Améliorer son bien-être à la ménopause avec un THM est possible, mais pas anodin. Quelles précautions prendre ?

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Au début des années 2000, 50% des femmes ménopausées prenaient un traitement hormonal de la ménopause (THM). Elles ne sont plus que 5% aujourd’hui (selon une étude de 2020 du Gemvi portant sur 1.000 femmes). Ce désamour laisse de nombreuses femmes dans le désarroi face à la fatigue, aux bouffées de chaleur, suées nocturnes ou troubles de l’humeur. L’hygiène de vie (exercice physique, nutrition équilibrée) et les alternatives naturelles (phytothérapie, acupuncture, homéopathie…) peuvent soulager. Mais elles s’avèrent parfois insuffisantes. Faisons le point avec le Pr Florence Trémollières.

Qu’est-ce que le THM ?

Le THM vise à suppléer pendant la durée du traitement la carence en hormones qui définit la ménopause (arrêt des règles chez la femme aux alentours de la cinquantaine). Il associe deux hormones : l’estradiol de préférence par voie cutanée (sous forme de gel, de crème ou de patch) et de la progestérone naturelle (ou bien sa forme cousine, le dydrogestérone).

Quand est-il prescrit ?

Après l’installation définitive de la ménopause (en moyenne un an après la fin des cycles menstruels) et à la dose minimale efficace, tant que durent les symptômes. Cette approche spécifique à la France limite les risques, notamment cardio-vasculaire et de cancer du sein. Il est aujourd’hui le seul traitement ayant prouvé son efficacité dans les troubles dits du climatère. Il présente également un intérêt en prévention primaire de l’ostéoporose.

Dans quel cas est-il prescrit ?

Bouffées de chaleur et suées nocturnes

Certaines femmes s’en accommodent facilement. Mais pour d’autres, l’inconfort est important. « Le THM améliore la qualité de vie et le sommeil« , note le Pr Trémollières, présidente du GEMVI (Groupe d’étude sur la ménopause et le vieillissement hormonal www.gemvi.org) et en charge d’une consultation spécialisée au CHU de Toulouse..

Troubles de l’humeur, déprime, fatigue…

« Aujourd’hui, trop de femmes se voient prescrire un antidépresseur, alors que le THM serait bien plus efficace et avec moins d’effets secondaires, sur la mémoire notamment« , poursuit l’experte.

Douleurs articulaires et osseuses

Les oestrogènes sécrétées par l’ovaire ont une action anti-inflammatoire. Lorsqu’ils viennent à manquer, des douleurs peuvent apparaître. L’activité physique douce, stretching, auto-massage, application de chaleur… peuvent soulager.

Rapports sexuels douloureux

A la ménopause, les muqueuses s’amincissent et peuvent être source d’inconfort vaginal, d’irritations et de sécheresse ou encore d’infections urinaires. « Un traitement local à base d’œstrogènes améliore la muqueuse et permet de garder une vie sexuelle satisfaisante« , poursuit le Pr Trémollières.

Risque d’ostéoporose

Le capital osseux a tendance à « fondre » plus rapidement après la ménopause. « Le THM est l’option thérapeutique la plus appropriée pour prévenir cette déminéralisation des os et un risque de fracture. Idéalement, il faudrait mesurer la densité osseuse chez toutes les femmes à partir de 50 ans, grâce à l’ostéodensitométrie. Elles ne devraient pas hésiter à le demander à leur médecin« , précise la spécialiste.

L’avis de notre experte

Pr Florence Trémollières, endocrinologue.

« Les hormones utilisées en France sont bio-identiques à celles produites par l’ovaire. La ménopause est une étape physiologique de la vie féminine, et non une maladie. Toutes les femmes n’en souffrent pas, mais pour certaines, la qualité de vie est altérée. On peut regretter qu’après une période de surprescription, le THM soit tombé en désuétude. Les doutes sur ses effets secondaires ne sont pas justifiés. Lorsqu’il est prescrit pour une durée de 5 à 7 ans, la balance bénéfice/risque est toujours positive« , commente la spécialiste.

Des contre-indications majeures

  • Un antécédent personnel de cancer du sein ou familial de premier degré (mère, sœur). Il reste envisageable, au cas par cas.
  • Un syndrome métabolique (hypertension, diabète, cholestérol…) mal équilibré, car le THM peut augmenter les risques d’AVC.
  • La thrombose aortique peut toucher des personnes présentant des facteurs de risques cardiovasculaires (tabagisme, diabète…). Elle contre-indique toute prise d’hormones, dont le THM.

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