Trait stylé, la raie règne sous toutes ses formes et s’impose comme une vraie ligne de démarcation. Rien de mieux pour se singulariser. Des experts de la coiffure nous guident pour la tracer sans se rater.

Il y a quelques mois, le débat faisait rage sur TikTok. La jeune génération y proclame que l’asymétrie capillaire, option chérie des millennials, est révolue. Pire, serait ringarde. Pour les plus jeunes, seule la raie au milieu assure une chevelure digne de ce nom. Une conviction capillaire portée haut et fort par celles qui nourrissent leur Instagram et influencent leurs looks, de Bella Hadid à Hailey Bieber. Pourtant, sur les podiums, l’option décalée n’a pas dit son dernier mot et s’impose chez Dior ou Chanel. Alors la guerre des raies aura-t-elle lieu ?

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La loi du juste milieu

«Il est vrai que la manière de la positionner a beaucoup évolué au cours de ces dernières années», constate David Marrotta, coiffeur free-lance qui exerce notamment chez Wedohair. Pour lui, le grand retour de la raie centrale va de pair avec une affirmation du style, beaucoup plus forte à l’heure des réseaux sociaux et des selfies : «C’est un parti-pris qui demande à être assumé. Et celles qui le choisissent le font dans l’idée de s’affirmer. Elle est devenue un véritable accessoire de mode, même chez les hommes qui n’hésitent pas à raser sur 2 mm de largeur pour mieux souligner la démarcation.»

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Un côté plus audacieux que souligne également la coiffeuse Delphine Courteille : «La raie au milieu se révèle beaucoup moins scolaire, moins sage qu’il y a quelques années. Elle donne plus de force à celles qui l’adoptent en accentuant le regard. Avec celle sur le côté, on s’inscrit davantage dans une démarche charmeuse.»

Les deux experts s’accordent également sur le rôle du carré qui a permis de recentrer la raie. Long ou court, le «bob» ou «lob» a en effet redessiné la frontière entre les deux parties de notre chevelure avec un côté très graphique. « Mais on peut aussi l’adopter avec une queue-de-cheval basse ou un chignon un peu haut », précise Delphine Courteille, qui la préfère portée sur cheveux lisses.

Défilé Andreas Kronthaler for Vivienne Westwood printemps-été 2022.

Reste à savoir si elle convient à tout le monde ? «Il faut avoir un visage très symétrique. Et c’est en cela qu’elle est parfaite pour la jeune génération qui travaille ses looks jusque dans le moindre détail. Avec une raie au milieu, il faut avoir les sourcils parfaitement dessinés par exemple… Car si elle donne du caractère, elle fait aussi ressortir les défauts en intensifiant les traits», avertit David Marrotta.

Tous les bons côtés du style

Et c’est ce dernier détail qui fait la force de l’option «côté» : elle a le bon goût de convenir à toutes les formes de visage. «Elle permet de casser les angles, d’atténuer une asymétrie comme un œil plus fermé, ou encore un nez un peu marqué. En tant que professionnel, elle nous permet de rééquilibrer les volumes notamment en jouant sur l’effet diagonal ou arrondi, si on part d’une extrémité pour la faire revenir, sur l’arrière, au centre, poursuit le coiffeur. Et elle n’est pas forcément ennuyeuse, notamment quand elle se dessine très basse ou mise sur un effet flouté. Des variations plus faciles à porter et qui apportent beaucoup de douceur au visage. On peut aussi la tresser pour un peu de fantaisie.»

Le coiffeur, qui a exercé sur les shootings de mode, note également un retour de la raie en zigzag, emblématique des années 1990. Vue sur le défilé Coperni printemps-été 2021, elle se porte de manière beaucoup moins marquée aujourd’hui.

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L’alternative ? La raie bijou adoptée sur le tapis rouge par des personnalités comme Charlize Theron et Lucy Boynton. Mais aussi sur le dernier défilé Croisière Dior dans une déclinaison perlée. De quoi habiller cette partie du crâne et en faire l’objet de toutes les attentions. Dès lors, au milieu ou sur le côté, peu importe, la raie se fait royale.

La bonne technique

Pour tracer la raie au milieu comme sur le côté, un seul outil s’impose aux yeux des professionnels : le peigne à queue. Ultrasimple et maniable comme un crayon, il apporte une réelle précision. Quant au débat de partir du front ou de l’arrière du crâne pour dessiner son trait ? «Il y a les deux écoles. Et pas forcément une méthode meilleure qu’une autre. L’important étant de se sentir à l’aise», reconnaît le coiffeur David Marrotta. L’astuce de la coiffeuse Delphine de Courteille pour dompter les épis ? «Utiliser des petites pinces japonaises pour contrôler et ne pas hésiter à venir contredire l’épi avec des miniplaques lissantes.»

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