• La série allemande Kitz s’est installée tout schuss dans le top 10 des programmes les plus regardés de Netflix.
  • L’histoire suit une jeune femme qui, pour se venger, intègre la bande de jeunes privilégiés qu’elle tient pour responsable de la mort de son frère.
  • Que vaut ce teen-drama à la Gossip Girl perché dans les montagnes de Heidi ?

Depuis son dévalement sur Netflix le 30 décembre, la série allemande Kitz s’est installée tout schuss dans le top 10 des programmes les plus regardés de la plateforme de Los Gatos. Le titre Kitz évoque le pluriel du mot enfant en anglais et
Kitzbühel, une luxueuse station de ski du Tyrol en Autriche, qui est aux Alpes ce que Aspen est aux Rocheuses, dans laquelle se situe l’action de ce teen-drama. Faut-il prendre un forfait pour les six épisodes de ce teen-drama à la sauce Gossip Girl dans les montagnes enneigées du Tyrol ?

L’histoire suit Lisi (Sofie Eifertinger), une jeune femme de 19 ans née à Kitzbühel, qui a perdu son frère Joseph (Felix Mayr) dans un accident de voiture survenu lors de la Saint-Sylvestre. Un an après cette perte douloureuse, Lisi a abandonné sa place dans la prestigieuse école de mode londonienne Central Saint Martins College of Art and Design et travaille comme serveuse. Alors qu’une série de flash-back relate la nuit du drame, la jeune femme, explique en voix off au spectateur qu’elle veut venger sa mort.

« Kitz » emprunte souvent les pistes vertes

Pour démasquer celle qu’elle tient pour responsable de la mort de son frère, Lisi va intégrer une bande d’adolescents fortunés avec la complicité d’un ami de son frère, Hans (Ben Felipe). Chaque hiver, ils prennent d’assaut la luxueuse station de ski de Kitzbühel. Un pitch qui rappelle celui de Revenge. Côté intrigue, Kitz emprunte les pistes vertes.

Jenny, pardon Lisi, va manigancer pour devenir amie avec Serena van der Woodsen, pardon, Vanessa vin Höhenfelt (Valerie Huber), une it girl, aussi richissime que peste. Ce sera sans compter sur la jalousie de la BFF de l’influenceuse, Blair Waldorf, pardon, Pippa (Krista Tcherneva).

Heureusement, elle peut compter sur le soutien de Nate, pardon, Dominik (Bless Amada), le petit ami noir de Vanessa, et de Chuck, pardon, Kosh (Zoran Pingel), richissime héritier de l’hôtel de luxe dans laquelle la petite clique prend ses quartiers. Ce jeune gay devenu encore plus accro à la drogue et au sexe depuis la mort de son père, est sans nul doute le personnage le plus attachant de l’histoire.

En voix off, Lisi philosophe sur les phases de deuil et dévoile son plan perfide qui semble fonctionner, si comme aux échecs (coucou, Le Jeu de la dame), Lisi n’est qu’un « pion », mais compte bien devenir une « reine ».

Une avalanche de rebondissements

Comme Jenny dans Gossip Girl, Lisi découvre alors l’envers du décor du quotidien glamour de la bande fait de champagne à gogo, de spas et de stilettos, où l’obsession de l’argent, de la célébrité et la recherche des sensations fortes peuvent avoir des conséquences dramatiques. Des excès qui suscitent les critiques voire l’hostilité de la population locale. Au fil des six épisodes, Lisi va aussi découvrir que les gentils ne sont pas toujours bons et les riches ne sont pas que superficiels. Qui aurait pensé ? Le cliché perdure.

Kitz livre une avalanche de rebondissements : trahisons, sombres secrets, mensonges, perversité… Ce « drame mystérieux pour jeunes adultes », comme Netflix appelle cette nouvelle production, s’inscrit dans la lignée des soaps pour ados mâtinés de polar que sont Pretty Little Liars ou Elite, et dans le genre soap, s’avère plutôt efficace.

Un peu de hors-pistes

La série fait tout de même un peu de hors-pistes. Le décor merveilleusement enneigé de la station de ski, et le vin chaud qui coule à flots dans le bar où travaille Lisi, cela dépayse par rapport aux couloirs des high-school américaines.

Même si outre-Rhin, sur Reddit, les spectateurs allemands relèvent d’ores et déjà quelques clichés : « Je ne pouvais pas supporter le premier épisode. Si les habitants parlent déjà le haut allemand… Eh bien merci » ou encore : « Je comprends déjà que les vacanciers apparemment allemands n’ont pas besoin d’avoir un dialecte, mais les agriculteurs locaux auraient pu être castés un peu plus authentiquement ».

Une étoile supplémentaire

C’est dans la forme que Kitz mérite vraiment une étoile supplémentaire. Comme le souligne la presse allemande, les créateurs ont fait le choix audacieux de se passer délibérément de retouches ou de filtres.

Comme dans la série suédoise Young Royals dans laquelle le jeune prince s’affiche aussi tout naturellement avec son acné, Lisi a des boutons, cela se voit, ce n’est pas un sujet, mais la chose la plus normale du monde.

« Lisi ne devrait pas avoir une image ou une apparence parfaite, elle devrait paraître naturelle pour un contraste passionnant avec les deux influenceuses à la peau de bébé parfaite », explique le showrunner Nikolaus Schulz-Dornburg à nos confrères allemands de TresClick. La série s’inscrit dans le mouvement de
#skinpositivity et fait preuve d’une trop rare authenticité dans la mise en scène des adolescents. Nous n’avons plus besoin de séries qui ressemblent à notre flux Insta, non ?

Alors, faut-il prendre un forfait pour Kitz ? Oui, si vous aimez les teen-drama sur la jeunesse dorée comme Newport Beach ou Gossip Girl. Mais si vous préférez les descentes en pistes noires de HBO, matez alors la saison 2 d’Euphoria, disponible sur OCS.

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