Plusieurs possibilités se présentent aux parents lorsqu’il s’agit des nuits de leurs enfants. Plutôt séparés ou en famille ? De plus en plus de parents adhèrent à la deuxième proposition, une pratique appelée le cododo. Découvrez ses bienfaits, ses risques et les règles à respecter.
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Comme son nom l’indique, le co-dodo, appelé « co-sleeping » en anglais, implique que le « dodo » se fait en communauté, bébé et parents ensemble. « C’est le fait de partager son lit avec son bébé –ou avec son enfant d’ailleurs–. Il n’y a pas de barrière entre les corps« , fait savoir Clémence Prompsy, psychologue familiale et au co-auteure de Je ne dors pas (1). C’est un moment de communion qui ressert les liens dans les mois formateurs de l’enfant. D’après Clémence Prompsy, cette pratique « procure après la naissance une continuité dans le lien, dans les odeurs, dans le corps« , puis « développe et facilite une continuité entre les corps des parents et de l’enfant qui étaient en symbiose« . Des bienfaits pour l’enfant et, par extension, pour les parents. « Cela diminue les allers-retours aux moments des réveils. Il n’y a pas besoin de se lever quand on allaite ou quand on donne le biberon« , explique l’experte.
Comment l’adopter ?
Cette communion physique ne doit durer que jusqu’au sixième mois du bébé, d’après l’OMS. Clémence Prompsy estime qu’il n’y a aucune injonction à arrêter, mais des désagréments qui apparaissent à partir de cet âge pourraient donner envie aux parents de se séparer de leur enfant pendant la nuit : « C’est un moment où les bébés font énormément de bruit pendant qu’ils dorment.«
Du côté pratique, certaines règles sont toutefois à suivre. « Il est indispensable de mettre votre enfant dans un lit différent du vôtre pour éviter de l’écraser pendant la nuit et surtout parce qu’il ne lui faut ni couverture, ni couette, ni oreiller, ce qui pourrait l’étouffer« , peut-on lire dans Mon enfant ne veut pas dormir ! (2), de Julie Renauld Millet. Pour cela, des lits spéciaux formant une sorte d’extension à celui des parents existent. Ces meubles appelés « berceaux cododo », dont une partie est fermée et l’autre ouverte pour permettre au bébé et à ses parents d’être cote-à-cote, sont en vente sur la plupart des sites de puériculture et chez les fabricants de lits pour bébés et leurs prix peuvent aller d’une centaine d’euros à plus de 300 euros.
La thérapeute donne d’autres consignes. De toute évidence, les parents ne doivent pas avoir bu de l’alcool ou avoir consommé de drogues. Concernant la température de la pièce, elle ne « doit pas être trop chaude (idéalement 18 degrés)« . Il faut faire dormir le bébé sur le dos, ne pas trop le couvrir, et ne pas le placer sous la couette. Concernant ses grands frères et sœurs, il vaut mieux qu’ils ne se joignent pas à vous. Même conseil pour les animaux de compagnie.
Les risques du cododo
Si ces consignes sont données, c’est parce que le cododo n’est pas sans risque. On compte notamment celui d' »avoir un sommeil trop profond et d’étouffer son enfant« , selon Clémence Prompsy. « Pratiquer le cododo sur un canapé, ou à côté d’un parent qui a bu plus de deux unités d’alcool comportait un risque très haut« , d’après une étude selon laquelle des cas de mort subite du nourrisson sont imputables à des conduites à risques liées au cododo, citée par l’Unicef. D’après l’organisation, « dormir à côté d’un fumeur avait des conséquences significatives sur les nourrissons de moins de trois mois, tandis que le risque associé au cododo en l’absence de ces facteurs aggravants n’était pas significatif, et protégeait les enfants plus âgés (de plus de trois mois). » Les auteurs de l’étude en questions « pensent que la stratégie de santé publique devrait se concentrer sur l’éveil des parents concernant les environnements dangereux de cododo à éviter : le partage d’un canapé, l’alcool, les drogues, la cigarette, et le cododo lorsque l’enfant est prématuré« .
Un autre risque, cette fois-ci psychologique, est énoncé par Clémence Prompsy. « Si l’enfant prend l’habitude de s’endormir en caressant sa mère, entre 4 et 6 mois, ce geste là va passer d’une habitude à un besoin. Il faut qu’il ait un objet indépendant du corps de maman pour chez sa nounou ou à la crèche« , déclare-t-elle. Il faut, en somme, éviter que sa mère ne devienne son « doudou« . Puis pour une transition douce une fois le cododo délaissé, elle préconise d’adopter petit à petit des « techniques d’estompage » : « Pendant deux ou trois jours, on va dormir dans le lit du cododo, maman va juste être à côté. » Puis on va « réintroduire une tétine« . Et lui donner un doudou, si le besoin s’en fait sentir.
(1) Je ne dors pas de Clémence Prompsy et Aurélie Callet, publié en mai 2021 aux éditions Albin Michel.
(2) Mon enfant ne veut pas dormir ! – Peurs, pleurs, cauchemars, écrans… L’aider à trouver le sommeil de Julie Renauld Millet, publié en 2019 aux éditions éd. Eyrolles.
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