• Des vertus antioxydantes et protectrices pour la peau
  • Un actif attirant, mais…
  • Et l’or dans le maquillage ?

Existe-t-il un métal plus précieux que l’or ? Si la réponse à cette question est subjective, le fait est que certaines marques de beauté premium ont décidé d’intégrer de l’or au cœur de leurs formules de soin ou de maquillage, notamment dans les masques aux feuilles d’or au potentiel instagrammable indéniable.

Véritable intérêt ou argument marketing ? Afin d’en savoir plus sur les vertus de l’or en cosmétique, on a interrogé le cosmétologue Lionel de Benetti.

Des vertus antioxydantes et protectrices pour la peau

Contrairement à l’acide hyaluronique, la vitamine C ou encore le rétinol, l’or n’est pas un actif « à la mode », que l’on retrouve dans de nombreux soins pour le visage ou le corps. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’a pas été étudié.

« Les études menées en laboratoire ont mis en lumière les propriétés antioxydantes de l’or« , indique Lionel de Benetti. L’actif permet ainsi de lutter contre le stress oxydatif et la production de radicaux libres liés aux agressions du quotidien que sont l’exposition aux UV, la pollution, le tabac ou encore le stress. Toutefois, le cosmétologue précise que ce potentiel antioxydant reste « assez faible comparé à des actifs de référence comme la vitamine E » (il serait deux fois moins efficace que celle-ci).

Par ailleurs, « des tests ont démonté sa capacité à limiter l’action des métalloprotéases, notamment la collagénase, c’est-à-dire qu’il assure une légère protection des protéines essentielles que sont le collagène et l’élastine et limite leur dégradation face aux agressions comme les UV« , explique Lionel de Benetti.

Un actif attirant, mais…

Sur le papier, l’or semble donc être un bon allié pour préserver la jeunesse de la peau. Toutefois, notre expert tient à souligner qu’il ne possède pas que des points positifs. « Il est certes capable de protéger les protéines de la peau, mais en parallèle, il a été prouvé qu’il inhibe légèrement la synthèse de ces mêmes protéines », indique le cosmétologue. En présence d’or, les protéines existantes sont donc préservées, mais la peau en produit moins…

Aussi, dans un article publié le 29 juin 2021 sur le site INCI Beauty, on peut lire : « Le comité scientifique européen (CSSC) vient d’indiquer que l’utilisation des ingrédients Gold (nano), Colloidal Gold (nano), Gold Thioethylamino Hyaluronic Acid (nano) et Acetyl heptapeptide-9 Colloidal gold (nano), ne peuvent pas être considérés comme sûrs lorsqu’ils sont utilisés en tant que nanoparticules dans les produits sans rinçage et peuvent présenter un risque pour le consommateur. »

Une conclusion qui n’est pas très étonnante quand on sait que ces particules ultrafines sont capables de franchir les barrières de protection de l’organisme et de se retrouver dans nos organes.

Enfin, dernier bémol et pas des moindres : utiliser de l’or dans un produit cosmétique a un coût, qui se répercute sur le prix final du produit. Pour notre expert, formuler un produit avec de l’or est plus un argument marketing qu’autre chose : « Si les produits qui en contiennent sont efficaces, ce n’est pas grâce à l’or mais aux autres principes actifs qui sont utilisés dans la formule. »

Et l’or dans le maquillage ?

Si Lionel de Benetti reste assez réservé sur l’intérêt d’intégrer de l’or dans une formule de soin visage, il reconnaît que l’actif apporte de la lumière à la surface de la peau, ce qui peut être un plus dans une formule de maquillage. Ce n’est donc pas un hasard si une marque comme Guerlain a choisi d’intégrer de l’or dans la formule de sa base de teint.

Mais là encore, la question du coût de la matière première se pose forcément. Voilà pourquoi la plupart des marques préfèrent utiliser des nacres ou des paillettes minuscules plutôt que de l’or dans les highlighters et autres produits de teint dont le nom des teintes contient pourtant souvent le terme « gold ».

Comme le dit le proverbe, « tout ce qui brille n’est pas or ».

Source: Lire L’Article Complet