C’est l’un des auteurs les plus au monde. Célèbre pour ses romans d’aventures, Jules Verne (1828-1905) a toujours accordé une place de choix à la musique dans ses œuvres comme dans sa vie. L’exposition « En avant la musique ! De Jules Verne à Claude Guillon-Verne », qui débute ce samedi jusqu’au 20 juin au
musée Jules-Verne à Nantes, revient sur cette passion largement méconnue.
Dans sa jeunesse, le Nantais a baigné dans un milieu familial où la musique faisait partie de l’éducation. Le patriarche Pierre Verne composait « quelques chansons que les Verne prennent plaisir à chanter » autour du piano familial, indique le musée. « Sa mère Marie jouait, elle aussi, du piano », précise Virginie Pottier, chargée des collections. Son frère Paul s’est également essayé à la composition : il publie ainsi des Esquisses Musicales entre 1873 et 1891. Le musée expose même une lettre de Jules Verne destinée à son père dans laquelle il lui « demande si ses sœurs jouent de l’épinette » (instrument proche du clavecin).
Jules Verne part plus tard vivre à Paris et fait la rencontre du compositeur nantais Aristide Hignard. Il écrit des ouvrages lyriques et des poèmes, comme l’opéra comique Le Colin-maillard en 1853. Il rédige en 1855 le poème En avant les zouaves en s’inspirant des « aventures vécues par son frère Paul dans la Marine », durant la Guerre de Crimée. Le poème sera mis en musique en 1855 par Alfred Dufresne.
La musique s’invite dans ses romans
La musique fait également partie intégrante de l’œuvre du Nantais. Durant toute sa carrière de romancier, Jules Verne utilise « la musique et les sentiments qu’elle suscite pour faire interagir les personnages ou faire progresser l’intrigue », selon le musée Jules-Verne. Dans un de ses livres les plus emblématiques, Vingt Mille lieues sous les mers, le Capitaine Nemo possède un piano-orgue emblématique, au sein du Nautilus.
La musique est même personnifiée par une cantatrice dans Le Château des Carpathes, qui incarne un idéal féminin à travers sa voix. Dans L’île à hélice, rédigé en 1893, le Nantais fait des membres d’un quatuor à cordes ses héros. « Il cite beaucoup de compositeurs, dont des amis comme Victor Massé ou Léo Delibes », nous rappelle la chargée des collections.
Jules Verne, lui même, a inspiré
Par ailleurs, les œuvres de Jules Verne ont été sources d’inspiration pour de nombreux musiciens. Des succès comme Michel Strogoff ou Vingt Mille lieues sous les mers ont ainsi été « adaptés à la scène et rythmés de musique et de ballets ». L’ouvrage De la Terre à la Lune sera, lui, adapté par le compositeur Jacques Offenbach dans son opéra Le Voyage dans la Lune à partir de 1875.
Quant au neveu de Jules Verne, Claude Guillon-Verne, compositeur et admirateur de son oncle, il aura l’occasion de célébrer le centenaire du romancier en 1928 au Théâtre Graslin, en composant le Ballet Océanique, qui reprend un épisode bien connu de Vingt Mille lieues sous les mers : la « découverte de la perle mystérieuse ». C’est en 1931 que « Claude compose la musique d’une pièce de théâtre reprenant le roman de son oncle Les tribulations d’un chinois en Chine », commente Virginie Pottier. L’exposition rendra ainsi hommage à l’influence de Jules Verne sur le travail de son neveu.
Les activités à découvrir
Les curieux pourront ainsi assister à la projection du film Les tribulations d’un chinois en Chine, adapté du roman éponyme écrit par Jules Verne, le 9 février à 20h. Le 10 mars prochain à 19h, un concert reprenant les œuvres de Claude Guillon-Verne et d’Aristide Hignard aura lieu. Pour les plus jeunes auront lieu des «Lectures extraordinaires» des aventures de Jules Verne.
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