• Pourquoi je n’ai pas la peau douce ?
  • Quelle routine peau douce au quotidien ?
  • Les mains et les lèvres, deux zones à chouchouter de près

Comme le rappelle si joliment la dermatologue Marie-Thérèse Bousquet, « la peau fait le lien entre le monde intime et le monde extérieur. Elle nous relie à l’autre. Quand on sert la main d’un inconnu ou quand on câline un proche, notre peau fait déjà passer des messages. Alors forcément, on a envie qu’elle soit la plus douce possible… » Pour cela, quelques bonnes habitudes sont à intégrer à notre routine beauté.

Pourquoi je n’ai pas la peau douce ? 

Quand tout fonctionne à merveille, notre corps est protégé par une barrière cutanée composée de la couche cornée (la couche la plus superficielle de l’épiderme) du film hydrolipidique qui la recouvre. Ces boucliers naturels permettent de réguler l’évaporation de l’eau dans la peau pour la protéger de la déshydratation et préserver sa douceur. Mais il arrive que cette ligne de défense s’altère sous l’effet de certains facteurs :

La météo : l’été, les bains de soleil, les baignades dans l’eau de mer et dans les piscines chlorées agressent la peau. « L’hiver, les basses températures et le vent entraînent une vasoconstriction des vaisseaux, une sécrétion moins importante de sébum déjà peu abondante en temps normal, et donc un assèchement du film hydrolipidique qui va donner un aspect rêche à la peau », ajoute Virginie Couturaud, Directrice scientifique d’Institut Esthederm [ndlr : les glandes qui sécrètent le sébum sont plus petites et moins nombreuses sur les bras et les jambes (entre 50 à 100 par cm²) que sur le visage (jusqu’à 700 par cm²)].

De même, le fait de passer régulièrement d’un extérieur froid et humide à un intérieur chaud et sec (coucou le chauffage) n’arrange rien à la situation : « plus l’air ambiant est sec, plus il absorbe l’humidité dégagée par la peau. La perte insensible en eau augmente, la peau s’assèche et devient moins douce », poursuit notre experte.

Le frottement des vêtements en hiver : les collants et les couches de vêtements synthétiques asphyxient la peau et accentuent également ce phénomène de peau rugueuse. 

Les mauvaises habitudes beauté : « Il faut éviter de prendre des bains très chauds qui dissolvent les graisses et bannir les savons traditionnels alcalins qui fragilisent le film hydrolipidique », avertit Virginie Couturaud.

Les prédispositions génétiques : certaines peaux renferment moins de lipides dans la couche cornée. C’est le cas des peaux de phototype V (peaux brunes) qui, à cause d’un épiderme pauvre en glandes sébacées, ont tendance à présenter une peau sèche et rêche au toucher.

L’âge : avec le temps et les variations hormonales, les glandes sébacées deviennent plus petites, la production de sébum diminue et notre « peau de bébé » devient petit à petit un lointain souvenir. 

Quelle routine peau douce au quotidien ? 

  • On met la gomme sur le gommage

Quelque soit la saison – mais peut être encore plus en automne quand la peau est épaissie par un été au soleil, le gommage est primordial. Pourquoi ? Parce que cela va permettre de débarrasser la peau des amas de cellules mortes, de stimuler le renouvellement cellulaire et donc d’avoir un grain de peau plus lisse et plus souple.

« En ce qui concerne les jambes, n’oublions pas qu’il s’agit d’une zone éloignée du cœur, moins bien irriguée que la zone centrale du corps et où l’activité est ralentie, note Virginie Couturaud. La stimulation va donc relancer la microcirculation cutanée et ainsi la vitalité des cellules. »

Le bon rythme ? Une fois par semaine avec un gant exfoliant, des gommages cosmétiques ou sa propre mixture maison (1 c. à s. de sucre + 2 c. à s. de miel + 3 gouttes de citron + 1 c. à c. d’eau). Pour celles qui s’épilent, se gommer un jour avant l’épilation permet d’éviter les poils incarnés et de conserver une peau douce et lisse.

En cas de peau fragile ou atopique, le gommage reste intéressant pour améliorer l’absorption des soins hydratants quotidiens. Mais la dermatologue Marie-Thérèse Bousquet conseille bien sûr de réduire la fréquence : « On fait ça une fois par mois, pas plus, sans frotter et de préférence sur une peau humide. On oublie les gants de crin et on opte pour un gommage très léger. » 

  • On s’hydrate avec des produits adaptés

Une fois par jour minimum, on applique un soin hydratant/nourrissant en massant doucement sa peau du bas vers le haut pour favoriser le drainage, en insistant sur les zones qui frottent avec les vêtements : les jambes, les bras, les coudes, mais aussi les fessiers souvent oubliés. Le meilleur moment ? « Après la douche, lorsque la peau est ‘ramollie’, chaude et encore humide. Cela va permettre une meilleure pénétration des agents hydratants et émollients », garantit Virginie Couturaud.

Lait, crème ou baume, on adapte sa routine en fonction de son type de peau. « Un lait pour les peaux jeunes, une crème passée la trentaine et un baume sur les peaux plus âgées ou atopiques, détaille la dermatologue Marie-Thérèse Bousquet. Après, il n’y aucune contre-indication à appliquer un baume épais sur une peau qui n’en a pas vraiment besoin. Simplement, ça va coller, il sera désagréable d’enfiler ses vêtements juste après, et on n’aura peut-être pas envie de poursuivre la routine. Alors que rien n’est plus important que la régularité ! ».

Vers 40 ans, on pense aussi à stimuler. « Surtout l’hiver, je conseille à mes patientes d’alterner avec des crèmes à base d’acide glycolique qui boostent le renouvellement cellulaire grâce à une action exfoliante. Cela apportera automatiquement un aspect plus lisse, raffermi et donc une peau plus veloutée », complète la dermatologue Marie-Thérèse Bousquet. Gare toutefois à bien contourner la poitrine et les muqueuses lors de l’application de ce type de soins.

  • On lave sa peau, mais pas trop

Préserver la qualité de sa peau commence dès la douche. « On est dans une ère très hygiéniste mais le lavage quotidien voire biquotidien au gel douche n’est pas forcément une bonne chose pour la peau », prévient Virginie Couturaud. Le bon rythme ? Une toilette sommaire des aisselles et des zones intimes chaque jour, et une douche du corps entier tous les 2 jours, surtout si la peau est sensible.

Le choix du savon est aussi très important : mieux vaut se tourner vers des nettoyants doux à pH neutre comme un syndet, un pain dermatologique ou encore un gel surgras sans savon. Ces derniers respectent la fragilité de la peau et neutralisent les effets desséchants de l’eau calcaire ou chlorée. 

Il est également recommandé de privilégier la douche au bain, pour éviter de « mariner » trop longtemps dans l’eau, ce qui favorise le dessèchement cutané. Enfin, on veille à sécher délicatement sa peau, sans frotter pour éviter de l’agresser.

  • On soigne son assiette

S’hydrater de l’intérieur compte aussi. Pour maintenir l’équilibre en eau de la peau, il est important d’adopter une alimentation équilibrée et de boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour afin de favoriser le bon fonctionnement des mécanismes de réparation cellulaire. Ainsi, consommer des fruits et des légumes naturellement riches en eau à chaque repas sera forcément bénéfique pour la peau.

De même, avoir une alimentation riche en vitamine A et E (huiles végétales, fruits oléagineux) permettra d’apporter tous les éléments essentiels au maintien de l’élasticité et de la souplesse de la peau. Une carence en bons acides gras (notamment les Oméga-3) ne fera qu’accentuer l’évaporation de l’eau et l’installation de la sécheresse. Car il ne faut pas l’oublier : une peau sèche présente à la base un manque de lipides, donc de gras. Enfin, attention à l’alcool qui a un effet diurétique et asséchant.

Les mains et les lèvres, deux zones à chouchouter de près

Pas facile de garder des mains et des lèvres toutes douces. Et pour cause, la barrière naturelle au niveau de ces deux zones est totalement ou partiellement inexistante.

« La peau des mains est pauvre en glandes sébacées, son film hydrolipidique est très fragile. Quant aux lèvres, ce sont des semi-muqueuses, elles n’ont ni couche cornée, ni glandes sudoripares, elles sont dépourvues de film hydrolipidique et n’ont pas toutes les protections naturelles des autres endroits de la peau. Résultat : elles se fragilisent beaucoup plus vite », explique Virginie Couturaud.

Et d’ajouter : « Quand la peau des mains et des lèvres est très fortement sollicitée et agressée, les conséquences peuvent parfois être extrêmement incommodantes. Les mains peuvent par exemple subir des dermatites, de l’eczéma. Pour les lèvres, ce sont les fissures qui peuvent devenir chroniques. Des allergies, des perlèches ou des chéilites peuvent alors se développer. »

Ce qu’il faut faire pour éviter d’en arriver là ? « Appliquer quotidiennement une crème pour les mains afin de rétablir le film hydrolipidique, la barrière cutanée mais également le microbiome qui est altéré par les lavages fréquents, conseille notre experte. Pour les lèvres, le point essentiel est de les protéger et de créer un film gras avec un baume à lèvres de façon à éviter les fissures causées par un environnement agressif comme le froid et/ou le vent. »

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