• Qu’est-ce que la cosmétique fermentée ?
  • Quelles différences avec les probiotiques ?
  • Une méthode éco-responsable

Plus connue dans le secteur de l’alimentation, la fermentation investit de plus en plus le monde de la cosmétique. Un processus naturel et utilisé depuis des siècles, qui permet désormais à nos crèmes, huiles et autres lotions pour le visage de booster la puissance de leurs actifs. Découverte.

Qu’est-ce que la cosmétique fermentée ?

Théorisée par Lavoisier puis Pasteur, la fermentation est, en réalité, utilisée par l’Homme depuis toujours. Elle servait à conserver les aliments, mais aussi à mieux les assimiler et digérer. C’est ce dernier point qui compte en beauté.

« La fermentation est un processus au cours duquel un agent provoque la décomposition de matières premières végétales en substances plus simples, pour obtenir de précieux actifs dits ‘bioproduits' », précise Giota Darachani, Directrice du développement produit Korres.

En clair, la fermentation d’un ingrédient ou d’un actif précis aide à booster ses capacités, démultiplier ses bienfaits pour la peau et le rendre biodisponible et donc plus facilement assimilable. L’alcool bio fermenté offre aussi au monde de la parfumerie une nouvelle voie plus green.

« La fermentation d’extrait de gingembre rouge révèle plus de molécules antioxydantes que dans un extrait non fermenté », explique Cyrille Telinge, expert en biologie et fondateur de Novexepert avant de poursuivre : « Idem pour l’extrait de grenade fermenté ou encore l’extrait de soja fermenté qui décuple, lui, l’acide hyaluronique. Le piment dispose quant à lui de propriétés intéressantes  exploitables lorsqu’il est fermenté, car le phénomène détruit sa molécule irritante. » 

Quelles différences avec les probiotiques ?

Avec la tendance des soins à base de pré-, pro-, et postbiotiques pour préserver ses microbiotes, l’arrivée de la notion de fermentation dans nos cosmétiques suscite l’interrogation.

Scientifiquement, les deux sont différents. La fermentation a en effet besoin de micro-organismes sous forme de bactéries, levures ou moisissures pour entamer son processus de transformation aussi appelé décomposition

« On ne voit pas le microbiote et on l’a longtemps ignoré (et même encore après l’arrivée du microscope), mais les micro-organismes font partie de notre quotidien, déclare Emilie Prével, responsable R&D de La Colline. Le séquençage de leur ADN a permis de réaliser que nous n’avions abordé que la partie émergente de l’iceberg. Il y a vingt ans, il n’y avait aucune publication scientifique sur le sujet, puis une soixantaine il y a dix ans et aujourd’hui, on compte près de 1 200 études par an sur le microbiote cutané. »

Cette explosion et l’affinage des techniques scientifique et technologique conduisent petit à petit à reconsidérer les bienfaits de la fermentation, pur produit de la chimie verte. 

Une méthode éco-responsable

Ce procédé biotechnologie ultra pointu est doté d’une haute technologie très longue, et donc coûteuse, car sa synthèse demande beaucoup plus de temps (un mois voire plus) qu’une synthèse chimique classique (deux jours).

Mais surtout, étant de la chimie verte, il respecte la planète puisqu’il consomme moins d’énergie ; est renouvelable et recyclable, car les bactéries se multiplient par elles-mêmes ; et ne génère pas de déchets, hormis des biodégradables. La fermentation est une caisse à outils incroyable qui, étonnamment, est aussi très pure au niveau microbiologie et limite, voire bannit, l’utilisation de conservateurs. Vous n’avez donc pas fini d’en entendre parler.

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