- The Gilded Age, diffusée ce mardi en US + 24 sur OCS, est la nouvelle série du créateur de Downton Abbey, Julian Fellowes.
- La série raconte le conflit social entre familles de la vieille garde et nouveaux riches à New York lors de la « période dorée », une ère de prospérité après la guerre de Sécession.
- The Gilded Age a-t-elle le potentiel pour connaître le même succès que Downton Abbey ?
Fans des Crawley, réjouissez-vous ! Alors que Downton Abbey, A New Era, deuxième long métrage issu de sa saga à succès sera dévoilé dans les salles obscures au printemps, son créateur et scénariste Julian Fellowes retrouve le petit écran avec un autre drame en costumes. Après le portrait de l’aristocratie britannique au début du XXe siècle, l’auteur oscarisé de Gosford Park s’intéresse dans The Gilded Age, série
HBO disponible en US + 24 ce mardi en France sur
OCS, aux riches industriels de la « période dorée », une ère de prospérité et de reconstruction qui suivit la guerre de Sécession de 1865 à 1901.
Lors de l’écriture de Downton Abbey, Julian Fellowes a étudié les « dollars princesses », ces riches héritières américaines de la « période dorée » comme Cora (Elizabeth McGovern) que des aristocrates européens comme Lord Robert Grantham (Hugh Bonneville) ont épousées afin de renflouer leur fortune en déclin. Cela a conduit le scénariste à s’intéresser aux familles dynastiques américaines comme les Vanderbilt, les Astor et les Gould, et au boom financier qui a suivi la guerre civile.
Si The Gilded Age n’est pas, comme certains l’ont supposé, un préquel de Downton Abbey, il est impossible de ne pas voir les liens de parenté entre les deux œuvres.
Au cœur de l’élite New-Yorkaise
L’intrigue de The Gilded Age commence en 1882 lorsque Marian Brook (Louisa Jacobson, une des filles de Meryl Streep qui fait ici ses débuts à l’écran) est contrainte de quitter sa Pennsylvanie natale après la mort de son père qui l’a laissée désargentée.
Elle s’installe à New York où vivent ses richissimes tantes Agnes van Rhijn (Christine Baranski, qui joue Diane Lockhart dans The Good Wife et The Good Fight) et Ada Brook (
Cynthia Nixon, qui joue Miranda Hobbes dans Sex and the City et And Just Like That). A la gare, elle se lie d’amitié avec Peggy Scott (Denée Benton, Eliza Hamilton dans la production de Broadway, Hamilton), une écrivaine en herbe afro-américaine.
L’arrivée des deux jeunes femmes dans la vie des deux matriarches coïncide avec l’installation de nouveaux voisins dans l’imposant manoir d’en face que les deux tantes ne voient pas du tout d’un bon œil, celle de la famille Russel. Le mari, George Russell (Morgan Spector, vu dans The Plot Against America et Homeland) a amassé une immense fortune grâce à l’industrie ferroviaire.
Son épouse, l’ambitieuse Bertha (Carrie Coon, Nora Durst dans The Leftovers), est bien déterminée à intégrer la bonne société new-yorkaise. Ce personnage s’inspire d’Alva Vanderbilt, l’épouse de William Kissam Vanderbilt, petit-fils de Cornelius, le fondateur de la dynastie éponyme. Comme elle, Bertha Russell doit faire face à Caroline Schermerhorn Astor (Donna Murphy), qui gère le club des « 400 » rassemblant l’élite de Big Apple.
Comme le film Downton Abbey, qui mêlait la famille fictive Crawley à un vrai événement historique, une visite à Wentworth Woodhouse dans le Yorkshire par le roi George et de la reine Mary en 1912, Julian Fellowes mélange personnages de fiction et véritables magnats de la « période dorée ».
Au cœur d’un conflit social
A son corps défendant, Marian se retrouve au beau milieu d’un conflit social, qui oppose les « Old Money », les héritiers des riches familles de la vieille garde qui dominent la haute société américaine depuis avant la Révolution américaine à celui des « New Money », les nouveaux riches, des entrepreneurs qui ont bâti leur fortune récemment sur l’industrie du charbon, du cuivre ou les chemins de fer.
« Tu es ma nièce et tu appartiens au vieux New York », avertit d’emblée sa tante Agnes van Rhijn, qui partage le sens de la repartie acérée de Lady Violet Crawley, tandis qu’Ada Brook est dotée de la bienveillance d’Isabelle Grey.
Agnes est « une merveilleuse snob, mais qui ne voudrait pas jouer une snob écrite par Julian Fellowes ? », s’amuse Christine Baranski dans les colonnes du New York Times. « Elle est consternée par le changement dans la ville, car les gens dépensent des sommes folles pour impressionner les autres », explique-t-elle à What to Watch.
Le respect de l’étiquette
The Gilded Age suit la découverte des codes de la haute société new-yorkaise de Marian tout comme Downton Abbey suivait l’entrée dans le monde des trois filles Mary, Edith et Sybil dans le monde aristocratique britannique. Le casting a lu les romans d’Edith Wharton et d’Henry James avant le tournage, et a reçu des leçons sur l’étiquette, la diction et les coutumes de la « période dorée ».
« La culture des cartes de visite était une danse complexe et délicate », s’amuse Louisa Jacobson dans le New York Times. « C’était comme Instagram », a-t-elle ajouté. On comprend vite qu’elle n’est pas insensible au charme de Larry, le fils des Russel (Harry Richardson, la star de Poldark), ni à celui de son avocat Tom Raikes (Thomas Cocquerel, aperçu dans Les 100).
« Marian sait que son destin probable sera de se marier du mieux qu’elle peut, mais elle en veut plus. Elle est restreinte par les règles de son époque, mais il y a un côté moderne en elle. Elle veut faire quelque chose de sa vie », résume Louisa Jacobson à What to Watch. Marian suivra-t-elle les règles liées à son rang ou apprendra-t-elle à les contourner ?
« C’est la plus grande construction que j’ai jamais faite »
Comme dans Downton Abbey, le ballet des domestiques, en coulisses, est toujours aussi savamment mis en scène. The Gilded Age bénéficie comme son aînée d’une production impeccable, faite de costumes somptueux, de robes et chapeaux extravagants, et de décors impressionnants. Des intérieurs soignés à la reconstitution d’une partie du Manhattan au XIXe siècle : « C’est la plus grande construction que j’ai jamais faite », se réjouit Bob Shaw, le chef décorateur, qui a travaillé sur Les Sopranos et Boardwalk Empire dans le New York Times.
Avec les dialogues érudits et tranchants de Julian Fellowes et sa valeur d’apparat hérité de Downton Abbey, son casting époustouflant et son propre mélange capiteux d’opulence, de romance et de coups de poignards, The Gilded Age risque bien d’être une nouvelle mine d’or pour le créateur !
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