoires » , note la spécialiste.
Quels sont les bienfaits santé de la sieste ?
Une récente étude, publiée dans la revue Sleep Health et menée par des chercheurs de l’University College London (UCL) et de l’Universidad de la Republica de Montevideo en Uruguay, a montré un lien entre les siestes et le volume du cerveau. Si les chercheurs indiquent devoir approfondir encore le sujet, dormir pendant la journée contribuerait à maintenir de bonnes fonctions cognitives, donc un cerveau jeune, à condition là encore que la sieste soit courte.
En matière de stress, ce microrepos est aussi un sérieux allié. « Il permet de faire baisser le taux de cortisol, cette hormone de l’éveil, de l’activité, que l’on produit en trop forte quantité lorsqu’on est en état de stress chronique », note Lorris Gellé. Or, être perfusé non-stop par cette hormone provoque une cascade de conséquences négatives : perturbation des rythmes circadiens — on dort donc mal la nuit —, dérégulation du métabolisme des glucides, qui peut conduire à une prise de poids, installation d’un état inflammatoire qui fatigue et fait vieillir l’organisme. Pour celles et ceux les plus sportifs, faire une sieste est également un atout. « On la conseille en outil de récupération physique pour les personnes qui font beaucoup de sport ou celles qui se blessent facilement, qui ont des douleurs récurrentes », explique Lorris Gellé, qui recommande, à tous, pour bénéficier pleinement de ses bienfaits de se mettre en condition avec 5 minutes de cohérence cardiaque avant de se laisser happer par le sommeil.
Quelles alternatives à la sieste ?
Pour les récalcitrantes à la sieste traditionnelle qui voudraient en expérimenter une autre forme, le yoga Nidra est particulièrement intéressant. « Les Américains l’appellent le ‘radical rest’, la sieste radicale. C’est un moment de repos profond, dans lequel on rentre guidé par la voix d’un narrateur facilitateur », explique Luc Biecq, facilitateur en Nidra certifié par le Yoga Nidra Network, coauteur avec Philippe Beer Gabel de « Yoga Nidra. Se reposer, s’écouter et renaître » (First). On peut choisir des séances courtes, adaptées au moment de la journée et à son état. La seule chose que l’on nous demande de faire, c’est de s’allonger et de se laisser porter. « C’est la seule discipline où l’on ne nous demande rien, où il n’y a aucune notion de performance, on n’a même pas besoin de se concentrer, l’effet opère quoi qu’il arrive. Et de nombreuses études ont montré les effets du Nidra notamment sur la réduction du stress », poursuit Luc Biecq. Les muscles se relâchent, le rythme cardiaque ralentit, le cerveau passe en ondes lentes et on en sort régénéré.
Autre option, la photo stimulation neuronale, appelée aussi luminothérapie par scintillement. On est bien assise dans un fauteuil, les yeux fermés, et un scintillement lumineux stimule, via le nerf optique, la glande pinéale, qui commande la libération d’hormones. « Le cerveau passe en ondes alpha et les taux de sérotonine, d’endorphines et de mélatonine augmentent. Une séance apporte un profond effet anti-stress et une vraie récupération, qui permet de retrouver de l’énergie pour le reste de la journée », constate Lorris Gellé, qui propose la méthode, avec des séances de 15 ou 30 minutes, à l’espace Anatomik de la Wellness Galerie aux Galeries Lafayette. Une technique passive idéale quand on n’arrive plus à débrancher.
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Texte Claire Dhouailly
Crédits photos : Photos Emmanuelle Hauguel; Réalisation Dominique Evêque
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